Aux Etats-Unis, Biden devrait finalement choisir Tom Vilsack pour l’agriculture
Le président américain élu, Joe Biden, prévoit de nommer l'ancien gouverneur de l'Iowa, Tom Vilsack, au poste de secrétaire américain à l'Agriculture, selon des sources concordantes. Un choix qui devrait rassurer les agriculteurs mais décevoir les militants du climat et les défenseurs des petites exploitations.
Le président américain élu, Joe Biden, prévoit de nommer l'ancien gouverneur de l'Iowa, Tom Vilsack, au poste de secrétaire américain à l'Agriculture, selon des sources concordantes. Un choix qui devrait rassurer les agriculteurs mais décevoir les militants du climat et les défenseurs des petites exploitations.
« And the winner is ... ». Et le gagnant est … certainement Tom Vilsack, ancien gouverneur de l’Iowa et surtout ancien secrétaire à l’Agriculture de Barak Obama. Il a occupé ce poste sans discontinuer pendant deux mandats de 2009 à 2017.
Cette nomination de ce loyaliste de longue date de Joe Biden et aussi son conseiller agricole et rural pendant la campagne électorale, est à la fois une surprise et une évidence. C’est une surprise parce que jusqu’à une date récente (environ 10 décembre), c’est une femme qui était pressentie pour succéder à l’actuel secrétaire d’État américain, Sonny Perdue.
Plusieurs noms circulaient, notamment celui de Kathryn « Heidi » Heitkamp, 65 ans, ancienne avocate pour l'Agence américaine de protection de l'environnement et ancienne procureure général de l’Etat du Dakota du Nord. Elle a longtemps tenu la corde devant Karen Ross, actuelle secrétaire d'État à l'Agriculture de Californie et devant Marcia Fudge (Ohio), présidente de la sous-commission de l'agriculture de la Chambre des représentants, la première noire à diriger ce département. Heidi Heitkamp était aussi favorite face à Cheri Bustos (Illinois) l’une des rares démocrates du Midwest à la tête de la Chambre. Bustos a notamment dirigé le comité de campagne du parti démocrate en 2020.
Crises de la faim
La nomination de Tom Vilsack, 70 ans, est une évidence en raison de sa proximité avec le futur président et parce qu’il était devenu « un grand favori pour ce poste ». Il est « le choix préféré du cercle restreint de Biden », glisse un proche du président.
Cependant le choix de Tom Vilsack devra être confirmé par le Congrès où sa nomination pourrait heurter la sensibilité des démocrates progressistes. En effet, ces derniers reprochent à l’ancien gouverneur de l’Iowa d’être très proche des entreprises agroalimentaires et des principaux groupes de pression tels que l'American Farm Bureau Federation et le U.S. Dairy Export Council, dont il est actuellement le directeur général. Un poste pour lequel il touche un salaire annuel d’environ un million de dollars par an.
Les adversaires de son propre camp sauront lui rappeler qu’un sondage commandé par l'association RuralOrganizing, au cours de la campagne présidentielle, indiquait que les deux-tiers des Américains étaient “d’accord” et “tout à fait d’accord” avec l’affirmation selon laquelle les « programmes de l'USDA profitent trop souvent aux grandes sociétés et aux grandes exploitations agricoles plutôt qu'aux petites exploitations, aux petites entreprises et aux Américains ruraux ». Seulement 10 % des personnes interrogées n'étaient pas d'accord.
S'il est confirmé dans son poste, Tom Vilsack sera confronté à l'une des pires crises de la faim aux États-Unis depuis la Grande Dépression, alors que les cas de COVID-19 se multiplient, que l'aide se tarit et que les prix de détail des denrées alimentaires augmentent. Fin novembre, plus de 75,7 millions d'Américains de plus de 18 ans déclaraient ne pas avoir assez à manger, selon la dernière enquête hebdomadaire du recensement américain. Joe Biden a affirmé que l'ancien gouverneur de l'Iowa a « l'expérience et l'esprit d'innovation nécessaires pour traiter des questions telles que la faim et le stress économique auquel sont confrontés les agriculteurs et les autres ruraux américains. »