Des magasins fermiers se fédèrent en association
Depuis le 25 mai dernier, neuf magasins de producteurs
et points de vente collectifs ont créé l’Association des magasins de producteurs fermiers des Hauts-de-France.
à accompagner leur développement.
Quatre magasins du Nord (Au panier vert, Com’ à la ferme, Talents de ferme, Au rond-point fermier), quatre du Pas-de-Calais (Au rendez-vous fermier, Aux goûts de la ferme, Vert de terre, Naturpaysan) et un de la Somme (Esprit fermier) en sont à l’origine. Leur motivation ?
Structurer une dynamique régionale. «En créant cette association régionale, notre volonté est de poser une première pierre pour créer une dynamique solide, grâce à des actions collectives au sein des magasins de producteurs, mais aussi entre structures», témoigne la vice-présidente de l’association, Marie-Odile Smets ; laquelle est agricultrice à Quesnoy-sur-Deule (59) et membre du Panier Vert. Pour Édith Macke, une autre agricultrice nordiste – elle est administratrice du magasin «Au rond-point fermier» de Bailleul et secrétaire générale de l’association -, «il y a matière à créer ensemble un projet dans la durée. Les expériences menées pendant la crise du Covid-19, comme des Drive sur les points de vente collectif, ont été reconnues et appréciées des consommateurs».
Structurer une demande régionale
Alors que la vente directe de produits fermiers a été particulièrement mise en lumière lors du confinement lié au Covid-19, la volonté d’accompagner son développement et d’aider les agriculteurs à se structurer ne date pas d’hier. Dès 2015, une première tentative pour créer une association régionale réunissant les magasins de produits fermiers du Nord-Pas-de-Calais avait été imaginée. Mais «faute d’animation et de soutien», dixit les promoteurs de la nouvelle association, «le soufflet est malheureusement retombé». Cela n’a pas empêché de nouveaux points de vente de sortir de terre, ainsi que l’émergence d’un projet d’organisation collective à partir du début de l’année 2019. Avec le soutien de Trame, organisme national de développement agricole, le projet a été relancé. Pour définir le fonctionnement de cette nouvelle association, quelques agriculteurs des Hauts-de-France sont allés à la rencontre de leurs homologues en région Provence-Alpes-Côte d’Azur en novembre dernier.
L’association des magasins de producteurs fermiers de Hauts-de-France s’est fixée quatre axes de travail prioritaires : «échanger entre magasins et agriculteurs adhérents», «accompagner les démarches et les projets», «communiquer et assurer la promotion des enseignes», «mutualiser». La prochaine étape consiste à faire connaître plus largement l’association auprès d’autres magasins de producteurs et points de vente. Un défi qui devrait s’appuyer sur la mise en place d’opérations de communication et d’actions communes, comme des commandes groupées, par exemple.
À Saint-Fuscien, un nouveau magasin de producteurs a ouvert ses portes
Depuis quelques jours, Grégoire Leleu, Sébastien Joly et Ulrik Maquigny ont ajouté une nouvelle corde à leur arc. Déjà associés au sein du point de vente collectif de produits fermiers «Esprit Fermier» à Glisy, ces trois éleveurs – l’un est producteur de produits laitiers, l’autre est producteur de volailles et le troisième est producteur de viande d’agneau -, ont lancé leur propre magasin collectif à Saint-Fuscien. L’objectif de cette enseigne qu’ils ont baptisé «Aux trois fermes» est de proposer les produits de leurs fermes, mais aussi plus largement ceux d’autres agriculteurs et artisans des Hauts-de-France. Parmi les 600 références disponibles, on peut y retrouver depuis le vendredi 12 juin «des produits d’épicerie, des bières, des cidres, des jus en tous genre, des biscuits» mais avant tout des viandes, des fruits et légumes d’origine locale «qui font partie des indispensables». L’ouverture de ce nouveau point de vente s’est fait avec la bienveillance de l’ancienne municipalité de Saint-Fuscien qui souhaitait voir le local, situé au 2 ter rue d’Amiens, être investi par une activité commerciale : «On a répondu présent à la fois par défi, mais aussi parce que l’un d’entre nous a du fermer son magasin à la ferme, faute de place», explique Grégoire Leleu. Si être présent dans un, puis deux, voire trois magasins collectifs n’est pas simple en termes d’organisation, «on réfléchit à la manière de concilier tout cela», poursuit-il. Depuis l’ouverture d’«Aux trois fermes», vendredi dernier, les clients sont bien au rendez-vous : «Il a un effet de curiosité, c’est certain, mais on pense qu’il y a une vraie demande locale. La clientèle que nous recevons n’est pas la même que celle qui fait ses courses à Esprit Fermier, même s’il y a parmi ces clients des personnes qui connaissent Esprit Fermier». Pour assurer l’ouverture du magasin du mercredi au vendredi l’après-midi, le samedi toute la journée et le dimanche matin, un salarié a été embauché. Et ce n’est pas fini : «Une deuxième embauche va avoir lieu la semaine prochaine, se félicite Grégoire Leleu. C’est plutôt un signal positif».