Biodiversité : 76 % des habitats remarquables français dans un mauvais état
D’après la synthèse publiée le 19 mars par le Commissariat général au développement durable (CGEDD), 76 % des habitats et 59 % des espèces d’intérêt communautaires sont dans un état de conservation défavorable en France métropolitaine. Réalisé sur la période 2013-2018 par une unité rassemblant l’Office français pour la biodiversité (OFB), le Muséum d’histoire naturelle (MNHN) et le CNRS, ce suivi concerne 130 habitats et 289 espèces, tels que définis par la directive européenne «Habitats, Faune, Flore» (DHFF) de 1992.
A l’échelle nationale, les écosystèmes aquatiques comptent «parmi les moins bien conservés», souligne le CGEDD, alors que 38 % des évaluations concluent à un état mauvais. Un quart des prairies d’intérêt sont également dans un mauvais état de conservation, un chiffre expliqué par «l’urbanisation, la déprise agricole, mais aussi l’intensification des pratiques agricoles». Du côté des espèces, si les mammifères terrestres, comme le loup ou le chat sauvage, sont bien conservés, 56 % des espèces d’insectes sont en déclin. «Le recours accru aux pesticides, néonicotinoïdes notamment, a conduit à des mortalités importantes», indique le CGEDD. En terme d’évolution sur les cinq ans étudiés, les experts «constatent une amélioration pour 8 % des situations seulement».