Aléas climatiques
Après Eunice et Franklin, on recense les dégâts
À 48h d’intervalle, entre le 18 et le 21 février, les tempêtes Eunice et Franklin se sont déchaînées
en région. Dans le domaine agricole, des dégâts sont constatés, même si moins importants que chez les voisins nordistes.
À 48h d’intervalle, entre le 18 et le 21 février, les tempêtes Eunice et Franklin se sont déchaînées
en région. Dans le domaine agricole, des dégâts sont constatés, même si moins importants que chez les voisins nordistes.
De l’argent, et surtout du temps à passer pour remplacer. Même si les tempêtes Eunice et Franklin ont été moins violentes dans la Somme que dans le Nord-Pas-de-Calais, elles ont arraché plusieurs serres maraîchères.
Dans ses cueillettes de Saint-Gratien et d’Amiens, l’heure est aux commandes de nouvelles bâches pour Vincent Lienart. «À Saint-Gratien, deux bâches qui couvraient des tunnels de 500 m2 chacun se sont détachées. Elles sont déchirées et ne peuvent plus être remises.» À 1 000 € la bâche environ, il s’agit de dépenses imprévues, mais qui auraient pu être pires. «Plusieurs de nos collègues nordistes ont vu les structures métalliques des serres pliées. Là, c’est une autre histoire», relativise l’agriculteur. Parmi les pertes, il faudra cependant compter un retard de production. Les serres concernées à Saint-Gratien abritent des fraisiers. «Il n’y a pas de gros risque de gel parce qu’ils ne sont pas encore en boutons. Mais la précocité sera moindre.» La cueillette d’Amiens compte aussi ses dégâts. 1 300 m2 de bâches sont à remplacer, ainsi qu’un pignon, le tout pour un montant de 8 000 €. «Comme il s’agit d’équipement neuf, nous allons pouvoir compter sur l’assurance, avec une décote de 10 % du prix d’achat.» Rien n’était encore implanté sous ces serres heureusement.
Plus à l’ouest du département, à la ferme de Bihen, à Quend, Gaëtan Deramecourt s’active aussi pour réparer au plus vite. «Les roulements d’une porte de hangar ont explosé et une bâche d’un tunnel de 10 x 30 m s’est arrachée. Nous avons aussi quelques trous dans une toiture», liste-t-il. Les pommes de terre qu’abritait cette serre sont désormais à l’air libre. L’agriculteur craint le gel, et risque surtout de devoir traiter, alors qu’il conduisait cette culture en zéro phyto. Désormais, les maraîchers espèrent une journée sans vent et sans pluie pour pouvoir réparer. «Il est impossible d’installer des bâches un jour de vent !»
Les écuries de Gapenne dévastées
Les écuries de Gapenne, «la Somme de nos pas», ont été beaucoup plus lourdement impactées. «La bâche du manège de 40x20 m s’est déchirée puis complètement détachée. Le bardage en bois du pignon a explosé. Une partie de la toiture d’une écurie s’est aussi envolée, et les clôtures des prairies sont à terre», constate amèrement Claire Tillier, co-gérante. Elle pense que ces dégâts matériels s’élèvent entre 30 et 40 000 €. En plus de cela, l’activité est fortement ralentie. «Nous avons une carrière que nous pouvons utiliser par beau temps. Mais le manège est notre outil de travail principal. J’anime notamment des ateliers de médiation équine avec un public en situation de handicap. J’ai absolument besoin d’un espace sécurisé pour cela.»
La gestion des trente-cinq équidés est aussi délicate. «Nous avons dû réinvestir une ancienne écurie que nous n’utilisions plus car les chevaux étaient effrayés par les restes de bâche qui claquent.» Après déclaration du sinistre auprès de leur assurance, les gérants sont dans l’attente du passage de l’expert. «En attendant, nous ne pouvons engager aucune réparation. Nous sommes très inquiets quant à notre capacité de reconstruire notre manège.»
Le «fonds de secours d’extrême urgence» mobilisé
Gérald Darmanin a déjà annoncé le 18 février que «l’État décrétera dans les meilleurs délais l’état de catastrophe naturelle partout où cela s’avérera nécessaire.» D’autres dispositifs seront mobilisés «en fonction de la nature des dommages constatés et des phénomènes naturels qui les ont causés», ajoute le ministre.