Plaine en Fête
Des fous de mécanique dans l’arène
À quelques jours d’un moiss’batt cross qui attire toujours un large public pendant Plaine en Fête, les équipages engagés peaufinaient encore leurs machines. Rencontre avec Xavier Vasseur et Cédric Sannier aux commandes de Zébu.
À quelques jours d’un moiss’batt cross qui attire toujours un large public pendant Plaine en Fête, les équipages engagés peaufinaient encore leurs machines. Rencontre avec Xavier Vasseur et Cédric Sannier aux commandes de Zébu.
Comment va la machine ? «On verra bien si elle veut démarrer… mais ça devrait aller !» Début de semaine, Xavier Vasseur et Cédric Sannier n’étaient pas plus inquiets que cela de savoir s’ils allaient réussir ou pas à aligner leur moissonneuse batteuse au départ du moiss’batt cross de Bernaville, ce dimanche. Si les deux adhérents des JA du canton de Molliens-Dreuil sont confiants, c’est parce que la machine en a vu d’autres. Baptisée «Zébu», la New Holland Clayson au volant de laquelle ils participeront n’est pas de première jeunesse. Lui demander son âge est d’ailleurs un affront, tant elle a résisté à des courses de folie. «On l’a achetée en Normandie en 2015, se souvient Cédric. On est allé la chercher du côté de Neufchâtel-en-Bray. La première fois qu’on l’a sortie, c’était en 2017. Elle était entière et on l’a modifiée au fur et à mesure». Renfort du châssis avec des poutrelles en I (IPN), protections latérales faites de glissières de sécurité, installation d’un accélérateur au pied ont été les premières «améliorations». Au gré des participations et de l’humeur de ses propriétaires, Zébu a changé de couleur, pour passer du jaune d’origine au vert, puis au rouge. «On l’améliore tous les ans, raconte ainsi Xavier. Il y a toujours des bricoles à faire dessus…» Cédric confirme : «Il y a toujours un peu de frais, en fonction de ce qu’elle a vécu».
Jusqu’à 30 km/h
Quand certains équipages vont jusqu’à remplacer le moteur de leur moiss’batt par un moteur «de camion ou d’ensileuse», Cédric et Xavier ont gardé celui d’origine :
un Deutz de 6 cylindres développant 120 chevaux, à refroidissement par air. Son emplacement a été abaissé pour gagner en stabilité et de nouvelles courroies et poulies ont été installées. Quand elle est bien lancée, Zébu peut atteindre les 30 km/h. «Il a fallu l’alléger et refaire le châssis pour gagner du poids et aller plus vite», commente l’un des deux mécaniciens-pilotes. Plus tard, les ailes ont été rabotées, la barre de coupe a été remplacée. Zébu a même des phares, «pour les courses de nuit». Sur le poste de conduite, le siège d’origine a été remplacé lui aussi par «un siège de Renault Clio avec un harnais», qu’entoure un arceau de sécurité bien utile : «Quand on conduit, c’est une main sur le volant et l’autre sur l’arceau», explique Xavier. Et d’ajouter que la conduite d’une moiss’batt ainsi équipée «secoue un peu…» Les modifications effectuées pour rendre la machine plus robuste et plus compétitive n’empêchent pas les casses mécaniques, les pannes ou de se retrouver couché sur un côté après un contact ou un virage mal négocié.
Du grand spectacle
Le jour de la course, sur la piste, pas de mauvais esprit : «C’est l’amusement avant tout, jure Xavier. C’est une attraction qui attire beaucoup de monde. On est là pour faire du spectacle». Le podium final se dessine après plusieurs manches : «En général, il y a trois à quatre machines par manche, avec élimination jusqu’à la finale», détaille Cédric. À la fin, plusieurs classements annexes permettent aussi de départager les concurrents : la plus rapide, la plus malchanceuse, la plus belle… Quel que soit leur classement dans la compétition, les deux copains comptent bien en profiter. Pour Xavier Vasseur, ce sera en effet la dernière fois qu’il pourra participer : «Mon mandat (il est président du canton de Molliens-Dreuil, ndlr) chez JA se termine. Je suis atteint par la limite d’âge…» Sans son complice, Cédric Sannier arrêtera lui aussi les courses et l’engagement chez JA : «Ce sera aussi ma dernière année, par manque de temps», explique celui qui souhaite s’installer agriculteur. Quant à leur machine, «elle sera mise en vente», annonce Cédric. Et Xavier de l’assurer : «On se sera quand même bien amusé avec elle pendant sept ans…»