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Bien vivre son métier d’agricultrice !

A l’initiative de la MSA, une trentaine d’agricultrices du Plateau Picard Sud et Picardie Verte, se sont retrouvées à Conty, aux Ateliers du Val de Selle, le 21 mars, pour un séminaire sur le thème «Si on parlait du travail».

Les agricultrices sont à l’écoute des différents dispositifs qui leur sont dédiés.
Les agricultrices sont à l’écoute des différents dispositifs qui leur sont dédiés.
© AAP


L’agricultrice, en tant que tel, a plusieurs casquettes au sein de l’exploitation. Elle se retrouve exploitante, comptable, vétérinaire, épou­se, mère et encore bien d’au­tres choses. Leur journée est souvent bien remplie. «Mais qui s’oc­cupe de nous ?», s’interroge une exploitante.
Dans le contexte actuel, dominé par une crise sans précédent dans le monde agricole, les services de Santé sécurité au travail et d’Action sanitaire et sociale de la Mutualité sociale agricole ont diffusé un film, «Et si on parlait travail», sur la vie de quatre agriculteurs. Ce film évoque par leurs témoignages et les thèmes abordés la complexité du métier d’exploitant. Il permet d’ouvrir le débat, de mettre en évidence les difficultés rencontrées et de présenter les trois fonctions que peut avoir un exploitant : cadre, dirigeant et opérateur.
L’analyse faite par l’ergonome prouve bien qu’il est important d’analyser et d’identifier tous les changements qui peuvent intervenir dans le cadre de la vie de l’exploitation. Comme de savoir pren­dre les décisions pour développer l’entreprise, tout en gardant son capital «santé».
Les réactions des agricultrices ne se sont pas fait attendre. «Je n’ose pas recevoir du monde à la maison le dimanche midi, par peur de devoir m’éclipser pour faire un vêlage», raconte l’une d’elles. «Quand le bureau est en ordre, c’est la maison qui est en bazar, et, quand la maison est rangée, c’est le jardin qui devient un terrain vague…», dit une autre.
Le constat est là. Il faut être capable de se prendre du temps pour soi, de se donner une bouffée d’oxygène pour pouvoir repartir sur de bonnes bases et avoir des idées bien claires.

L’avenir en soi
C’est pour cela que des dispositifs ont été mis en place pour ap­prendre aux agricultrices à savoir prendre du temps pour elles dans leur vie professionnelle. Ainsi en est-il du dispositif «L’avenir en soi». C’est un programme d'accompagnement permettant d'aller puiser, dans ses propres ressources, les atouts nécessaires pour réussir une période de changement choisie ou imposée.
Il arrive qu’au cours d'une vie, celle-ci soit bouleversée par des événements souvent inattendus, que ce soit pour des raisons économiques (crise agricole, réorientation ou diversification des productions…), de santé (accident du travail, arrêt maladie prolongé, handicap…), familiales (divorce, veuvage, prise en charge d'une personne dépendante…), ou pour toute autre raison (arrivée à la retraite, départ d'un associé…).
Cette méthode est basée sur le principe que tout individu apprend tout au long de l’année. Effectivement, le changement n’est pas toujours simple à aborder. C’est pourquoi, la MSA se propose d’accompagner les agriculteurs pour qu’ils puissent faire le point sur leurs réussites, leurs compétences, leurs connaissances et leurs passions. En fin de compte, tout ce qu’ils ont acquis au cours de leurs expériences professionnelles. Et c’est là qu’il s’agit d’identifier ce qui va pouvoir leur servir aujourd’hui pour faire face à cette période de changement et pour réussir la transition.

Histoire de femmes
L’atelier «Histoire de femmes» est un moment réservé aux femmes du monde rural qui leur permet, dans un quotidien bien rempli (travail, famille, enfant, gestion) de prendre un peu de temps pour elles. Et cela se fait souvent au moyen «d’atelier» avec d’autres femmes, de tous milieux sociaux et de tous âges. Les ateliers sont informatifs (conseil diététique, sommeil..), créatifs, culinaires, ou encore de bien-être. Ils se déroulent sur des demi-journées.

