De nombreuses mesures annoncées par Sana Terra afin de passer le cap
Face à la collecte de cette année, des mesures ont été prises. La coopérative agricole, Sana Terra, a tenu à en faire part et à les exposer à ses adhérents, lors de son assemblée générale.
Les assemblées générales ordinaires, ces exercices inévitables et tant attendus par les coopérateurs, battent leur plein. Au tour, mercredi 7 décembre, de la toute jeune coopérative, Sana Terra, de s’atteler à cet exercice. A Rosières-en-Santerre, ville fief de la coopérative, la salle étaient comble.
Ce moment fort est l’occasion pour Sana Terra de faire le bilan de la campagne 2015-2016, de voter l’approbation des comptes annuels, les prises de décision, le choix des orientations prises concernant la politique future de l’entreprise et autres. Mais, avant tout, premier point, et pas des moindres, lors de ces assemblées, est celui concernant l’exercice comptable clôturé le 30 juin 2016 et ces événements.
Faits marquants
On ne dérogera pas à la règle, l’exercice comptable 2016-2017 pour la coopérative a, premièrement, fortement été marqué par une moisson aux rendements exceptionnels. «Huit jours de moisson ont suffi pour récolter l’ensemble de nos blés, du jamais-vu», commente Jean-François Florin, directeur de Sana Terra. Cette moisson a été notre collecte record, plus de 11,5 % de tonnes collectées par rapport à 2014, soit au total 203 977 tonnes de céréales et d’oléoprotéagineux. Le taux d’humidité et le poids spécifique, PS, étaient, quant à eux, tout aussi exceptionnels.» Toutefois, le bémol pour la coopérative a été le taux en protéines des blés. La moyenne était de 11,02 %, encore un peu trop loin des 11,5 % demandés par plusieurs de leurs débouchés.
En moyenne, sortie moisson, le prix a été valorisé à 152,50 € la tonne pour l’agriculteur. Avec un premier acompte de 132 € versé. Il a été complété de 10 € de prime d’engagement et de 4,60 € pour le PMG. A cela vient s’ajouter le complément de prix en fonction du blé en question, soit Label Rouge, Biscuitier, VRM, BPMF ou encore BPS, allant de 4,50 € à 9,50 € la tonne.
Le second fait marquant est celui des investissements. Un nouveau pont bascule a vu le jour au silo de Flesselles, et celui de Poulainville a été rénové. Des investissements ont aussi été réalisés dans le stockage de l’azote liquide à Hénencourt. Du matériel pour le travail du maïs grain a été acheté, ainsi qu’une nouvelle station de semences. Côté salarié, deux voitures ont été acquises pour les technico-commerciaux, ainsi qu’un télescopique et les bureaux au siège de la coopérative ont été rénovés et agrandis. Au total, ce sont 951 698 € qui ont été investis par la coopérative, dont 510 000 € réalisés par emprunt. A cela s’ajoute le développement de l’activité d’approvisionnement de la coopérative, ainsi que de celle des pommes de terre.
A la date clôture de son exercice, Sana Terra enregistre donc un chiffre d’affaires de plus de 66 millions d’euros et dégage un résultat net de 481 853 €. Mais qu’en sera-t-il pour celui de 2016-2017 ?
Une ristourne de 1,50 € à venir
«Suite à la récolte de 2016, nous enregistrons une baisse de notre collecte en céréales et oléoprotéagineux confondus de 45 %, avec un PS moyen en blé de 70. L’ensemble de la collecte doit être retravaillé. Même les blés fourrager… du jamais-vu également», expose le directeur. Toutefois, de manière générale, l’ensemble des débouchés de la coopérative semble avoir revu leur cahier des charges à la baisse.
Par exemple, pour l’amidonnerie, dont le cahier des charges stipule un PS moyen des blés de 76 kg/hl, celui-ci a été descendu à 70 kg/hl. Ce geste permet ainsi à la coopérative d’honorer ses contrats, mais entraîne néanmoins de fortes réfractions financières. «Mis bout à bout, ces petit gestes faits par chacun de nos débouchés vont nous permettre d’écouler toute notre marchandise», rassure le directeur.
En parallèle, suite à ses modifications, il va de soi, que la coopérative en a fait de même pour ses agriculteurs. Le barème du poids spécifique sur les orges a donc été suspendu de 62 kg/hl à 60 kg/hl, de même pour celui sur les blés de 76 à 75 kg/hl. L’assemblée a également adopté la distribution d’une ristourne de 1,50 € par tonne de céréales et d’oléoprotéagineux facturés sur l’exercice 2015-2016 soit, ce qui représente au total une somme de 302 304 €.
Mesures face à la moisson 2016
A cela, plusieurs décisions supplémentaires ont été adoptées par la coopérative afin de passer le cap et limiter une dégradation trop importante du résultat comptable à venir. «Le premier concerne les transports, explique Jean-François Florin. Dès le lendemain de la moisson, en accord avec le conseil d’administration, nous avons fait le choix de limiter considérablement les transports de céréales entre deux de nos silos. Les investissements pour cette année ont été gelés et nos frais d’entretien et de réparation s’en tiendront au minimum.»
Côté salarié, vie d’entreprise, la direction a demandé à ce que les heures supplémentaires soient récupérées hors moisson et week-end de séchage maïs, et que les congés payés soient soldés avant le 31 mai 2017. Les collèges des cadres et assimilés ont accepté d’abandonner cinq jours de congés payés. Quant aux membres du conseil d’administration de la coopérative, ils ont fait le choix d’abandonner l’indemnité qu’ils percevaient.
Départs au sein du conseil d’administration
D’ailleurs, au sein du conseil d’administration de la coopérative, des changements ont également été annoncés. «Rappelez-vous, en décembre 2011, la coopérative Sana Terra voyait le jour suite à la fusion des coopératives La Santerroise, basée à Chaulnes, du Canton de Rosières, à Rosières-en-Santerre et de l’Essor du Santerre basé à Rosières-en-Santerre également», rappelle Xavier Pinchon, président de la coopérative.
«Deux de nos administrateurs, Jean Paul Fournet et Louis Thulliez, ont annoncé qu’ils ne souhaitaient pas renouveler leur mandat. Suite à l’objectif que nous nous étions fixé, lors de la fusion, de réduire le nombre d’administrateurs à quinze ou seize personnes, ils ne seront donc pas remplacés», explique le président.
Au total, aujourd’hui, le conseil d’administration compte encore dix-neuf membres. Xavier Pichon a également annoncé qu’il ne renouvellerait pas son mandat de président, mais resterait membre du conseil. «C’est un travail passionnant qui m’a animé durant ces cinq années. Mais il faut savoir laisser sa place, notamment aux jeunes», dit-il.
Place maintenant à d’autres amateurs. Un nouveau président devra être nommé prochainement.
Chiffres clés
- 66 M€ CA
- 203 977 tonnes de céréales et oléoprotéagineux collectés en 2015
- 14 points de collecte
- Plus de 1 000 associés coopérateurs
- 36 salariés