Des moulins régionaux mobilisés pour le Liban
Parmi la vingtaine de meuniers qui ont participé à l'expédition de 500 tonnes de farine vers le Liban suite à l'explosion qui a meurtri Beyrouth, l'un d'eux est installé dans les Hauts-de-France. Il revient sur cet élan de solidarité.
Au moins 158 morts, des dizaines de disparus, des milliers de sans-abris et la crainte d'une pénurie de denrées alimentaires ont conduit à un formidable élan de solidarité pour venir en aide à la population libanaise suite à l'explosion qui s'est produite le 4 août dernier, dans le port de Beyrouth. Compte tenu des relations anciennes et fraternelles entre le Liban et la France, cette dernière s'est mobilisée rapidement pour organiser une aide humanitaire. Dans les jours qui ont suivi l'incident, « plus de 660 t de produits alimentaires » ont été acheminées vers le Liban, expliquait le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie.
Parmi ces denrées, 500 tonnes de farine, offertes par l'Association nationale de la meunerie française (ANMF) ont été expédiées en deux voyages, depuis Toulon. L'initiative, qui a mobilisé une vingtaine d'entreprises françaises de meunerie, a trouvé un écho jusque dans les Hauts-de-France. Propriétaire et exploitant de deux moulins dans le Pas-de-Calais, l'un à Leforest et l'autre à Aire-sur-la-Lys, Olivier Dubois a répondu présent en offrant cinquante tonnes de farine.
Un geste exceptionnel
« Quand j'ai reçu le coup de fil du président de l'association nationale de la meunerie française, Jean-François Loiseau, je n'ai pas hésité une seconde », expliquait-t-il en milieu de semaine dernière celui qui est également président de l’ANMF Hauts-de-France. « C'est un geste exceptionnel, jamais auparavant nous ne nous étions mobilisés pour une telle cause. Mais, affirme le dirigeant des Moulins Dubois, c'est une manière d'apporter un peu de réconfort à une population libanaise qui souffre de cet événement ».
Pour limiter l'empreinte carbone de son don, Olivier Dubois n'a toutefois pas expédié les cinquante tonnes de farine depuis ses entrepôts : « J'ai demandé à un collègue installé à Marseille de faire le don physique à ma place. Cela a permis d'éviter 1 000 kilomètres de transport inutile et a garanti la rapidité d'exécution. La livraison a pu avoir lieu le lundi 11 août sur le port de Toulon ».
Solidarité et réactivité
Pour l'ANMF, cette opération philanthropique aura aussi été l'occasion de témoigner de la performance et de la réactivité de la meunerie française : « En répondant immédiatement à cet appel de solidarité pour le Liban, c'est toute la filière céréalière qui fait preuve de responsabilité et de réactivité, la meunerie en particulier », s'est réjoui le 11 août Jean-François Loiseau. « Au delà de l'esprit de solidarité avec le peuple libanais, les entreprises de meunerie ont fabriqué et transporté ces marchandises en un temps record face à l'urgence. Elles ont ainsi fait preuve de leur efficacité et de leur professionnalisme », a-t-il défendu. Et d'assurer que d'autres initiatives pourraient être prises dans les prochaines semaines.