Les journées d’échanges
Ce sont des temps d’échanges qui permettent aux exploitants d’échan­ger leur expérience, leurs pratiques, et faire un état des lieux de leur situation afin d’envisager d’améliorer leur cadre de vie. Cela se décline en trois modules de deux jours et les thèmes abordés sont : «un bureau» ; «une parcelle à partager» ; «pour un contrôle plus serein et cultiver son temps, c’est possible».
Le premier module donne des con­seils pour améliorer sa communication sur l’exploitation et pour faciliter et simplifier son organisation. Mais, surtout, l’essentiel est de savoir les mettre en pratique. Le deuxième module apprend les agriculteurs à se préparer pour un éventuel contrôle de l’administration ou tout autre organisme, c’est-à-dire, identifier les personnes «ressources», ce qui permet de vivre se­reinement cet événement. Le dernier module est essentiellement axé sur l’harmonisation de sa vie personnelle et professionnelle, ce qui permet de s’octroyer du temps pour soi.

L’affirmation de soi
L’affirmation de soi est la manière de se positionner dans sa vie personnelle et professionnelle, ce qui génère un sentiment de liberté et d’accomplissement. Cette formation se décline en trois étapes : l’estime de soi, l’affirmation de soi, et savoir évoluer dans sa vie de tous les jours.

Service de sécurité au travail
La MSA propose des formations pour apprendre les bons gestes afin de diminuer les risques d’accident sur l’exploitation. Pour réduire les accidents sur l’exploitation, des diagnostics sont réalisés. Ils déterminent les axes d’amélioration et la mise en place de matériel et/ou d’aménagements spécifiques pour garantir la sécurité de l’exploitant et des salaries. Des panneaux signalétiques peuvent être fournis également pour optimiser la sécurité au maximum.
Dans le contexte du monde agricole actuel, la MSA a mis en fonction une cellule pluridisciplinaire de prévention nommée «Horizon». Elle a pour mission d’accompagner les agriculteurs en période de grande fragilité émotionnelle pour éloigner un éventuel risque de passage à l’acte. Elle se déclenche au signal d’une situation difficile, soit par la personne fragilisée, soit par une tierce personne, sous réserve qu’elle ait informé l’adhérent de sa démarche et obtenu son consentement. L’agriculteur est appelé au plus tard dans les quatre jours suivant le signal. Après appel de l’adhérent, le signalement est transmis par les membres de la cellule aux acteurs de la MSA de territoires ou/et des services internes pour la gestion de la situation.
De plus, il faut savoir que la MSA prend en charge cinq consultations par un psychologue conventionné et les agriculteurs peuvent contacter «Agri Ecout» qui, comme son nom l’indique, est un service d’écou­te.
Lorsqu’un événement médical ou accidentel intervient, il faut adapter son lieu de travail à son handicap. Il existe au sein de la MSA, une cellule pour le maintien dans l’emploi. Un médecin du travail établi une étude de poste, et recherche des solutions techniques et des soutiens pour financer l’adaptation de l’exploitation au handicap.

Entretenir son capital santé, c’est préserver son exploitation
Ce service permet d’accompagner les exploitants agricoles et d’identifier les organisations et les mé­thodes de travail qui protègent du stress. Ainsi, des actions d’accompagnement sont proposées aux exploitants pour favoriser une «or­ganisation» pour bien vivre son métier. De ce fait, des dynamiques sont créées pour s’engager durablement dans une organisation et un réseau.
Trois actions sont menées. D’abord, un diagnostic est réalisé afin de repenser le travail pour bien vivre son métier d’agriculteur. Puis, une nouvelle organisation est étudiée afin d’optimiser et répartir les activités au sein de l’exploitation. Enfin, des différentes missions sur l’exploitation et leur gestion sont mises en place.

Choisir mon statut d’agricultrice
Il est toujours difficile pour une femme qui travaille sur l’exploitation de choisir son statut : conjointe collaboratrice, exploitante, co-exploitante ou salariée. De nombreuses interrogations et questions se posent pour bien choisir. Les aspects fiscaux, sociaux et juridiques ont un rôle à jouer dans chaque situation et cha­que exploitation pour déterminer le bon statut à adopter, notamment en fonction du régime matrimonial (ma­riés, pacsés, concubinage). Les situations sont très différentes selon les exploitations, et le conseil d’un juriste fiscaliste est souvent nécessaire, puis les conseillers MSA viennent finaliser le choix du meilleur statut à adopter.

Les dates à retenir

Avenir en soi :
mai et juin à Abbeville

Histoire de femmes : Hornoy-le-Bourg, 2e mardi de chaque mois (Maison des Jeunes) ; Ailly-le-Haut-Clocher, calendrier en cours, et pour Abbeville, mise en place en septembre

Les journées d’échanges : en avril, mai et juin

Le statut social et juridique de l’agricultrice : le 4 mai, à la salle de la Communauté de communes de Conty, à 14 heures.

Plus de renseignements au 03 22 53 30 33

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