Capsom : un exercice rassurant
La coopérative a noué des alliances pour l’approvisionnement et la commercialisation.
Marc Derycke, président de Capsom, a présenté le rapport de l’exercice 2011-2012 aux 180 agriculteurs présents à l’assemblée générale du 6 décembre. La collecte 2011-2012 de la coopérative s’est élevée à 83 500 tonnes, marquant un repli de 15% par rapport à l’année précédente. Pour le groupe, en incluant l’activité de surface SAPA, la collecte totale est de 145 500 tonnes, soit un repli de 5,2% seulement. Ceci peut traduire une hésitation des adhérents au cours de l’année antérieure, dans un contexte conjoncturel compliqué pour la coopérative. D’ailleurs, la collecte 2012 s’est ressaisie de 4,5% pour le périmètre de Capsom, revenant à 87 000 tonnes lors de la dernière récolte, comme l’a confirmé Philippe Chouffeur, directeur du groupe.
Le chiffre d’affaires de l’exercice écoulé s’élève à 50 292 k€ pour le périmètre du groupe, en hausse de 9,5% dont 32 263 k€ pour Capsom seule. Il est constitué à 62% par la collecte de céréales, et à 37% par l’activité d’approvisionnement. Le résultat net consolidé s’élève à 717 k€, et ce dans un contexte de valorisation confortée des produits (voir tableau).
Marc Derycke, président, a dans son rapport considéré que la rémunération était revenue à la hauteur des exigences des adhérents, la commercialisation de la récolte 2011 ayant été assurée au travers de l’union Ceremis.
2012 sous le signe des partenariats
Cette stratégie de partenariat a été redéfinie pour aborder la récolte 2012. Après l’entrée de Capsom dans l’union Terres de France, opérateur leader dans le secteur de l’approvisionnement en produits phytopharmaceutiques, des choix d’alliance au sein de l’union Sillage avec CapSeine et Noriap ont pris le relais sur le volet de la commercialisation. «Nos résultats traduisent la pertinence de choix d’alliance ; pertinents et durables dans un monde de rupture, souligne Marc Derycke, qui détaille les collaborations : avec Noriap dans la logistique avec un embranchement fluvial à Languevoisin et un embranchement fermé à Saleux ; avec CapSeine dans la déclinaison des offres commerciales et les services aux adhérents incluant de nouveaux outils de gestion et de communication interne. Au final, Marc Derycke a qualifié ces partenariats de «liens étroits et irréversibles, qui permettent d’entrevoir l’avenir avec sérénité».
Philippe MITKO, responsable commercial chez In Vivo
«Le monde ne peut pas se permettre une deuxième année 2012»
Philippe Mitko, responsable de la division commercial international Balkan chez In Vivo, a dressé le bilan des échanges mondiaux de céréales sur l’année écoulée, et établi quelques scénarios d’évolution. Alors que la situation mondiale fin mai semblait calme, la sécheresse historique aux Etats Unis a vu en trois mois la production américaine de maïs amputée de 100 millions de tonnes (soit sept fois la production annuelle française). Le déséquilibre, allié à des réductions de disponibilités chez bon nombre d’exportateurs (Argentine, Australie, Russie, Pays de la Mer Noire) a engendré une rapide et brutale hausse des prix des céréales. Si la consommation mondiale s’est de fait repliée de 40 millions de tonnes, quasi exclusivement en productions animales, il apparaît que les stocks mondiaux sont au plus bas, et que le marché d’exportation est tendu faute de volumes. Dans ce contexte, la France fait figure de rare pays ayant encore des disponibilités et devrait approvisionner les échanges au cours des prochains mois, avec comme indication de prix la parité Euro/Dollar.
Par ailleurs, l’année 2013 s’ouvre avec un réel contexte d’incertitude : les stocks mondiaux sont au plus bas et il n’est pas possible d’avoir de nouveau une production mondiale inférieure à la consommation sans être obligé de réduire cette dernière. Le monde ne peut pas supporter une deuxième année 2012. Pour l’heure, les prévisions climatiques tendent à une campagne équilibrée, mais il faut toujours attendre la sortie de l’hiver pour estimer la récolte en Russie/Mer Noire.
L’effet spéculation n’est d’ailleurs plus une crainte, car les fondamentaux du marché sont plus puissants que l’intervention des fonds d’investissements spéculatifs (au demeurant, la crise les calme…). Dans ce contexte où tous les fondamentaux sont à la hausse, Philippe Mitko estime que le seul élément modérateur est la situation économique mondiale, mais il est de taille ! Au final, il n’en demeure pas moins optimiste pour le prix du blé en 2013.