Compte courant associé : faire le point régulièrement
Le compte courant associé répertorie les relations financières entre les associés et la société.
Lorsqu’on exploite en société, cette dernière enregistre dans ses comptes les mouvements financiers entre l’associé et la société. Ces mouvements résultent de dépenses qui ne sont pas une charge pour la société : prélèvement personnel pour les besoins quotidiens ; remboursement de prêt non apportés à la société (prêt JA, prêt complémentaire, prêt foncier) ; impôt sur le revenu ; charges privées (eau, gaz, électricité...). Et de recettes qui n’ont pas un caractère de produits pour la société : rémunérations de terres et de bâtiments mis à disposition, rémunérations du travail des associés exploitants, apports d’argent et la quote-part du résultat de la société.
Les apports et les retraits sont libres. Ils peuvent donner lieu à une rémunération, juste indemnité de l’avantage de trésorerie procuré à la société. Cette rémunération est facultative. Le solde inscrit en compte courant (débit ou crédit), au terme d’une clôture d’exercice, représente la situation de l’associé vis-à vis de la société. Si le compte est créditeur, la société doit de l’argent à l’associé ; s’il est débiteur, l’associé doit de l’argent à la société. Positif ou négatif, un compte courant mal maîtrisé peut conduire à des difficultés.
Le compte créditeur
Les sommes en compte courant peuvent être retirées à tout moment. A la sortie d’un associé, le compte courant devient exigible. Prenons un exemple : Paul et Jacques sont en Gaec. Paul veut quitter l’exploitation et exige le remboursement de son compte courant créditeur de 45 000 €. Le Gaec vient d’investir et sa trésorerie ne permet pas de verser immédiatement cette somme. Il lui reste deux solutions : obtenir des délais de paiement ou faire un retrait d’actif.
Pour éviter une telle situation, il est fortement conseillé de prévoir dans le règlement intérieur des modalités de remboursement du compte courant, ou de décider, en assemblée générale, une convention de blocage. Dés la constitution du Gaec, Paul et Jacques auraient pu prévoir, par exemple, un préavis de six mois ou plus dans le règlement intérieur, laissant à la société du temps pour négocier avec la banque, ou limiter le montant du remboursement par un échéancier.
Le compte débiteur
Le compte courant peut devenir débiteur si l’associé fait des retraits supérieurs aux sommes créditées sur son compte. Cela revient à considérer que la société à consenti un «prêt» à l’associé. Interdite pour les sociétés commerciales soumises à l’impôt sur les sociétés, cette opération est en revanche autorisée pour les sociétés imposées à l’impôt sur le revenu (Gaec, Earl, Scea).
Dans toute société, la gestion des comptes courants est souvent «délicate». Il faut prendre conscience de la fragilité potentielle d’une société dont les comptes courants sont élevés et quelquefois disproportionnés entre les associés. A terme, c’est une source de conflit entre les associés. Aussi importe-t-il de faire le point régulièrement sur l’évolution des comptes courants.