Environnement
Chardons : le Conseil général s’engage à faire évoluer ses pratiques
L’entretien des bords de route prendra en compte les contraintes agricoles.
par un désherbage chimique ou thermique pour éliminer les chardons.
Cet été, les services de la Fdsea et de la chambre d’agriculture ont reçu de nombreux appels d’exploitants, inquiets de voir les chardons proliférer sur les bords de route, en raison d’un changement de la méthode d’entretien décidé par le Conseil général. Le 12 octobre dernier, les représentants du département et les organisations agricoles se sont réunis pour discuter de ce problème. «La réglementation de la Pac oblige les agriculteurs à entretenir leurs parcelles sous peine de pénalités financières importantes. Aussi, déplorent-ils cette prolifération des chardons sur les dépendances de la voirie», a déclaré d’emblée Daniel Roguet, président de la chambre d’agriculture. En réponse, Dominique Vaillant, directeur d’exploitation au Conseil général, a expliqué que «cette année, à titre expérimental et en partenariat avec la Fédération des chasseurs, nous nous sommes engagés dans une gestion raisonnée des espaces le long des routes départementales. Ces espaces sont riches sur le plan écologique et paysager, et ils constituent des réserves de biodiversité qu’il convient de préserver». Dans cet esprit, la méthode d’entretien retenue est la suivante : une première coupe en mai et une deuxième en juillet pour limiter le fauchage à une largeur d’outil. Ce qui, selon Dominique Vaillant, permet de concilier les enjeux de sécurité et de non prolifération des plantes indésirables. Enfin une troisième coupe a été programmée à partir de septembre pour faucher la totalité de l’accotement et adapter la fréquence du fauchage des talus en cas de présence de ligneux, chardons et plantes invasives.
Prévenir le Conseil général en cas de problème
Olivier Faict, président de la commission environnement de la Fdsea, a fait remarquer que «ce fauchage raisonné oblige les agriculteurs à utiliser davantage de produits phyto dans leurs parcelles, alors que leur objectif est de les diminuer». Et Olivier Damay, président cantonal de Moreuil, a insisté sur le fait que «le chardon est une plante vivace avec un très fort pouvoir de dissémination, sa progression est de 20% par an. Les agriculteurs craignent de retrouver des adventices dans les légumes, leur récolte serait alors refusée».
Dominique Vaillant a assuré que le Conseil général veut faire évoluer cette pratique expérimentale et prendre en compte les contraintes agricoles. Les agents du département vont bénéficier d’une formation pour reconnaître les plantes nuisibles à l’agriculture. Il propose qu’en cas de problèmes les responsables agricoles préviennent ses services afin qu’ils interviennent. «S’il le faut, a-t-il conclu, le Conseil général rachètera des produits phyto ou interviendra par un désherbage thermique ; ensuite une fois la zone décapée, elle sera ressemée bien dense pour empêcher les adventices de pousser».