Mobilisation syndicale
Des quatre coins des Hauts-de-France, GMS et État sous pression
La manifestation orchestrée par la FRSEA Hauts-de-France et les Jeunes agriculteurs, le 22 février, a
témoigné d’une exaspération forte face à la non-application de la loi Egalim 2 et des charges qui ne cessent de s’envoler.
La manifestation orchestrée par la FRSEA Hauts-de-France et les Jeunes agriculteurs, le 22 février, a
témoigné d’une exaspération forte face à la non-application de la loi Egalim 2 et des charges qui ne cessent de s’envoler.
La balle est désormais dans le camp des enseignes de grande distribution et de l’État auxquels sont demandés des réponses «fortes», à l’image de la mobilisation des agriculteurs dans les Hauts-de-France, mardi 22 février.
À Lille, 500 tracteurs et 800 agriculteurs, 150 tracteurs et 300 manifestants à Amiens ont défilé pour demander une meilleure application de la loi Egalim 2, moins de contraintes et témoigner d’un quotidien difficile. Dès le matin, des cortèges partis des quatre coins du Nord-Pas de Calais et de la Somme ont convergé vers les capitales régionales, prenant la direction de plusieurs grandes surfaces pour en bloquer les accès, puis vers les préfectures. Dans l’Aisne et l’Oise, des rencontres entre profession agricole et représentants de l’État étaient également au programme.
Arrêter l’asphyxie
Symboliquement, à quelques pas de la préfecture d’Amiens, les agriculteurs ont déposé bottes et combinaisons de travail au sol sous le slogan «on rend notre tablier» ou encore «plein les bottes». Parmi les revendications, rappelées par le président de la FDSEA de la Somme, Denis Bully, «une application insuffisante de la loi Egalim 2».
«La loi existe, mais elle n’est pas appliquée. L’État doit prendre ses responsabilités et prendre les mesures qui s’imposent.» Après avoir évoqué le sujet «Egalim», FDSEA et les JA ont plaidé pour «une sortie de la politique de décroissance actuelle». En ligne de mire, la future Pac qui impose plus de surfaces improductives, les ZNT et la demande d’une «mise en œuvre moins oppressante des contrôles en agriculture et l’introduction du droit à l’erreur promis par le chef de l’État». «On ne peut pas aller plus loin. Il faut arrêter d’asphyxier notre profession», a encore défendu Denis Bully, rejoint par le président des Jeunes agriculteurs, Guillaume Clop : «Dans un contexte comme celui-là, comment voulez-vous que des jeunes s’installent ?»
Des négociations commerciales très tendues
Attentive aux revendications de la profession, la préfète de la Somme Muriel Nguyen a assuré «avoir entendu les messages», et s’est engagée à «les faire remonter au sommet de l’État». La préfète s’est par ailleurs montrée enthousiaste à l’idée d’effectuer un déplacement de terrain «que vous me proposerez, dans une ferme». Une manière pour la représentante de l’État «d’afficher un soutien et de se rendre compte des pratiques». Les représentants de plusieurs enseignes de grande distribution rencontrés en différents endroits ont, quant à eux, donné le sentiment de ne pas prendre la mesure de la détresse du monde agricole, ou de s’en moquer, rejetant la responsabilité à d’autres ; le tout à quelques jours de la fin des négociations commerciales plus que jamais tendues.