Betteraves : la CGB appelle à maintenir les surfaces 2021
S’appuyant sur un certain nombre de facteurs positifs, malgré la jaunisse, la CGB 80 invite les producteurs à maintenir leurs
surfaces en 2021.
Peut-on encore parler de la betterave en 2020, comme dans les années à venir, sans évoquer la jaunisse ? La réponse est évidemment non, même si dans le département de la Somme, les participants à l’assemblée générale de la CGB, milieu de semaine dernière, étaient soulagés que leur département ne soit pas le plus touché. Fonction des secteurs, les parcelles de betteraves samariennes auront été touchées entre 5 et 40 % par la jaunisse. À fin octobre, on estimait le rendement à 71 t/ha, quand ailleurs en France, une dizaine de départements affiche un rendement inférieur au rendement moyen national de 62 t/ha. «Nous sommes finalement l’un des seuls départements à être dans la moyenne des cinq dernières années, mais en ce qui concerne la richesse, nous sommes bien en dessous», constatait Emmanuel Pigeon, le directeur du syndicat betteravier.
Éviter les répétitions
Redoutant la répétition de cet épisode et son effet sur le moral des planteurs, la CGB a insisté sur les travaux qui ont été conduits au cours des derniers mois, suivis par le vote par le Parlement d’une loi permettant la réautorisation temporaire des néonicotinoïdes. «Le dossier est plutôt en bonne voie, même si nous ne serons vraiment rassurés que lorsque la loi sera promulguée», a dit Dominique Fiévez. Adressant ses remerciements à «tous ceux qui se sont mobilisés», tant à l’échelon national que départemental, le président de la CGB 80 a tenu à saluer particulièrement l’intervention de la Région Hauts-de-France, comme du député Jean-Claude Leclabart pour ses interventions à l’Assemblée nationale.
Après avoir évoqué successivement l’épisode «jaunisse», le plan de filière, les négociations sur la future Pac, les relations entre coopération et syndicalisme, la constitution d’organisations de producteurs, Dominique Fiévez est finalement revenu sur la fermeture de la sucrerie d’Eppeville. Un événement qui, selon lui, «a laissé des traces». «C’est un sujet sur lequel la CGB s’est beaucoup impliquée, a-t-il rappelé. Nous avions évoqué la possibilité d’une reprise de l’outil par les planteurs, avec un business plan bien élaboré, mais cela n’a pas suffi…» Après cet épisode qualifié d’échec, et pour d’autres raisons que celles qui ont conduit le groupe Südzucker et sa filiale française Saint Louis Sucre, voir d’autres outils industriels stopper leur activité en France serait alors «une catastrophe».
Maintenir les surfaces
En même temps qu’il espère «un prix rémunérateur pour la betterave», Dominique Fiévez appelle donc les producteurs à «maintenir leurs surfaces en 2021». Le but ? «Donner les moyens aux industriels de maintenir des durées de campagne suffisamment longues», et améliorer ainsi la compétitivité de leurs outils. Sur le marché du sucre, «la tendance est au redressement», celui de l’éthanol «se porte bien», les industriels ont pris des engagements sur le maintien du tissu industriel et la recherche, tant privée que publique, est à l’œuvre pour trouver des solutions face au risque «jaunisse». Autant de signaux «encourageants», selon la CGB.