Des faits, un bilan et une stratégie future tournée vers la diversification
La dernière assemblée de section Noriap s’est déroulée jeudi dernier. Les résultats de la campagne précédente ont été abordés, ainsi que les stratégies du groupe Noriap à venir.
Il est parfois bon de regarder en arrière. «Rappelez-vous, en 2015, 35 000 tonnes de céréales étaient stockées à l’extérieur. On enregistrait une augmentation des volumes collectés de plus de 13 % par rapport à la campagne précédente», rappelle Eric Fauconnet, directeur administratif et financier du groupe Noriap, lors de l’assemblée de section de la région Sud, à Ailly-sur-Noye.
Organisées dans chacune des six régions de la coopérative, ces assemblées de section sont l’occasion pour Noriap de présenter le résultat financier de la campagne précédente, d’exposer la stratégie du groupe et d’échanger avec ses adhérents. «Mais avant cela, revenons sur les faits marquants de cette année comptable 2015-2016», poursuit Eric Fauconnet.
Les faits marquants de 2015-2016
Nul doute, le premier fait marquant pour la coopérative restera la récolte exceptionnelle des céréales. «Avec une moyenne en blé de 100 qx/ha, les volumes réceptionnés ont battu le record de 1996», commente-t-il. La qualité des grains était globalement bonne, avec un taux moyen en protéines de 11,1 %, se rapprochant vivement de l’objectif des 11,5 %. Puis, il y a la poursuite du programme de modernisation des sites, baptisé le projet «Epsilon 2010-2025». Pour rappel, ce projet d’investissement dédie 70 millions d’euros à la création, la modernisation et la restructuration des sites de collecte de Noriap.
Ainsi, pour sa 5e campagne d’exécution, «le site de Gannes a vu sa capacité de stockage en céréales et en oléoprotéagineux augmenter de 23 000 tonnes. L’investissement réalisé s’élève à 5,5 millions d’euros mais, au total, sur l’année, ce sont 12 millions d’euros qui ont été investis dans la manutention des sites de collecte», dit le directeur administratif et financier. De plus, au cours de cet exercice comptable, le groupe Noriap a fait le choix d’élargir son champ d’investigation dans les filières agricoles locales en s’orientant vers la filière œuf. Noriap a ainsi contribué au capital du groupe œufs Nord Europe pour le rachat de Cocorette. «Le 1er juillet 2015, autre fait marquant, la coopérative Noriap et la coopérative agricole la Flandre signent un partenariat. Elles forment dorénavant l’Union Flandre Picardie (UFP), précise Eric Fauconnet. Celui-ci nous permet de mutualiser les fonctions supports, les moyens logistiques et de renforcer notre présence auprès de l’UTDF.» Côté distribution, troisième grand métier du groupe Noriap, l’année a été marquée par la fusion entre la Sicap et l’entreprise Delbard.
2,5 M€ de résultat
Au 30 juin 2016, date de clôture de l’exercice comptable, la coopérative dégage alors un résultat de 2,554 millions d’euros contre 3,955 l’année dernière. Et en y ajoutant l’ensemble de ses filiales, le Groupe Noriap affiche un résultat de 2,968 millions d’euros. Face à ces résultats, «afin d’anticiper sur le résultat économique de la campagne 2016-2017, le conseil d’administration a décidé de réaliser une provision pour risque de campagne de 1,9 million d’euros», déclare Martin Migonney, directeur général de Noriap.
La réduction des tonnages collectés, cette année, de 36 % comparativement à la collecte 2015, et les faibles niveaux de poids spécifiques atteints annoncent une année compliquée. «Nous avons donc également fait le choix de bloquer la mise à jour du capital social, de mettre en place un plan économique au sein du Groupe Noriap, mais aussi de diviser par deux le budget investissement pour cette année», explique Jean-François Gaffet, président de la coopérative.
Pour Novial, filiale du groupe orientée dans la fabrication et la commercialisation d’aliments du bétail, l’année écoulée a été également compliquée. «Le tonnage vendu a reculé de 8 %. La crise de l’élevage est bien réelle et se fait ressentir», explique Martin Migonney. La direction a donc fait le choix de fermer l’usine de fabrication d’aliments du bétail, à Albert, le 1er décembre 2016.
Nouvelle station d’expérimentation
Côté expérimentation, «nous avons besoin de quelque chose de plus concret qui s’inscrit dans la durée», explique le directeur général de Noriap. La coopérative met en place une nouvelle station d’expérimentation avec un parcellaire élargi et intégré aux réseaux locaux et nationaux de prospective. Des partenariats de longue durée, soit de dix ou quinze ans, vont être signés.
Se lancer dans le machinisme
En parallèle, le groupe Noriap continue à se diversifier, notamment sur les données agricoles, les outils d’aide à la décision et le machinisme. «Un lien doit être fait entre ces trois termes. Et, pour cela, la coopération est l’outil idéal pour se lancer, déclare le directeur général. La coopérative a un rôle à jouer dans les données d’exploitation que les constructeurs souhaitent utiliser.» Noriap vient donc de créer la société Somat, avec la vente de matériel agricole.
A ce jour, la coopérative Noriap dispose d’une carte pour la commercialisation de matériel agricole dans les départements de la Somme et de l’Aisne. Elle annonce, après avoir lâché l’affaire il y a quelque temps, avoir déposé de nouveau une offre pour la reprise de l’entreprise SAS Mansard, suite à son dépôt de bilan. Le tribunal de commerce rendra son jugement le 6 décembre prochain… Affaire à suivre !
Groupe Noriap en chiffres
556 M€ CA
5 000 agriculteurs partenaires
819 équivalents temps plein
1 413 500 tonnes de céréales collectées en 2015
Coopérative en chiffres
1er collecteur de la Somme
371 M€ CA
3 500 adhérents
170 000 ha de céréales collectés
150 sites de collecte
331 équivalents temps plein
1 324 500 tonnes de céréales collectées en 2015