Après l’hiver, quels premiers apports d’azote sur céréales d’automne ?
Selon les observations de la délégation Hauts-de-France d’Arvalis, des reliquats d’azote sortie hiver (RSH) sont variables selon la localisation mais en tendance
plutôt élevés.
Selon les observations de la délégation Hauts-de-France d’Arvalis, des reliquats d’azote sortie hiver (RSH) sont variables selon la localisation mais en tendance
plutôt élevés.
L’automne-hiver 2022-2023 a été doux favorisant la minéralisation de l’azote. Plusieurs situations se discriminent en région sur la valeur des RSH :
- Sur la bordure maritime : les cumuls de pluies sont relativement élevés depuis les semis avec notamment de fortes pluies sur la fin décembre et le mois de janvier entraînant des pertes par lixiviation, les reliquats y sont plutôt dans la moyenne, voire inférieurs.
- Sur le reste de la région : les cumuls de pluies sont inférieurs à la moyenne pluriannuelle, les valeurs de RSH sont supérieures à la moyenne mais cachent une grande disparité avec des reliquats parfois élevés, notamment quand les rendements du précédent étaient mauvais.
Bien entendu, chaque situation est différente : bien heureux celui qui a réalisé une analyse sur sa parcelle et qui dispose d’une valeur sur mesure.
Pas besoin de tant de talles pour atteindre le potentiel maximal
Les semis des céréales ont été réalisés dans de bonnes conditions durant l’automne dernier, avec une levée rapide grâce à une bonne humidité du sol et des températures douces. Du 1er octobre au 15 février, les cumuls de températures se situent entre + 160°C à + 260°C de la moyenne pour la région (il faut environ 100°C pour l’émission d’une talle d’un blé, 80°C pour un escourgeon). Les cumuls de températures durant l’automne-hiver sont à des niveaux presque records, en étant assez proches de la campagne 2006-2007 qui avait marqué les esprits par sa précocité et son nombre de tiges élevé. Nous devons tirer enseignement de ce type d’année : le nombre de tiges de plus de 3 feuilles à épi 1 cm (indicateur de référence pour évaluer le tallage) risque d’être plus élevé qu’à l’accoutumée. Or, dès 800 talles/m2 à tallage, le rendement maximal peut être atteint. Il ne sert à rien de mettre trop d’azote trop tôt qui favoriserait le maintien d’un niveau de tallage élevé (même si dans tous les cas, une régression de talles interviendra) surtout que les variétés cultivées aujourd’hui font principalement leur rendement sur du PMG ou de la fertilité épis. De plus, qui dit trop de talles dit augmentation du risque de verse et de maladies.
Des besoins en azote limité à tallage
Avec des reliquats en azote assez élevés et un nombre de tiges qui devra nécessairement être réduit, on est invité à ne pas mettre de trop grosses doses d’azote en février.
Rappelons également que :
- Les besoins en azote à tallage sont limités
- L’efficacité de l’azote reste limitée à tallage (CAU de 60 %), c’est 20-30 % de moins que les apports réalisés durant la montaison.
- Des grosses doses d’azote à tallage viennent mathématiquement réduire les doses d’azote des apports à épi 1 cm et de fin de cycle qui sont très utiles au rendement et protéines.
Il est donc conseillé de ne pas dépasser 40 unités à tallage, l’impasse de cet apport peut être également envisagé en cas de RSH élevés (>80 kgN/ha).