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Coopération
Cristal Union avance un prix de betteraves très en hausse

En conférence de presse ce 13 juin, les dirigeants de la coopérative Cristal Union ont annoncé que les betteraves 2022 (en terre en ce moment), seront payées 35 €/t au minimum, et 40 €/t en 2023. Ils estiment ces prix «raisonnables au vu du contexte».

Les sucreries font l'objet de gros investissements. Dans la stratégie de décarbonation du groupe, celle de Sainte-Emilie (80) fait figure d'exemple.
© A. P.

Cristal Union avait assuré qu’elle paierait les betteraves arrachées cet automne 30 €/t à 16° au minimum, avant d’annoncer que ce serait sûrement plus. En conférence de presse ce 13 juin, son président, Olivier de Bohan, a pris un nouvel engagement : «Nous pouvons avancer que nous paierons les betteraves 2022 – celles qui sont en terre actuellement – 35 €/t à 16° au minimum, et celles de 2023 à 40 €/t à 16°. Nous estimons que ces prix sont raisonnables compte-tenu du contexte actuel.»

Ce contexte «inédit» est celui de la flambée des coûts de production, et de la montée en flèche des cours du sucre. «Le sucre blanc cote aujourd’hui 550 €/t à Londres, contre 300 €/t en mars 2020. C’est un niveau jamais atteint depuis 2018», précise Stanislas Bouchard, directeur général adjoint. Ce sucre atteint même 800 €/t sur le marché Spot européen. «Il a presque doublé en un an.» Mais ce sucre, acheté plus cher, coûte aussi bien plus cher à produire. Les agriculteurs doivent supporter, entre autres, la flambée des prix des fertilisants. «Nous estimons un surcoût de production de de 7 à 9 €/t pour nos planteurs en 2023», avance Olivier de Bohan. Les usines, elles, doivent surtout faire face à la hausse des coûts de l’énergie. «Le prix du gaz, dont nous sommes un gros consommateur, à été multiplié par cinq.» La rémunération des planteurs est primordiale. «Pour rester compétitifs, nous avons besoin de sécuriser notre volume de betteraves», note Xavier Astolfi, directeur général.

 

Nos bons résultats ne tombent pas du ciel

 

Dans cette conjoncture, le groupe coopératif assure tirer son épingle du jeu : 1,7 Md€ de chiffre d’affaires en 2020-2021, 1,6 Md€ de PIB généré, et une dette nette retraitée réduite de 18 % en deux ans (à 334 M€). «Ces bons résultats ne tombent pas du ciel. Notre stratégie porte ses fruits», se réjouit son président. Cristal Union a ainsi recentré ses activités sur le marché européen, avec 50 % des ventes en France, 40 % en Union européenne, et seulement 10 % hors de l’Europe. Le rapport avec les clients évolue lui aussi. «Le métier change. Nous soumettons des offres très courtes, qui durent parfois une heure, pour pouvoir les réajuster très rapidement. Et lorsque nous contractualisons, nous arbitrons, pour nous assurer de couvrir les prix de transport notamment

 

Des usines bichonnées

 

Pour pouvoir satisfaire ses clients, Cristal Union mise sur des outils de production «à la pointe». 250 M€ d’investissements industriels ont été réalisés sur la période, et ils doivent se poursuivre. «Notre gros sujet est la décarbonation de nos sites, et leur meilleure gestion de l’eau.» D’ici à 2030, la coopérative espère atteindre les chiffres de -17% d’énergie consommée par rapport à 2010, -35 % d’émissions de CO2 par rapport à 2015, et – 65 % (2010-2021) d’eau prélevée que sur la dernière décennie. Comme celle de Sainte-Émilie, dans la Somme, les sucreries devront atteindre l’autosuffisantes en eau. Résultat, pour l’ensemble des usines en 2021 :  107 jours de campagne, 13 Mt de betteraves transformées, soit 117 000 t de sucre par jour.

 

Des planteurs labellisés

 

Cristal Union mène aussi sa propre stratégie «de la fourche à la fourchette», pour une meilleure résilience. Le travail commence dans les champs, avec les planteurs. «L’agronomie est un sujet central.» 70 % d’entre eux sont labellisés Gold ou Silver Sai, et la totalité devront l’être à l’avenir. Un gros travail est mené sur les transports. «Les camions de 48 t sont par exemple à l’essai. Plus un camion transporte de betteraves, plus les allers-retours seront réduits.» Même le packaging a été revu. «Nous avons lancé un emballage en papier kraft qui est une réussite commerciale. Cela permet une réduite de 50 % démission de carbone une économie équivalente à 10 millions de bouteilles en plastique.»

 

 

 

 

 

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