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Confinement : le producteur local, alternative au supermarché

Pour stopper l’épidémie de Covid-19, il faut bannir le contact avec d’autres personnes. Les agriculteurs qui vendent en direct invitent donc à éviter les grandes surfaces et à faire des provisions chez eux.

Les agriculteurs qui vendent en direct s’adaptent à la situation. À la FermOgoût, les amplitudes horaires du magasin sont allongées pour éviter la foule.
Les agriculteurs qui vendent en direct s’adaptent à la situation. À la FermOgoût, les amplitudes horaires du magasin sont allongées pour éviter la foule.
© FermOgout

«Citoyens, plutôt que de vous entasser dans des centres commerciaux nids à microbes, faites vos courses chez les agriculteurs en vente directe : des produits frais, et moins de contact !» Voilà le message que les exploitants locaux font passer à la population, soumise à un confinement depuis ce mardi midi, via les réseaux sociaux. Il est possible, en effet, de sortir faire ses courses, mais autant limiter la foule. Dans la Somme, les agriculteurs qui vendent en direct s’organisent pour continuer de satisfaire leurs clients.
Olivier Halluin, gérant des Primeurs fermières, à Heudicourt, espère pouvoir maintenir le service minimum, malgré la trentaine de salariés qui pourraient être impactés par le confinement (ma-ladie, garde d’enfants…). Carottes, pommes de terre, poireaux, oignons, betteraves rouges, céleris et choux sont encore vendus à cette saison. «Nous pouvons toujours ouvrir le magasin et aller au marché. Je pense qu’il est plus sécurisé pour les gens de venir dans des petites structures comme chez nous, ou au marché à l’air libre, plutôt que dans un supermarché.»
À la FermOgoût, à Saint-Fuscien, Grégoire Leleu a fait le choix d’augmenter les amplitudes d’ouverture du magasin à la ferme pour vendre ses produits laitiers. «Nous évitons ainsi de concentrer trop de clients d’un coup. Pour eux, c’est aussi un confort.» Du stock ? Il en a à écouler, puisque la majeure partie de ses clients ont annulé les commandes : restaurants, établissements scolaires… «Je perds 60 % de mon chiffre d’affaires. Mars est le seul mois de l’année sans vacances scolaires, alors c’est un coup très dur. Le pire se fera sentir en mai, si nous reprenons l’activité, car les charges vont repartir en hausse alors que nous n’aurons pas de rentrée d’argent.» Pour limiter la casse, il n’y a plus qu’à espérer que les clients soient au rendez-vous à la ferme, ou au magasin de producteurs Esprit fermier, à Glisy, dans lequel il vend ses produits. Toutes les mesures d’hygiène sont appliquées : désinfection des rayons et des caisses, lavage de mains… Comme Grégoire Leleu, les autres producteurs seront en capacité de fournir plus, sans rupture de stock.

Le drive a la cote
D’autres formes de commercialisation rencontrent un vif succès en cette période de crise. Éric Rougegrez, à la tête de la Charcuterie fermière de la chapelle, à Beauval, a vu ses ventes en drive doubler depuis l’annonce du confinement. «J’ai été surpris en voyant cela ce matin (mardi matin, ndlr). Nous livrons à plusieurs points fixes et les clients viennent chercher leur colis tout fait. Ils doivent trouver ce système sécurisant car il limite le contact.»
Guillaume Bleuet, lui, voit en cet épisode de crise l’occasion de «développer de nouvelles pratiques de commercialisation, comme la vente en ligne.» Il n’est pas encore impacté car il produit des asperges et des fraises à Chuignes, dont la saison n’a pas encore débuté. Mais il le sera si la période de confinement se prolonge, puisqu’il livre notamment les établissements scolaires.

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