Aviko : des contrats pour inciter à la durabilité
La durabilité des pratiques et de la relation entre les producteurs et Aviko sont au cœur des échanges entre l’association des producteurs de pommes de terre pour Aviko et l’industriel néerlandais.
La durabilité des pratiques et de la relation entre les producteurs et Aviko sont au cœur des échanges entre l’association des producteurs de pommes de terre pour Aviko et l’industriel néerlandais.
En lieu et place de l’assemblée générale de l’association des producteurs pour Aviko (PPA), c’est au cours d’une réunion en ligne mercredi 17 février qu’une quarantaine de producteurs ont suivi la manière dont l’industriel Aviko a vécu les derniers mois, entre pandémie de Covid-19, ses effets sur la consommation de pommes de terre et les conditions de récolte pour les producteurs de pommes de terre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que si la campagne 2019-2020 «a bien commencé, selon les mots du président de l’association des producteurs de pommes de terre pour Aviko, Alain Dequeker, elle a très mal fini». Alors que les engagements contractuels entre l’industriel et les producteurs français ont été respectés – «et c’est une bonne chose, même s’il a fallu qu’Aviko mette en place des mesures de dégagement de volumes», selon l’association, le marché libre de la pomme de terre a, quant à lui, fortement souffert. En février 2021, les choses ont-elles changé ?
«Pas vraiment, constate Alain Dequeker. Les conséquences de la Covid-19 sont toujours très présentes. Le marché libre est toujours déprimé, mais il faut reconnaître que les contrats sont honorés malgré tout. Les pommes de terre sont payées aux producteurs au prix fixé et les enlèvements se font dans les temps, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant».
Primes et coûts de production
Une fois ce panorama effectué, l’étape suivante a été la présentation des contrats 2021 et l’occasion pour les responsables de l’association PPA d’exposer les attentes de ses adhérents sur le sujet : «Chacun veut des contrats qui soient le plus simple possible, mais il faut quand même que l’on y retrouve un certain nombre de choses», a défendu Alain Dequeker. Parmi les autres revendications du groupement, on retrouve une attente partagée ailleurs : la prise en compte des coûts de production. «Dans un contrat idéal, poursuit M. Dequeker, le coût de production doit être au minimum couvert. Le travail sur l’indexation continue, mais c’est un vrai chantier. La marge, c’est autre chose. Il faut en faire, mais il faut aussi qu’elle soit cohérente avec le marché. Si les contrats sont déconnectés du marché, il y a forcément quelqu’un qui paiera la différence… et ce n’est pas durable».
D’une manière générale, l’association défend «un objectif de chiffre d’affaires le plus haut possible, hors primes». Pour son président, «les primes doivent être attribuées sur des critères gérés par les producteurs» : endommagements, couleur des frites, calibre ou encore conservation. La prime «matière sèche» est, quant à elle, abandonnée.
En ce qui concerne le choix variétal, «on souhaite qu’Aviko développe des variétés adaptées à nos territoires, poursuit M. Dequeker. Quand on est à Dunkerque ou aux Pays-Bas, les terroirs et les conditions de production ne sont pas toujours les mêmes qu’à Amiens ou qu’à Laon». Enfin, du côté de l’association PPA, on se dit également favorable à une contractualisation pluriannuelle, «parce qu’ils donnent de la visibilité». Une demande à laquelle Aviko répond lui aussi favorablement pour s’assurer d’un volume de pommes de terre à travailler.
Avantage aux contrats pluriannuels
Côté contrats justement, alors que les producteurs ont reçu des propositions par leurs agents de plaine au cours des derniers et qu’ils sont «en train de les lire» dixit Alain Dequeker, François-Xavier Broutin a procédé à une revue de détails. En ce qui concerne les contrats «frites», le contrat est identique à celui proposé en 2020 ; autrement dit, il comporte un prix fixe dans la majeure partie des cas ; les contrats mini-maxi étant une exception. Deux options s’offrent aux producteurs : un contrat annuel (option 1, 1 an) dont le prix baisse de 7,5 € par tonne à 5 € par tonne selon que la marchandise soit «départ champ» ou «sortie bâtiment». Les grilles de prix par variétés restent, quant à elles, identiques et se répartissent entre catégorie A (Fontane, Challenger), catégorie AA (Markies, Agria) et catégorie AAA. L’option 2 porte sur des contrats de deux ou trois ans, et permet dans cette hypothèse de conserver un prix identique à celui proposé en 2020. En outre, des contrats pour des variétés hâtives pourront être proposés (Amora, Felsina, Zorba) pour préparer la mise en service de l’usine de Poperingue. Le système de «pool» est lui aussi conservé.
Nouveauté 2021 : un contrat «flocons»
Présentée comme la «vraie» nouveauté de 2021, un contrat «flocons» fait également son apparition. Ce contrat propose des variétés «classiques», un cahier des charges plus léger que pour le segment «frites» et un paiement des tubercules à partir du calibre 28 mm et +. Pour ce type de contrat également, «il est possible de s’engager sur plusieurs années», précise François-Xavier Broutin. Les premières livraisons seront destinées elles aussi à la future usine de Poperingue qui devrait démarrer «à l’automne 2021, si tout va bien».