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Bruno Dewamin : «la culture du tabac j'y crois toujours»

Bruno Dewamin cultive depuis une trentaine d’années du tabac. Une culture atypique qui passionne cet agriculteur de Doullens.

Bruno Dewamin emploie six saisonniers pour planter le tabac à une cadence de 2,5 ha par jour.
Bruno Dewamin emploie six saisonniers pour planter le tabac à une cadence de 2,5 ha par jour.
© AAP

Bruno Dewamin, agriculteur à Doullens, s’est lancé il y a une trentaine d’années dans la culture de tabac blond de Virginie. Après avoir repris son exploitation de polyculture, cet agriculteur cherchait à développer une production. A cette époque, ce type de tabac avait le vent en poupe. Il a commencé avec 2 ha en 1985, il en cultive aujourd’hui quinze.
Le tabac est une culture qui demande beaucoup d'interventions. Fin février, il est semé dans les serres, puis nourri par hydroponie. Début mai, il est planté puis biné deux fois en juin pour aérer le sol et désherber la parcelle.
Le tabac est une plante sensible au mildiou, chaque mois il faut appliquer un fongicide et vérifier que la culture ne soit pas envahie de pucerons. La plante peut grandir jusqu’à plus de 2 mètres de hauteur, il faut donc qu’elle soit bien implantée. En juillet, les parcelles sont butées.
«Pour que le tabac soit encore mieux enraciné, je butte mes parcelles avant le repiquage en avril. Fin juillet, j’essime la plante pour laisser croître les feuilles : j‘applique une huile pour griller le bourgeon qui se situe sur chaque feuille. Début août, lorsque la plante est à maturité, les nervures sont blanches et la feuille se gaufre. A ce moment là, c’est parti pour trois mois de cueillette. J’emploie six saisonniers pour la récolte. Nous faisons quatre passages, en cueillant les feuilles du bas vers le haut», explique Bruno Dewamin qui précise que depuis plus de six ans, il récolte mécaniquement. «Avec la machine, la récolte est décalée d’une dizaine de jours. Mais en octobre, dix jours suffisent pour que les premières gelées arrivent. La plante ne résiste pas aux températures négatives, et parfois je perds une partie de ma récolte».

Plus d'aides Pac
Cueillies, les feuilles sont séchées à la ferme dans des séchoirs à une température allant de 30 à 70 degrés pendant une semaine. Puis elles sont conditionnées et envoyées par cartons de 100 kg à la coopérative Nord et Loire tabac à Sarlat (Dordogne). Là bas, le tabac est stocké puis vendu à l’étranger.
Bruno Dewamin cultive également des céréales. Elles sont récoltées et semées en même temps que la récolte du tabac. «C’est une culture qu’on ne peut pas négliger et qui demande un investissement financier important au départ. Aujourd’hui, il est difficile de se lancer dans le tabac car nous n’avons plus d’aides PAC. D’ailleurs nous ne sommes plus que cinq producteurs dans la Somme. Malgré cela, le tabac est un bon précédent cultural, comme toutes les plantes sarclées et plutôt bien valorisé», admet l’agriculteur.

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