«Continuons à produire, commencez à payer !»
Olivier Thibaut, président de l’UPLP.
Olivier Thibaut, président de l’UPLP.
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AAP
Plus la fin de l’année approche, plus l’hypothèse de trésorerie ultra négative se confirme dans les élevages. Avec des aides PAC qui ont chuté, sans parler des trop nombreux cas d’agriculteurs qui n’ont même pas encore touché l’avance 2016 pour diverses raisons (pas toujours évidentes à comprendre), des charges qui ne baissent pas et un prix du lait qui n’augmente pas, difficile pour nous éleveurs laitiers de voir le bout du tunnel. A cela s’ajoutent à présent des problèmes de qualité du fourrage qu’il faudra compenser par l’achat de concentrés.
Pourtant, quand on regarde de près les marchés et la conjoncture, on devrait voir la lumière apparaître… L’offre et la demande se rééquilibrent, les cours mondiaux de produits industriels poursuivent leur remontée amorcée au printemps. En France, les prix du beurre et du lactosérum se redressent très nettement tandis que la poudre de lait écrémé amorce depuis quelques semaines une remontée plus timide. C’est donc maintenant qu’il faut être capable de produire.
Mais concrètement à quand la hausse ? Nous avons rencontré à plusieurs reprises les laiteries en 2016, et à chacune de ces rencontres, nous avons rappelé que les difficultés des éleveurs étaient proportionnellement supérieures aux leurs. A présent, nous demandons de répercuter au plus vite les hausses qui s’observent sur le marché et que les éleveurs puissent voir sur leur facture de lait la remontée des cours.
Je suis bien conscient des difficultés, chez tous les producteurs. C’est facile à dire, mais j’appelle chacun à tenir bon car l’embellie est proche. Mais il faut du répondant de la part des laiteries : je compte bien sur elles pour nous aider à sortir de cette crise, avec des prix à la hauteur des hausses que l’on entend sur le marché ! Il faut aller au plus vite, et ne pas attendre la fin d’année pour amorcer la hausse. C’est plus qu’urgent, c’est vital !