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Covid-19 : chez Lact’Union, «on croise les doigts»

La coopérative laitière Lact’Union d’Abbeville a annoncé un complément de prix de 5 €/1 000 l à ses adhérents, car elle a tiré son épingle du jeu en 2020, malgré la crise sanitaire. Mais le contexte reste tendu en 2021. Les inquiétudes quant au prix du lait et à la propagation du virus dans le secteur planent.

À la laiterie d’Abbeville, toutes les précautions sont prises pour éviter  les contaminations au sein de l’établissement. La situation est particulièrement tendue dans le secteur. 
À la laiterie d’Abbeville, toutes les précautions sont prises pour éviter les contaminations au sein de l’établissement. La situation est particulièrement tendue dans le secteur. 
© AAP

Un prix d’acompte de 320 €/1 000 l pour les apports de lait du mois de janvier 2021, et un complément de prix de l’ordre de 5 €/1 000 l au titre des livraisons 2020. La rémunération des apports de lait bio, elle, est fixée à 480 €/1 000 l. Voilà ce qu’a annoncé la coopérative Lact’Union à ses adhérents en janvier. À cela s’ajoute une ristourne de 5 % du montant des achats «appros» sur les gammes fournitures et aliments sacs Lact’Appro. «Un éventuel complément de prix est toujours décidé en fin d’année, selon l’état de nos comptes, explique Olivier Vermès, le président. Il s’avère que nous pouvions nous permettre de verser 5 /1 000 l car l’année ne s’est finalement pas si mal passée, malgré la crise sanitaire et économique liée au Covid-19.» 

La consommation de lait UHT (upérisation à haute température) a été supérieure aux années précédentes. Une voie de commercialisation oui a permis de compenser la chute des cours des produits industriels, comme la poudre de lait et le beurre. Dès mars dernier, Lact’Union constatait aussi une baisse de commandes pour quelques unes de ses spécialités, comme les crèmes culinaires, des produits directement impactés par la fermeture de la restauration hors-foyer. «Cet épisode difficile pour les produits industriels n’est pas de bon augure pour cette année, craint Olivier Vermès. Le souci est aussi le pouvoir d’achat des ménages, qui pourrait sérieusement souffrir de la crise. Les distributeurs réclament déjà des baisses de tarif pour en tenir compte.»

 

Des filières ralenties 

Autre impact du contexte : les industriels sont frileux quant à l’idée de s’engager dans des filières plus coûteuses, comme celle du lait issu d’animaux nourris sans OGM que initié Lact’Union en octobre 2019. Pour rappel, dix-neuf millions de bouteilles sont produites à la laiterie d’Abbeville. À la clé, pour les éleveurs, une prime de 15 €/1 000 litres. «Cette filière ne se développe pas plus pour l’instant,  alors que plusieurs de nos adhérents sont en demande. Nous espérons pouvoir leur répondre favorablement prochainement.» Concernant le lait bio, la Lact’Union est en revanche toujours ouverte aux nouveaux producteurs.

«Nous devons nous serrer les coudes, croiser les doigts et rester le plus prudent possible, au sein de la laiterie comme dans chaque exploitation, pour pouvoir continuer à récolter et commercialiser notre lait»

Enfin, des inquiétudes planent toujours quant à la situation sanitaire particulièrement tendue en Picardie maritime, et particulièrement dans le secteur d’Abbeville. «Les taux d’incidence relevés au sein de la Communauté d’agglomération de la Baie de Somme et des communautés de communes du Ponthieu-Marquenterre, du Vimeu et Somme Sud-Ouest sont compris entre 325 et 716 cas pour 100 000 habitants», affirmait la préfecture dans un communiqué du 26 janvier. Au 25 janvier, 29 clusters actifs étaient toujours en cours de gestion dans l’arrondissement d’Abbeville. «Nous devons nous serrer les coudes, croiser les doigts et rester le plus prudent possible, au sein de la laiterie comme dans chaque exploitation, pour pouvoir continuer à récolter et commercialiser notre lait», réagit Olivier Vermes.

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