Bonduelle dévoile sa stratégie américaine
Le 4 mars, Bonduelle a présenté des résultats stables au 1er semestre malgré un repli du frais sur le continent américain. Le groupe français a détaillé les enjeux de son «projet Charleston», qui vise à redéfinir sa présence en Amérique du nord sur le segment des conserves et des surgelés. Il a aussi
fait le point sur les nouveautés de l’année passée.
Le 4 mars, Bonduelle a présenté des résultats stables au 1er semestre malgré un repli du frais sur le continent américain. Le groupe français a détaillé les enjeux de son «projet Charleston», qui vise à redéfinir sa présence en Amérique du nord sur le segment des conserves et des surgelés. Il a aussi
fait le point sur les nouveautés de l’année passée.
Bonduelle a annoncé une croissance «stable» mais une rentabilité «en retrait» sur le premier semestre de son exercice décalé 2021-2022 (du 1er juillet au 31 décembre), lors d’une conférence de presse le 4 mars. Le groupe français spécialiste du légume en conserve, surgelé et traiteur pour la distribution et la restauration hors-foyer (RHF) enregistre un chiffre d’affaires (CA) de 1,44 milliard d’euros (Md€). Soit une progression de 0,1 % par rapport à la même période l’an passé, mais une baisse de 0,4 %
à taux de change et périmètre constants.
La zone Europe (46 % de l’activité) affiche un CA en croissance de 2,4 % (2,5 % en données comparables). Cela reflète la stabilisation des bons résultats en conserves, qui ont eu le vent en poupe durant la deuxième vague de Covid, et une reprise des ventes des surgelés notamment en restauration hors foyer (RHF). L’activité légumes frais prêts à consommer redécolle également (+ 2,1 %), notamment en salade 4e gamme.
«Revue stratégique» en Amérique
En revanche, le CA de Bonduelle baisse de 1,8 % en zone hors-Europe (- 2,8 % en données comparables). Cela s’explique notamment par le repli de l’activité frais (salades, bowls, salades kits...) en Amérique du nord (- 11,5 % de CA à périmètre constant). En effet, Bonduelle a décidé il y a plusieurs mois de revaloriser ses contrats et de sélectionner davantage les clients qu’elle approvisionne sur le continent nord-américain. Un «redressement» qui devrait porter ses fruits au prochain semestre selon le groupe. «Nous voulons être reconnus aux États-Unis, comme en Europe, comme un acteur qui soit de plus en plus engagé en termes d’agriculture, de packaging, de politique ressources humaines et puis de marque à impact positif», a déclaré le directeur général du groupe Bonduelle, Guillaume Debrosse.
Toujours en Amérique du nord, l’activité conserves et surgelés (Bonduelle Americas long life, ou Ball) est «en voie de normalisation» après la période difficile du Covid-19, enregistrant une croissance de 4,4 % au premier semestre. Cependant, comme annoncé en septembre, Bonduelle cherche à «revoir la structure actionnariale» de cette branche. Pour l’heure, «plus de 90 %» de l’activité de Ball est réalisée en marques distributeurs (MDD), a expliqué Guillaume Debrosse. «Notre pourcentage de chiffre d’affaires généré sur nos marques [propres] est descendu en dessous de 50 % récemment. Nous voulons réaffirmer l’importance de ces marques propres (Arctic garden, Del Monte, Bonduelle, ndlr), et revenir dans une situation où ça représente une part dominante de notre chiffre d’affaires», a détaillé le dirigeant.
Le groupe a reçu de «nombreuses» manifestations d’intérêt dans le cadre de ce «projet Charleston», baptisé comme la ville américaine de Caroline du Sud qui fut un lieu historique de la guerre de Sécession, a glissé le directeur financier de Bonduelle Guillaume Sanson. Des discussions «en nombre restreint» sont en cours et «plusieurs schémas sur la table sont possibles», a complété Guillaume Debrosse, précisant que décision devrait être prise «avant la fin de l’exercice 2021-2022».
Innovations en 2021
Bonduelle est revenu sur les nouveautés lancées en 2021 : lunch bowls à base de légumineuses en sachet réchauffable au micro-ondes, palets de légumes surgelés, déclinaison de la marque de conserves premium Cassegrain en repas surgelés individuels et à partager. Le groupe a également lancé en janvier, en Allemagne, de manière «exploratoire», une salade en sachet cultivée en hydroponie. Une façon de tester «la réassurance» de la marque Bonduelle sur ce type de technique culturale sur «un marché allemand qui est assez réceptif», a expliqué Guillaume Debrosse. Enfin, comme annoncé début 2021, Bonduelle a ouvert son capital à ses producteurs français et compte désormais 200 producteurs actionnaires. «[Cela] nous permet de développer un dialogue différent avec nos agriculteurs, qui n’est pas uniquement celui de la contractualisation du prix, de l’engagement sur le long terme et de l’accompagnement de la transition agricole, mais [qui nous permet] de les associer à notre projet collectif d’impact positif et de création de valeur», a déclaré le directeur général de Bonduelle.