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Politique
Ceta, Mercosur... Les positions de vos députés

Après un passage à la case préfecture, et avant le vote à l’Assemblée nationale, la FDSEA et les JA de la Somme ont interpelé les députés avec un message clair : «N’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas».

Jean-Claude Leclabart, représentant la majorité présidentielle, a rencontré les élus locaux FDSEA et JA.
Jean-Claude Leclabart, représentant la majorité présidentielle, a rencontré les élus locaux FDSEA et JA.
© D. R.



A la veille d’un passage du traité Europe-Canada devant la commission des Affaires économiques puis devant celle des Affaires étrangères, deux députés ont répondu à notre demande de rencontre : François Ruffin, secrétaire de la commission des Affaires économiques et appartenant au groupe France insoumise, et Jean-Claude Leclabart, de la majorité présidentielle.

Le syndicalisme réaffirme ses positions
Le message des élus syndicaux a été clair. «Non» aux traités permettant l’importation des produits ne respectant pas nos normes sanitaires et environnementales. D’un côté, on demande aux agriculteurs une montée en gamme de l’agriculture et, de l’autre, le gouvernement se dit prêt à faire ratifier des accords mettant l’exigence agricole nationale au placard...
«Et les consommateurs dans tout cela ?» Pour Marie-Françoise Lepers, secrétaire générale de la FDSEA, «nous aurons une nouvelle consommation à deux vitesses avec, évidemment, pour les familles les plus modestes, des produits importés avec des normes approximatives. Est-ce cela que nous voulons ? Après la loi EGAlim, les parlementaires doivent garder de la cohérence d’un vote à l’autre.»

Des députés à l’écoute, mais une assemblée partagée
La majorité présidentielle suivra-t-elle l’avis du gouvernement ? Le député Leclabart reconnaît au Ceta des avancées positives qui pourraient selon le texte final l’amener à voter en faveur d’une ratification ou, à défaut, de s’abstenir. Mais, à l’image de soixante-dix autres députés de la majorité, il est «en marche» contre le Mercosur.
En ce qui concerne le Ceta, la figure emblématique locale de la France insoumise ne veut pas ouvrir grandes les portes à une agriculture totalement éloignée de nos pratiques ou de nos réglementations en prônant une exception agricole face à une économie libérale mondialisée.
Quand on parle de contrôles, François Ruffin le reconnaît lui-même, ils sont dérisoires. «Sur cinq mille containers, un seul est contrôlé», dit-il. Beaucoup trop peu pour garantir une importation non distorsive. Que ce soit les deux députés rencontrés, ou Stéphane Demilly et Emmanuel Maquet qui ont tous deux montré leur réserve face aux non garanties sanitaires et environnementales du traité, sans oublier Barbara Pompili, qui sera rencontrée ce lundi 15 juillet, tous auront leur vote scruté par les agriculteurs samariens. FDSEA et JA 80 seront vigilants sur leur position et n’hésiteront pas à leur rappeler.

 

Rencontre avec la préfète de la Somme

Muriel Nguyen, préfète de la Somme, l’a redit vendredi dernier, lors d’une nouvelle rencontre avec la FDSEA et les JA : «la procédure de ratification européenne de l’accord de libre-échange UE-Mercosur sera longue. Par la voix de sa porte-parole, mercredi dernier, le gouvernement l’a annoncé, la France n’est pas prête, pour l’instant, à ratifier cet accord».
Quant à l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, la position est contraire : le gouvernement a en effet approuvé cet accord, mercredi dernier, en Conseil des ministres. Allons comprendre à quoi joue le gouvernement quand on sait que la ratification de ces deux accords conduira à déstabiliser nos filières agricoles, tromper le consommateur (absence de traçabilité individuelle des produits) et va à l’encontre de la loi EGAlim qui interdit de proposer à la vente ou de distribuer des produits ne respectant pas les standards européens...
Bref, cette deuxième rencontre (après celle de mardi soir, suite à la manifestation) fut surtout l’occasion aux nouveaux élus de la FDSEA de se présenter et de revenir sur d’autres sujets comme la Pac et les problématiques que celle-ci soulève. Le premier : la carte des cours d’eau BCAE, erronée et modifiée cette année par la DDTM. Si la préfète s’est dite «toujours prête à corriger la carte», les élus ont maintenu une attente plus ferme : «pourquoi perdre son temps à modifier une carte erronée plutôt que de la remplacer, comme le ministère l’autorisait, par la dernière carte des cours d’eau travaillée et actée en 2016 avec la profession (la carte des cours d’eau loi biodiversité) ?»
Quant au traitement du suivi des couverts, et donc de la requalification des parcelles en prairie permanente intervenue après la date du 15 mai 2019, la préfète admet que c’est déraisonnable, mais qu’on laisse faire (ordre de l’ASP). «Il faut bien rattraper le retard…»  (sic)...
Les élus ont fermement rappelé qu’en terme de retard, «il serait également bien de rattraper celui du paiement des aides Pac du second pilier de 2016, 2017 et 2018.» Mais le problème de fond, au sujet des prairies, semble être entendu : si, aujourd’hui, autant de prairies ont été retournées, c’est bien la conséquence du recul significatif de l’élevage dans le département. Un sujet, sur lequel la préfète souhaite travailler avec la profession : «nous avons besoin de pérenniser l’élevage dans le département», dit-elle. En tout cas, ce n’est pas avec des contraintes qu’on y parviendra...

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