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Analyse l’activité biologique de ton sol et elle te dira quelle pratique adopter

La pression est de plus en plus forte sur les agriculteurs pour diminuer les intrants chimiques sur leurs cultures (engrais, pesticides…). La Chambre d’agriculture de la Somme forme ses conseillers aux techniques de prélèvement et à l’analyse biologique des sols pour accompagner les agriculteurs des GIEE qui choisissent d’aller plus loin dans leur fertilisation. 

Le sol a longtemps été considéré comme un support des cultures, caractérisé par ses composantes physico-chimiques via des analyses de sol. La fertilité biologique jusque-là souvent négligée, retrouve depuis quelques années un intérêt dans certaines pratiques culturales telles que l’Agriculture de conservation des sols, et peut être maintenant quantifiée et qualifiée grâce à des indicateurs proposés par différents laboratoires. D’ici quelques temps, ces informations pourront être évaluées grâce à des référentiels nationaux en cours de finalisation.

Comprendre l’activité biologique du sol pour adapter ses pratiques

Les conseillers en production végétal de la Chambre d’agriculture de la Somme se sont récemment formés à la reconnaissance des indicateurs biologiques du sol ainsi qu’aux différentes techniques de prélèvements. «Nous travaillons avec plusieurs GIEE sur le pilier n°3 de la fertilisation des sols, à savoir la partie biologique. Elle concerne les êtres vivants du sol. Savoir analyser des prélèvements biologiques nous renseigne sur l’abondance et sur la diversité microbienne du sol. Ces indicateurs nous éclairent sur l’évolution de la vie du sol et nous aident à comprendre quelles pratiques culturales peuvent influencer favorablement l’activité microbienne comme, par exemple, l’apport d’amendement organique ou le travail du sol qui met en péril certains micro-organismes comme les champignons ou les nématodes», précise Matthieu Catonnet, conseiller en production végétale à la chambre. L’efficacité de cette activité microbienne dépend fortement de la quantité et de la diversité des populations présentes. La zone géographique, l’utilisation du sol (prairies, cultures), les techniques culturales (labour, rotation des cultures, Cipan) sont autant de facteurs déterminant dans la biodiversité du sol.

 

Différentes façons pour analyser la vie du sol 

• Analyse de la matière organique : une composante liée au cycle du carbone et de l’azote permettant d’obtenir des informations sur le potentiel de minéralisation, et d’évaluer le pourcentage de matière organique liée (ou stable) par rapport à celle libre (ou labile).

• Analyse d’abondances et d’activités microbiennes : les bactéries et les champignons sont indispensables au bon fonctionnement du sol. L’analyse de ce patrimoine microbiologique renseigne sur son état biologique et sur les potentiels de fonctionnalité d’un sol.

• Analyse lombricienne : permet d’obtenir des informations sur l’abondance et la diversité des vers de terre (épigés, endogés et anéciques) qui détermine la qualité biologique d’un sol.

Il est recommandé de réaliser les échantillonnages sur un sol ressuyé, trois mois après le dernier épandage organique, de préférence sur une culture d’hiver, puis de conserver les prélèvements au frigo avant envoi au laboratoire.

 

Vers l’Agriculture de conservation des sols 

La Chambre d’agriculture de la Somme accompagne quatre-vingt agriculteurs répartis au sein de six GIEE vers l’adoption de nouvelles pratiques agroécologiques. 

La préservation du capital sol
L’équipe Productions végétales de la chambre d’agriculture a pour objectif principal d’accompagner les agriculteurs dans la préservation de leur capital sol. L’enjeu est de permettre aux agriculteurs qui souhaitent aller vers l’agroécologie, d’échanger ensemble, de confronter leurs pratiques, d’élargir leurs compétences et, ainsi, de pouvoir avancer ensemble sur l’agriculture de conservation des sols. La Chambre d’agriculture de la Somme apporte son expertise par la mise en place de formations, de visites d’exploitations et de rencontres/témoignages avec des exploitations qui pratiquent cette technique. Cette animation a également pour but de réaliser des expérimentations en micro-parcelles et en bandes sur les exploitations des GIEE afin d’obtenir de réels retours dans notre contexte pédoclimatique. 
Sur ce printemps, la mise en place de ces analyses de sol «plus poussées» qui consistent à connaître la vie biologique ainsi que la teneur en matières organiques de nos sols permet aux agriculteurs des GIEE d’obtenir un état initial sur une de leurs parcelles et ainsi de mettre en place des pratiques afin de préserver, voire d’améliorer leur sol. Un suivi sera réalisé à cinq ans afin de suivre l’évolution à la parcelle. 

Nos collectifs d’agriculteurs…
Six collectifs d’agriculteurs «sols vivants» sur le département : 
1 GIEE sur le Plateau Picard constitué de 13 agriculteurs dont 4 en polycultures-élevage avec pour objectif commun de changer leur pratique pour évoluer vers le semis direct sous couverts dans une rotation avec des cultures industrielles. 
1 GIEE dans le Ponthieu composé de 12 agriculteurs avec comme enjeu d’aller vers une agriculture durable axée sur la fertilité des sols et la réduction des produits phytosanitaires.
1 GIEE dans le Vimeu constitué de 17 agriculteurs en polycultures-élevage. Leurs motivations sont de bouleverser au minimum le sol afin d’améliorer ses capacités à auto-entretenir sa fertilité (physique, chimique et biologique).
1 GIEE dans l’Est du département constitué de 18 agriculteurs dont 12 qui sont engagés sur un projet de méthanisation dont l’enjeu commun est de rechercher une gestion intelligente du carbone et de l’azote. 
2 groupes sont en cours de développement sur le Plateau Picard avec comme objectif de devenir un GIEE prochainement sur la thématique du semis direct sous couverts.
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