Des kits d’endives pour faire pousser ses chicons chez soi
Après le kit de dix endives lancé l’an dernier, Pierrick Capelle, agriculteur à Flers, propose à présent un mini-kit d’une endive.
«Si certains sont nés dans les choux, moi, je suis né dans les plants d’endives», déclare en riant Pierrick Capelle. Son «plant», c’est l’endive. Pourtant, gamin, quand son père, endivier dans le Santerre, l’emmenait dans les champs Pierrick s’ennuyait ferme. Celui qui rêvait d’être vétérinaire a depuis changé d’avis et s’est installé en 2004 sur l’exploitation familiale de 100 hectares à Flers, dont 50 hectares réservés aux racines d’endives, le reste étant réparti entre la culture du blé, celle de la betterave et des pois de conserve. Ses débouchés : la vente directe à la ferme, le maraîchage, le semis gros et le gros en direct. Il vend ses plants d’endives dans toute la France, du Nord au Sud, en passant par l’Est et l’Ouest, mais aussi en Espagne, en Belgique et en Tunisie.
Il aurait pu s’arrêter là, mais c’est mal connaître le personnage. Se rendant compte, quand il fait sa vente directe à la ferme, que nombre de jardiniers du dimanche viennent acheter ses plants, mais aussi quelques citadins, il a l’idée de créer un kit d’endives, en 2016, pour que les gens puissent faire pousser des endives chez eux, dans la cuisine ou une autre pièce de la maison. Autre déclic ? Faisant des animations dans les écoles pour faire découvrir l’endive, il a besoin d’un outil pour les faire pousser en classe. S’inspirant de ce qui se fait pour les champignons, il adapte l’idée pour les endives.
Les endives en kit
Mais, avant de se lancer, il teste son projet durant une année avec plusieurs variétés et différents substrats. Au final, le kit se compose de dix racines d’endives avec un substrat spécial, qui permet de faire pousser les endives sans rien ajouter d’autre, si ce n’est de l’eau, le tout sous une cloche en plastique recyclable pour les protéger de la lumière, leur pire ennemi. La composition du substrat ? «C’est un secret de la maison», donne-t-il pour toute réponse. Les variétés utilisées ? On n’en saura pas plus. Quoi qu’il en soit, avec ce kit, les acheteurs obtiennent des résultats dès trois semaines.
Il présente sa trouvaille lors de ses portes ouvertes en octobre 2016. C’est un succès. Ses kits sont vendus à la ferme, mais aussi sur des foires, en vente directe et dans certains magasins du réseau «Bienvenue à la ferme», dont il est adhérent. Souhaitant étendre leur vente, il travaille actuellement à leur commercialisation, «mais ce n’est pas évident, car c’est un produit frais», reconnaît Pierrick Capelle. A ce jour, il en a vendu quatre-vingt-dix. Son objectif était d’en vendre cent en une année de campagne. Ses clients sont essentiellement des jeunes couples avec enfants, plutôt citadins, mais pas seulement, ainsi que des jardiniers du dimanche et pas mal de retraités des villages environnants qui connaissent bien l’endive.
Souhaitant aller plus loin dans le partage de sa passion pour l’endive avec les enfants, il a décidé cette année de faire un mini-kit pour eux, soit un kit d’une endive, composé du même substrat à la composition mystérieuse, et totalement en carton. «Les enfants aiment rarement l’endive. Or, en leur faisant découvrir comment elle pousse, cela leur donne envie de la goûter. Puis, quand on fait pousser soi-même, ce n’est pas pareil. Enfin, j’avais envie, lors de mes interventions scolaires, de leur faire un cadeau. Le format du mini-kit était la solution rêvée», raconte l’endivier. C’est ainsi qu’a été porté sur les fonts baptismaux le mini-kit d’endive, qui sera présenté au public lors de la porte ouverte de la ferme, dans le cadre de l’opération «L’Automne à la ferme», le 14 octobre prochain. Comme les kits de dix endives, les mini-kits sont vendus à la ferme. «J’aime mon métier par-dessus tout. C’est pour cela que j’ai inventé ces kits et que je fais des tas d’animations dans ma ferme, mais aussi à l’extérieur», confie-t-il. Si un titre d’ambassadeur d’endives existait, il faudrait le lui décerner.
Le saviez-vous ?
L’endive est née en 1850, fruit du hasard et de l’avarice de M. Bréziers. Cherchant à payer moins d’impôts sur ses cultures, celui-ci aurait dissimulé des pieds de chicorées sauvages dans sa cave, sous une petite couche de terre. Quelques semaines plus tard, lorsqu’il vient les chercher, les racines avaient donné une plante blanche en forme de fuseau. M. Bréziers avait découvert l’endive dite witloof, qui signifiait feuille blanche en flamand. Il décida d’en faire la culture, développant bientôt l’endive telle que nous la connaissons aujourd’hui, à partir d’une chicorée à café.