Grandes cultures
Combien rapportera un hectare de blé cette année ?
D’après son enquête Experts céréales, le Groupe Carré livre son estimation du prix du blé pour la prochaine campagne, selon son coût de production
et son prix de vente. Il devrait correspondre à une marge brute d'environ 1 400 €/ha. C’est moins que l’an passé, mais la culture assure toujours un revenu.
D’après son enquête Experts céréales, le Groupe Carré livre son estimation du prix du blé pour la prochaine campagne, selon son coût de production
et son prix de vente. Il devrait correspondre à une marge brute d'environ 1 400 €/ha. C’est moins que l’an passé, mais la culture assure toujours un revenu.
«Dans ce contexte si fluctuant, il faut savoir relativiser. Les charges explosent, certes, mais dans notre région, nous avons les capacités à marger correctement en blé grâce à un bon rendement», présente Philippe Touchais, directeur innovation et développement au Groupe Carré. Voilà cinq ans que le négoce agricole calcule les coûts de production en blé, à travers son enquête Experts céréales, réalisées auprès de cents agriculteurs répartis en Hauts-de-France. Cette année, il peut donc avancer une estimation de ce que cette culture pourrait rapporter aux producteurs cette campagne 2023.
Première donnée : le coût de production. «Sans nier la réalité de l’inflation sur la plupart des postes de charge de l’exploitation agricole, nous pensons que le coût de production d’une tonne de blé dans la région se situera en moyenne entre 210 et 220 €/t, bien en-dessous de certaines estimations alarmistes», indique le groupe. «Le principal poste est celui de l’azote. Il est passé de 300 € à 600 € par hectare en moyenne. Mais le coût de production total, lui, n’a pas été multiplié par deux. On l’estime à 2 000 €/ha, soit 600 € de plus que l’année dernière (+ 43 %).»
Le Groupe Carré se base sur une estimation de rendement à 9 t/ha, et un prix de vente du blé de 260 €/t. La marge brute de l’agriculteur s’élève alors à environ 1 400 €/ha. Le Groupe Carré, estime que «les agriculteurs doivent revoir leurs références économiques avec un nouveau contexte de prix élevés autant en intrants qu’en céréales.» Autrement dit, «c’est moins que l’an dernier, mais ça a déjà été moins», pointe Philippe Touchais. Le blé continue à faire gagner de l’argent aux agriculteurs.
Maximiser le rendement
Ceux-ci ont aussi intérêt à «sortir de leurs habitudes (date de semis, doses, stade/pression ravageurs, besoins azotés) pour s’adapter aux conséquences du changement climatique». Il faut dire que le rendement est le premier levier pour la maîtrise des coûts de production et la rentabilité des exploitations. Aujourd’hui, la campagne est déjà bien entamée, mais les efforts sont encore à fournir. «Mieux vaut être précautionneux, et raisonner à la parcelle», conseille Philippe Touchais. La protection de la culture doit être soignée. «Cette année, le blé a un fort potentiel, avec beaucoup de tales au m2, mais aussi un gros risque maladie et verse.» Les impasses sur les fongicides et le régulateur sont risquées. «C’est la réussite de la récole qui se joue.» Conseillers et OAD (outils d’aide à la décision) devraient apporter leur aide précieuse.
Rejoignez l'enquête 2023
Pour perdurer ces estimations bienvenues, le Groupe Carré propose à ses clients de participer à l’étude en 2023, pour calculer les coûts de production en blé, orge ou colza. «En rejoignant l’enquête, les agriculteurs bénéficieront d’une étude gratuite des performances à la parcelle, pourront se situer par rapport à leurs pairs, disposeront d’une analyse de leurs leviers de performance pour augmenter leur marge brute et identifieront les facteurs clés pour la rentabilité de leur exploitation (rendement, coût des charges fixes...). Ils pourront également se rassurer dans un contexte de volatilité des marchés», note-t-on au Groupe Carré.
Vers une production mondiale record pour le blé
Par contre, selon le rapport de janvier 2023 du ministère américain de l’Agriculture (USDA), la récolte mondiale de maïs se contracterait de 34,1 Mt sur un an à 1 134 Mt. Une évolution qui s’explique par une production plus faible aux États-Unis (- 34,1 Mt à 348,8 Mt), dans l’Union européenne (- 16,8 Mt à 54,2 Mt), en Ukraine (- 15 Mt à 27 Mt) ainsi qu’en Argentine en raison de conditions météorologiques défavorables. Au cours de cette campagne, et à l’exception de l’Ukraine, tous les grands pays exportateurs renforceraient leur position dans les échanges mondiaux selon Agreste qu’il s’agisse de la Russie, en raison de sa production exceptionnelle, de l’Union européenne malgré le repli de sa production, ainsi que le Canada qui retrouverait des volumes plus habituels après une production 2021 fortement impactée par la sécheresse.