Somme
Une charte de bonnes pratiques qui fédère apiculteurs et agriculteurs
Pour renforcer la collaboration entre agriculteurs et apiculteurs, l’association Symbiose Somme a mis en place une charte d’engagement de bonnes pratiques. Témoignage des premiers signataires.
Pour renforcer la collaboration entre agriculteurs et apiculteurs, l’association Symbiose Somme a mis en place une charte d’engagement de bonnes pratiques. Témoignage des premiers signataires.
Les premières fleurs de trèfle vont bientôt éclore. Les 750 arbres (érables, hêtres, tilleuls, charmes…) dont 75 fruitiers, plantés en 2019 et 2021, seront aussi une source de nourriture intéressante. Suivra la floraison des bandes de maïs et les mélanges de plantes mellifères, semés devant la sortie du poulailler. Les 16 ha réservés aux 39 000 poules pondeuses plein air de Loïc et Florent Dumoulin, à Hailles, devraient faire le bonheur des abeilles de Daniel Boidin. Les agriculteurs et l’apiculteur font partie des premiers signataires de la charte d’engagement de bonnes pratiques qu’a mis en place l’association Symbiose Somme, pour des paysages de biodiversité, que gère la FDSEA80. Le but : favoriser les échanges et la collaboration entre les agriculteurs et les apiculteurs, indispensables à un service gagnant-gagnant.
«Trouver des bons emplacements pour installer les ruches est compliqué. Il faut une ressource mellifère suffisante, des ruches abritées du vent, et peu visibles des grands axes car le vol est fréquent», confie Daniel Boidin. Lui a hérité de la passion des abeilles par son père, et avant lui son grand-père. «Nous sommes apiculteurs amateurs de génération en génération.» Aujourd’hui, le miel qu’il récolte de sa quarantaine de ruches est vendu dans son réseau personnel. L’endroit que lui ont proposé les éleveurs de poules, au fond du terrain, contre une large haie, est idéal pour cinq ruches. Aucune contrepartie n’est appliquée. L’entretien des ruches et leur exploitation est sous la responsabilité de l’apiculteur. Les éleveurs y trouvent leur intérêt.«Plus il y a de biodiversité, meilleur c’est pour nos poules», commente Loïc Dumoulin.
Des poules et des abeilles comblées
C’est ce raisonnement qui a poussé les éleveurs, installés en 2015, qui ont construit le poulailler en novembre 2018, à développer l’agroforesterie dans le parcours d’élevage. «Le cahier des charges plein air impose une surface de 4 m2 par poule à l’extérieur.» Mais finalement, les Bovans ont peur de s’aventurer loin du poulailler. «Les aménagements ont été faits pour améliorer le bien-être animal.»
Les haies en peignes à la sortie du poulailler incitent les poules à explorer toute la surface. Les arbres permettent une réduction de l’amplitude thermique (protection du soleil et du vent), et limitent ainsi le risque de piquage, ou de cannibalisme. L’agroforesterie participe également à l’enrichissement de l’écosystème et de la biodiversité de l’exploitation : fertilisation de la terre, contribution à la santé du sol, lutte contre l’érosion, diminution d’émissions de gaz à effet de serre par la captation du carbone par les arbres… Une cantine idéale pour les abeilles, qui souffrent souvent d’une période de disette, après floraison du colza et des fruitiers. Quant aux produits phytosanitaires éventuellement utilisés ? «Si les règles en vigueurs sont respectées, il n’y a pas de problème pour les abeilles», assure Daniel Boidin. La communication est un élément clé de la charte : «Si on est prévenu à l’avance, on peut facilement fermer les ruches ou les retirer en cas de besoin.»
Contact : Symbiose Somme, Samuel Decerf, 03 22 53 30 33, 07 52 67 92 19, samuel.decerf@fdsea80.fr