Au département, S. Haussoulier précise ses priorités
En amont du vote du budget primitif du Conseil départemental qui aura lieu en janvier prochain, un débat d'orientation budgétaire (DOB) se tenait en début de semaine pour le préparer. L'occasion pour le président du Département de préciser ses orientations.
Depuis qu'il a accédé à la présidence du Conseil départemental de la Somme, en remplacement de Laurent Somon devenu sénateur, Stéphane Haussoulier n'a pas perdu de temps. Fin de semaine dernière, en amont d'un débat d'orientation budgétaire qui précède l'adoption du budget primitif de l'assemblée, il expliquait «vouloir expertiser un certain nombre de politiques départementales» ; autrement dit, auditer celles qui lui semblent les plus pertinentes, et mettre sa touche personnelle. «Le département étant une collectivité tournée vers l'humain, nous devons voir comment nous pouvons répondre à l'urgence sociale et économique causée par la crise que nous vivons actuellement.» Après avoir rencontré les personnels travaillant pour le Conseil départemental, comme une manière de prendre la température, Stéphane Haussoulier a défendu l'idée selon laquelle «notre collectivité doit répondre à toutes les sollicitations qu'elle reçoit». Pour répondre à cette exigence, une boîte mail devait ainsi être créée, «avec une réponse sous 48 heures».
Des soutiens aux collectivités plus musclés
S'appuyant sur une amélioration de la situation budgétaire de la collectivité au cours des dernières années, le président Haussoulier a présenté ensuite les thèmes prioritaires de son mandat ; lesquels s'accompagnent d'investissements ou de participations parfois conséquents : petite enfance, aide à destination des collégiens pour l'achat de fournitures, accueil et accompagnement des personnes en situation de handicap, équipement des collectivités pour améliorer la sécurité de leurs habitants (vidéosurveillance)... En ce qui concerne ce dernier point, Stéphane Haussoulier veut ainsi «aider les forces de police et de gendarmerie qui manquent de moyens d'information». Plus largement, en ce qui concerne les aides du Département en faveur des communes et intercommunalités, il assure vouloir «prioriser certaines actions plutôt que de faire du saupoudrage», avec des taux d'intervention plus importants.
Des dispositifs plus lisibles
Sur le plan environnemental, le Conseil départemental veut également se montrer exemplaire. Des exemples ? Avec l'installation du photovoltaïque sur les toits des bâtiments scolaires, le développement d'une flotte de véhicules électriques ou roulant au GNV, la généralisation de l'éclairage public par leds, la rénovation thermique des bâtiments ou l'accompagnement de la pratique du vélo. Stéphane Haussoulier souhaite, par ailleurs, la mise en oeuvre du programme «Vallée de Somme, vallée idéale» en «2021», convaincu qu'il est porteur de richesses et générateur de valeur ajoutée. Enfin, parmi les autres chantiers jugés prioritaires par le nouveau locataire de l'Hôtel des feuillants figure la volonté de «rendre plus simple et plus lisibles nos dispositifs pour éviter de perdre des bénéficiaires en route». Une tâche qui ne manquera pas de mobiliser.
«Faire campagne sans contact, c'est compliqué»
Alors que l'idée d'un report de quelques semaines des élections prévues en mars 2021 est envisagé, le président du Conseil départemental en partage le principe.
Le 14 novembre dernier, il déclarait ainsi que «le report des élections départementales au mois de juin 2021 est certainement la bonne solution». «J'y suis favorable et je partage l'avis du rapport Debré remis au gouvernement», écrivait Stéphane Haussoulier sur son compte Twitter. Au micro de France Bleu Picardie, il expliquait un peu plus tard que «faire campagne au mois de mars (2021, ndlr) va être compliqué, dès lors que l'état d'urgence sanitaire court jusque fin février». L'ancien maire de Saint-Valéry-sur-Somme ne veut ainsi «pas revivre» les conditions dans lesquelles lui et son équipe avaient du faire campagne pour les élections municipales de 2020. «Les candidats ne doivent pas être en danger ni mettre en danger celles et ceux qu'ils iront rencontrer en porte à porte», a-t-il dit. Et de l'assurer : «On ne peut faire campagne sans être au contact du terrain.»
Un Département «booster»
du «consommer local»
«Avec Françoise Crété, la présidente de la Chambre d'agriculture de la Somme, le Département poursuivra sa politique volontariste pour répondre aux enjeux d'adaptation, de modernisation et de création de valeur ajoutée du secteur agricole», indiquait Stéphane Haussoulier, le 10 novembre dernier. Un engagement qu'il a confirmé en fin de semaine dernière lors de la présentation à la presse des orientations qu'il souhaite partager : «Nous devons travailler ensemble sur le consommer local», a ainsi défendu le président du Département. Et d'ajouter : «La présidente de la chambre d'agriculture m'a interpellé sur les besoins que nous avons pour ensuite inviter les agriculteurs de notre territoire à y répondre. Pour cela, nous devons avoir un état des lieux, collège par collège par exemple». Au cours de la même intervention, Stéphane Haussoulier s'est montré volontaire pour «créer de nouveaux points de vente de produits fermiers dans le département». Sans avoir eu besoin de le citer, il prend exemple sur le magasin installé à Glisy... «Notre collectivité peut tout à fait aider à la création de ce type de lieux». Quant à une localisation future, M. Haussoulier en a déjà une idée précise : «Sur la côte, il y a clairement un manque. Le potentiel de clients est là, il y a du pouvoir d'achat, mais pas de lieu de vente. Nous aurions tort si nous ne nous y intéressions pas. Il y a quelque chose à faire...» L'appel est lancé et il est très explicite.