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Evénement
Au SIA, le débat voulu par E. Macron maintenu, FNSEA et JA n’y seront pas

Grand couac à la veille de l’inauguration du Salon international de l’Agriculture qui se tient du 24 février au 3 mars. La FNSEA et JA ne seront pas aux côtés du président de la République pour l’inauguration. Le grand débat du 24 février sur le ring est maintenu.

SIA débat Macron
Le chef de l'Etat lors de l'inauguration de l'édition 2023 du Salon international de l'agriculture.
© Elysée

On pourrait être découragé pour moins que ça. C’est sans doute ce que doivent penser le Premier ministre, Gabriel Attal, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau et son collègue de la Transition écologique, Christophe Béchu. Les efforts qu’ils ont tenté de déployer pour calmer la colère des agriculteurs ont été réduits à néant en un instant : au moment-même quand la présidence de la République a annoncé vouloir inviter Les Soulèvements de la terre à un grand débat, le samedi 24 février, jour de l’inauguration du Salon. 

En vérité, l’Elysée s’est longtemps interrogée sur le format à donner à cette journée. Il est de tradition (à quelques exceptions près) que le chef de l’État déambule dans les allées du Salon. Mais cette année, après les manifestations du mois de janvier, l’exercice devenait plus périlleux pour Emmanuel Macron. Défiler de stand en stand était l’assurance d’être « à portée d’engueulade ». D’où l’idée de cette grande réunion, au milieu du ring, pour débattre de l’avenir de l’agriculture. Lors d’un échange avec la presse le 22 février, l’Elysée a confirmé avoir invité le Réseau Action Climat, Générations futures et même les Soulèvements de la Terre (SDLT). A l’annonce de la venue de ce groupuscule extrémiste, le sang des agriculteurs n’a fait qu’un tour. Tous ont encore en tête les exactions de Sainte-Soline, les dégradations commises dans les champs, sur les systèmes d’irrigation. Certains de leurs membres ont d’ailleurs été poursuivis en justice et condamnés. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a signé sa dissolution. Mais son arrêté a été annulé par le Conseil d’Etat le 9 novembre. Même Marc Fesneau a diplomatiquement reconnu sur TF1 le 23 février que « l’invitation des SDLT était inopportune ». Confirmant ainsi qu’il y a bien eu invitation contrairement aux tentatives de dédouanement de l’Elysée… 

Refus unanime

Pour la FNSEA et JA notamment, une ligne rouge a été franchie. Dès l’annonce de l’invitation des SDLT, Arnaud Rousseau avait dans un de ses tweets parlé de « provocation ». « Je refuse de prendre part à ce qui ne sera qu’une mascarade », a-t-il écrit. Interrogé le 23 février matin sur BFMTV, il a réitéré son refus. Son homologue des Jeunes agriculteurs (JA), Arnaud Gaillot invité de la matinale de RTL a lui aussi confirmé son absence : « Je ne me rendrais pas au débat. Ce n’est ni le lieu ni le moment pour un débat de cette nature. On respecte les biens et personnes, on travaille sérieusement avec les services de l’État et derrière on a ce genre d’initiative… », a-t-il déclaré. 

La FNSEA a réuni son conseil d’administration en urgence le 23 février. A l’unanimité, celui-ci a décidé de ne pas participer à un éventuel débat que le président voudrait organiser. « Aucun représentant de la FNSEA ne participera demain matin au débat organisé par le Président de la République », a confirmé sur X-Twitter, Arnaud Rousseau. Il a demandé à ce que ce débat ne se tienne pas, évoquant un « climat d'exaspération » Arnaud Rousseau ne devrait pas non plus accompagner le président dans sa possible déambulation. L’Élysée nous a confirmé que le président viendrait avant l’inauguration, qu’il couperait le ruban et qu’il effectuerait « une déambulation avant de participer au grand débat sur le ring du Salon ». Un déjeuner est prévu avec les interprofessions et le chef de l’État reprendra sa pérégrination à travers les stands. Une chose est certaine : le Salon était annoncé, pour son 60e anniversaire comme particulier. Cette promesse est tenue. 

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