Campagne céréalière 2013-2014 : dernière ligne droite dynamique
Sur le marché à l’exportation, la France bénéficie toujours d’une demande soutenue des pays tiers, notamment de l’Algérie.
En 2013-2014, la France devrait exporter 12 millions de tonnes (Mt) de blé tendre vers les pays tiers contre 9,909 Mt au cours de la campagne précédente (+21,1%). C’est l’estimation de FranceAgriMer à l’issue de son conseil spécialisé des céréales du 12 juin. Malgré la concurrence des blés de la zone mer Noire, les chargements au départ des ports français sont restés soutenus depuis le mois de décembre. Au 6 juin, les exportations vers l’Algérie, le premier débouché des blés français à destination des pays tiers, étaient en augmentation de 30% avec 5,3 Mt contre à peine 4 Mt l’an passé à la même date.
Plus généralement, fait remarquer FranceAgriMer, les volumes expédiés vers le Maghreb ont progressé de 28% d’une campagne à l’autre et s’élevaient début juin à 7 Mt.
Dans ce contexte, le stock de report du blé tendre est révisé à la baisse à 2,791 Mt. La prévision de stock de report de maïs est également abaissée à 2,849 Mt, en raison notamment d'une révision à la hausse des incorporations en alimentation animale. Le stock d’orge est stable à 1,588 Mt alors que celui du blé dur est quasiment nul (9 000 t).
Blé : le potentiel est bon
FranceAgriMer a également esquissé les contours de la campagne 2014-2015. En France, les moissonneuses batteuses ont fait leur entrée dans les champs d’orges bourguignons avec une dizaine de jours d’avance. Selon l’organisme public, l'état végétatif des blés tendres affiche une précocité d'environ six jours par rapport à la moyenne de ces trois dernières années. L’avance est même proche d’une dizaine de jours dans l’Est de la France. «Globalement, le potentiel est bon», a affirmé Maggy Muckensturm, chef de projet Céré’Obs, l’observatoire de l’état des cultures mis en place par FranceAgriMer. «Dans de nombreuses régions, on fera mieux que la moyenne des cinq dernières années», a renchéri Rémi Haquin, président du conseil spécialisé céréales.
Mais plusieurs interrogations persistent. Les déficits hydriques et les températures échaudantes du début du mois de juin s’ajoutant à des problèmes de structure de sols consécutifs à la quasi absence de gel hivernal font craindre des chutes de rendements dans l’Est de la France.
Marché égyptien
Ailleurs, ce sont les excès humidité (moitié Ouest) ou les récents orages de grêle (Eure-et-Loir et Seine-et-Marne en particulier) qui risquent de pénaliser les cultures. Enfin, les conséquences de la pression des maladies sont encore difficiles à appréhender. 2014 restera dans les annales comme l’année de la rouille jaune.
Comme en 2013-2014, les débouchés pays tiers s’annoncent prometteurs pour la prochaine campagne. L’Algérie vient d’acheter un volume d’environ 1,2 Mt de blé (meunier et dur) en l’espace d’une semaine. «Pour le blé tendre, l’origine française a vraisemblablement été privilégiée», a indiqué Olivia Le Lamer, chef de l’unité Grandes cultures de FranceAgriMer. L’autre bonne nouvelle vient d’Egypte. L’Autorité générale de l'approvisionnement en produits de base (GASC) a annoncé le 4 juin vouloir rétablir la tolérance de 13,5% d’humidité, situation qui prévalait avant le 28 janvier 2014. La décision de l’organisme d’achat égyptien de durcir son cahier des charges s’était traduite par l’éviction de facto de l’origine française. Les perspectives de vendre sur l’Egypte 1 Mt de blé tendre redeviennent donc d’actualité.