Bienvenue à la Ferme des Vallées de Fréchencourt
Pionnière du circuit court dans le département, la famille Bled, à Fréchencourt, a récemment rejoint le réseau Bienvenue
à la ferme. Pour les maraîchers, cette initiative s’accompagne de travaux pour l’accueil des clients.
Pionnière du circuit court dans le département, la famille Bled, à Fréchencourt, a récemment rejoint le réseau Bienvenue
à la ferme. Pour les maraîchers, cette initiative s’accompagne de travaux pour l’accueil des clients.
«Il y a une vingtaine d’années, alors que j’étais encore étudiant, les autres jeunes m’insultaient de mendiant quand je leur disais qu’on vendait nos légumes au marché. Aujourd’hui, presque tous se sont aussi orientés vers le circuit court», sourit Adrien Bled, maraîcher à Fréchencourt.
La vente directe est toujours d’actualité à la Ferme des Vallées. L’étal de légumes est encore déballé au marché, notamment au marché des producteurs amiénois de la rue Léon Blum, le samedi matin, mais aussi à la ferme. «Face à l’engouement des consommateurs envers les produits locaux, l’offre s’est étoffée. Aujourd’hui, les marchés ont moins de succès, car les gens trouvent un point de vente près de chez eux, avec des créneaux horaires plus larges.» Un magasin de 120 m2, dont 80 m2 de surface de vente, vient donc d’être construit devant les serres. Un investissement de 120 000 € qu’Adrien pense rentabiliser sans souci.
«Lors du premier confinement, on est passé de 80 clients à près de 500 clients par semaine. Désormais, on a atteint une moyenne de 300 clients par semaine. Il fallait pouvoir les accueillir correctement.» Un deuxième bâtiment attenant devrait voir le jour prochainement, pour centraliser les réfrigérateurs, le lavage, le conditionnement, le stockage… Cette construction est allée de paire avec l’intégration au réseau Bienvenue à la ferme, et tous les produits sont estampillés Terroirs Hauts-de-France. «Ces agréments ont du sens. Ils mettent en avant la qualité et la traçabilité de nos produits», assure Adrien Bled.
Quarante ans d’endives
L’exploitation a fait sa renommée avec les endives, qui y sont cultivées depuis quarante ans. «Aujourd’hui encore, elle est une de nos plus grosses activités, de la troisième semaine d’octobre au quinze mars.» Entre 30 et 40 t sont produites chaque année selon la saison, avec un record jamais égalé cette année avec 50 t pour 2,5 ha. «C’est un marché insaturable. Les gens ne s’en lassent pas.» Le maraîchage a été développé année après année. Aujourd’hui, plus de quarante légumes sont cultivés sur 14 ha, en pleine terre et sous serre. Les gérants, Adrien et son épouse Angélique, sont épaulés par cinq salariés, dont quatre pour l’activité maraîchage et vente directe, et un pour les 125 ha de plaine et la mécanisation.
Cette année, néanmoins, l’humeur est plutôt maussade. «Les gens ont souffert des confinements, et avec les restrictions sanitaires qui perdurent, ils n’ont pas l’esprit joyeux.» La météo froide du printemps n’a rien arrangé. «Même nous, nous n’avons pas grand chose de fun à leur proposer. Nous avons planté au moins deux semaines plus tard en attendant des températures plus favorables à la pousse des légumes, et les récoltes sont donc plus tardives.» Les premières tomates devraient être commercialisées la semaine prochaine «seulement». La clientèle rurale, «qui connait les contraintes du jardin», se montre heureusement compréhensive. Concombres, courgettes, navets, radis, oignons jaunes et rouges, échalotes, pommes de terre nouvelles, haricots verts, aubergines, rhubarbe et autres aromatiques apportent néanmoins un peu de bonheur dans les assiettes.