Grippe aviaire
Confiner les volailles ? Cela ne plaît pas à tous
Pour Bio en Hauts-de-France, membre de l’association nationale Fnab, et d’autres organisations paysannes, le confinement des volailles en raison du risque élevé d’influenza aviaire ne passe pas, alors que la mesure est défendue bec et ongle par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie.
Pour Bio en Hauts-de-France, membre de l’association nationale Fnab, et d’autres organisations paysannes, le confinement des volailles en raison du risque élevé d’influenza aviaire ne passe pas, alors que la mesure est défendue bec et ongle par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie.
Le juge des référés du Conseil d'État a rejeté mi-décembre les demandes émanant d'un collectif de syndicats agricoles et d'associations qui estimaient que les récents arrêtés de biosécurité en élevage de volailles « mettent en péril l’élevage plein-air de volailles». Dans un arrêt rendu le 24 décembre, le Conseil d’État saisi par des organisations agricoles paysannes a confirmé le confinement imposé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation aux poules, canards et oies pour lutter contre la grippe aviaire. En effet, les frais financiers liés à cette épizootie « sont importants » a argumenté l’avocate du ministère, estimant la facture d’un volume de 500 millions d’euros pour le dépeuplement de 3,5 millions de volailles en 2020 et la désinfection des bâtiments.
L’argument avancé par les organisations paysannes, selon lequel « les mesures de claustration vont à l'encontre du modèle d'élevage fermier en plein air » n’a été retenu ni par le rapporteur public, ni par les juges. Autrement dit, la dimension sanitaire et économique prend le pas sur le mode d’élevage, au nom de l’intérêt général.
Pour Bio en Hauts-de-France, une menace pour l’élevage plein air
Cette ordonnance en référé ne préjuge pas pour autant de l'avis qui sera rendu sur le fond dans cette affaire, a rappelé le juge. Ainsi, une séance de jugement au fond est attendue au 1er semestre 2022, laissant le temps aux organisations requérantes de poursuivre leur mobilisation. Dans les Hauts-de-France par exemple, l’association Bio en Hauts-de-France accompagnée d’autres organisations agricoles proteste contre une réglementation qui « porte atteinte au bien-être animal, aux labels de qualité et menace la pérennité des élevages en plein air », a-t-elle fait savoir dans un communiqué il y a quelques jours. Dans le même temps, Bio en Hauts-de-France a lancé auprès des éleveurs de volailles en plein air une enquête pour « évaluer l’impact de cette réglementation sur les exploitations, identifier les raisons des possibles non-conformité dans les fermes et mettre en place des actions pour sauver l’élevage plein-air ». La date-limite de réponse était fixée au mercredi 5 janvier. La prochaine étape est, pour Bio en Hauts-de-France, la tenue d’une réunion d’information le 12 janvier afin d’aborder plusieurs points de réglementation, et notamment les règles et les modalités de la claustration, comment prendre soin de son troupeau en période de claustration, et de conclure par des échanges pratiques entre éleveurs avec la vétérinaire spécialisée en aviculture Christine Filliat du cabinet Vétopole.