Comment sauver les betteraves de la jaunisse ?
Le plan national de Recherche et Innovation pour trouver des solutions alternatives aux néonicotinoïdes (NNI) opérationnelles contre la jaunisse de la betterave sucrière, était présenté ce 22 septembre, à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.
L’hyménoptère parasitoïde sauvera-t-il les betteraves de la jaunisse virale ? Cet insecte prédateur du puceron vert est une des pistes envisagées dans le plan national de Recherche et Innovation pour trouver des solutions alternatives aux néonicotinoïdes (NNI) opérationnelles contre la jaunisse de la betterave sucrière, présenté ce 22 septembre, à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.
Depuis le 8 août, l’Inrae et l’ITB planchent sur ce dossier, mais les moyens de lutte alternatifs aux NNI font partie de la recherche depuis plusieurs années déjà. Mais Philippe Mauguin, président directeur général d’Inrae et Alexandre Quillet, président de l’ITB, préviennent : «Il n’existera pas de solution équivalente aux NNI, mais il s’agira d’un panel de meilleurs possibles. La recherche doit se poursuivre pour que la filière betterave puisse continuer d’exister après 2024, date à laquelle la dérogation pour l’utilisation de NNI prend fin.» Le plan bénéficie d’un financement public additionnel de 7 millions d’euros sur trois ans, pour un montant global supérieur à 20 M€ avec les co-financements d’INRAE, de l’ITB et des semenciers.
Il repose sur quatre grands axes : l’amélioration de la compréhension de la situation sanitaire, l’identification et la démonstration des solutions à l’échelle de la culture, l’identification et la démonstration des solutions de régulation à l’échelle de l’environnement des plantes, des cultures et des paysages, et la transition vers un modèle économique durable.
Parmi les pistes : les progrès génétiques, boostés par les résultat du programme Aker (cf.p.19), associés à un travail agronomique important. «Il nous faut notamment construire une mosaïque paysagère permettant de réduire la pression en bioagresseurs, explique philippe Mauguin. Des bandes mellifères, par exemple, attirent les régulateurs.» Les chercheurs misent beaucoup sur l’hyméroptère parasitoïde : un insecte qui pond son œuf à l’intérieur du puceron. Celui-ci se fait dévorer de l’intérieur par la larve. «La recherche doit permettre de préciser quelles espèces de plantes intriduire, où, sur quelle surface, avec quelle conduite…»
Entre 500 et 1 000 ha de parcelles betteravières doivent servir de test chaque année. Au-delà des betteraves, la modification des paysages agricoles bénéficiera à toutes les cultures (colza, pommes de terre, blé et orge) également sensibles à des viroses véhiculées par des pucerons.