Nutrition animale
Avril se positionne pour une reprise des activités de Metex
Le groupe Avril a annoncé le lundi 3 juin avoir déposé une offre pour la reprise de l’activité de l’usine amiénoise de Metex ainsi qu’une partie des activités commerciales et R&D.
Le groupe Avril a annoncé le lundi 3 juin avoir déposé une offre pour la reprise de l’activité de l’usine amiénoise de Metex ainsi qu’une partie des activités commerciales et R&D.
Si l’on savait que le groupe Avril, acteur majeur des secteurs agricole et agroalimentaire était sur les rangs et qu’un délai supplémentaire pour lui permettre de se positionner a été obtenu, c’est dans les dernières heures de la matinée qu’Avril a déposé son offre de reprise de Metex auprès des administrateurs judiciaires. L’offre concerne «l’activité de l’usine d’Amiens (Metex Noovistago), des activités R&D indispensables à son exploitation dont certaines situées à Saint-Beauzire (63), ainsi que les activités commerciales localisées à Paris», a-t-on appris du groupe Avril le 3 juin. Au total, 304 emplois sont concernés par l’offre de reprise d’Avril.
Dernier site de production d’acides aminés en Europe
Pour déposer son offre, le groupe Avril a travaillé étroitement depuis plusieurs semaines avec les services de l’État, dont les ministères de l’Économie et des Finances, de l’Industrie, mais aussi localement avec la Région Hauts-de-France et Amiens Métropole. L’offre du groupe Avril associe également le soutien du fond d’investissement le fonds Sociétés de Projets industriels (SPI), géré par Bpifrance pour le compte de l’État dans le cadre de France 2030. Si le site Metex d’Amiens a tapé dans l’œil du géant de l’agroalimentaire, c’est sans aucun doute parce qu’il s’agit du dernier site de production d’acides aminés de fermentation en Europe. On y fabrique de la lysine, essentielle en alimentation animale. L’incorporation de lysine dans l’alimentation du bétail permet en effet de réduire le recours au soja importé au profit de protéines végétales locales (colza, tournesol…). Autrement dit, comme le rappelle le groupe Avril dans un communiqué, «les acides aminés de fermentation sont un levier clé de décarbonation et, plus généralement, de la dynamique d’amélioration de l’impact environnemental de l’élevage».
Dans les mains du tribunal de commerce de Paris
L’offre déposée par le groupe Avril doit désormais être étudiée par le tribunal de commerce de Paris qui devra statuer dans les prochaines semaines. Selon une source gouvernementale, la décision pourrait intervenir le 1er juillet prochain. Pour le futur repreneur, son offre reste également soumise «à la réalisation d’un certain nombre de conditions sur lesquelles Avril va poursuivre son travail dans les prochaines semaines avec les autres parties prenantes». Mais son directeur Jean-Philippe Puig, comme le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, se montraient confiants. Tandis que l’un se déclarait «confiant dans la qualité de notre offre et dans notre capacité collective, avec les autres acteurs engagés, à lever les conditions suspensives», le second s’est montré très enthousiaste à l’occasion d’une rencontre avec salariés et direction de l’entreprise amiénoise le 3 juin. Dans un communiqué, Metex a assuré de son côté que le belge Maash s’est positionné pour la reprise de son autre usine de Saint-Avold (Meurthe-et-Moselle). Une offre sur laquelle le tribunal doit se prononcer le 25 juin.
Bruxelles ouvre une procédure antidumping sur les importations chinoises de lysine
Dans un avis publié au Journal officiel de l’UE le 23 mai, la Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une procédure antidumping concernant les importations de lysine, acide aminé utilisé comme complément alimentaire dans la nutrition animale, originaire de Chine. Bruxelles justifie l’ouverture de cette enquête en raison de l’existence de distorsions significatives affectant les prix, les coûts et des éléments provenant de l’industrie européenne mettant en évidence des pratiques anticoncurrentielles par des producteurs chinois. L’enquête portera sur la période comprise entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023, et sera menée dans un délai d’un an ou, au plus tard, quatorze mois après la publication de l’avis. L’ouverture de cette procédure fait suite à une plainte déposée le 8 avril par Metabolic Explorer (MetEx), entreprise française qui est la seule dans l’UE à produire de la lysine sur son site d’Amiens. Metex est par ailleurs à la recherche d’un repreneur en raison de difficultés imputées par la société au dumping exercé par les producteurs chinois.