Concours
Deux jeunes de l’Oise et de l’Aisne en finale des Ovinpiades
À la ferme Loury, dans l'Oise, la finale régionale Hauts-de France a réuni plus d’une trentaine d’élèves, âgés de 16 à 24 ans, issus des établissements d’enseignement agricole du territoire.
À la ferme Loury, dans l'Oise, la finale régionale Hauts-de France a réuni plus d’une trentaine d’élèves, âgés de 16 à 24 ans, issus des établissements d’enseignement agricole du territoire.
Trier les brebis avec un lecteur électronique, apprécier la santé d’une brebis, manipuler et évaluer l’état corporel, parer les onglons, répondre à un quiz sur l’élevage ovin (filière, alimentation, reproduction, génétique, santé…) et de reconnaissance de races. Voilà à quelles épreuves se sont mesurés 31 élèves d'établissements d'enseignement agricole des Hauts-de-France lors de la finale régionale des Ovinpiades des jeunes bergers 2024.
«Ils sont extrêmement concentrés», remarque Charles Pillet, enseignant en zootechnie au lycée agricole de Yvetot (Seine-Mari-time) et animateur Inn’ovin pour la Normandie et les Hauts-de-France. On peine effectivement à croire qu'une trentaine de jeunes sont rassemblés dans la ferme de Laurent Loury, à Boissy-Fresnoy, dans l'Oise, tant les discussions se font à voix basse et chacun observe les manipulations des candidats. «Cela montre avec quel sérieux ils considèrent le travail de l'élevage. Et c'est d'exactement de cela dont a besoin la filière», poursuit l'animateur.
Promouvoir la filière
Une filière qui, justement, cherche à se faire davantage connaître. «Cette compétition est l'occasion de recruter des jeunes, mais aussi des conforter des vocations.».De nombreux éleveurs partiront en effet à la retraite dans les prochaines années. Si aujourd'hui, quantitativement, chaque cédant est remplacé par un jeune, le cheptel, lui, diminue (en recul de 3 % en 2021 selon FranceAgriMer). «On importe 54 % de notre viande d'agneau car il n'y en a pas assez en France. Il faut donc convaincre ceux qui hésitent et pérenniser les élevages en place.» D'après l'Institut de l'élevage, plus de 10 000 emplois seront à pourvoir dans les quinze prochaines années.
Une participation à inscrire sur le CV
En fin de journée, la concentration laisse place à l'émotion. En larmes, Émilie Guichard, étudiante en BTSA PA au lycée agricole de la Thiérache, dans l'Aisne, rafle la première place de cette 19e édition du concours.
Benoît Toutain, élève en terminale CGEA à la MFR de Songeons (Oise) termine à la deuxième place. «Des candidats vraiment au-dessus du lot», glisse un membre du jury.
«J'ai déjà participé l'an passé et j'ai voulu me donner encore plus», déclare la gagnante. «C'est une fierté. Je m'occupe déjà de 120 brebis sur mon exploitation. Ça prouve que je fais bien mon travail», sourit le second.
Tous les deux se rendront à Paris, au Salon international de l'agriculture, le 24 février prochain, pour participer à la finale nationale. Le et la meilleure auront l’honneur de porter les couleurs de la France lors de la 3e Coupe du Monde des jeunes bergers qui se déroulera du 25 mai au 1er juin 2024.
Pour Théo Guffroy, vainqueur en 2022, et aujourd'hui, membre du jury, «ils doivent marquer leur participation sur leur CV. C'est un sujet qui a été abordé lors de mon entretien pour devenir technicien ovin. C'est un véritable plus !» «Il n'y a pas à hésiter, continue-t-il, on apprend énormément et on y rencontre de grands spécialistes.» Un avis que partage Anthony Duchenne, gagnant en 2012 et 2014, médaille d’argent en 2014 au Sia, et parrain de cette édition : «C'est un challenge sympa à vivre. D'autant plus valorisable qu'ils peuvent montrer qu'ils étaient volontaires.»
Mais les anciens participants restent-ils attachés à la production ovine ? Selon Inn'ovin, l'organisateur, sur les 38 % de salariés agricoles ayant participé aux épreuves nationales, 60 % travaillent en filière ovine comme technicien ou salarié, et 90 % des agriculteurs/éleveurs ont installé des brebis sur leur exploitation.
Meilleurs jeunes bergers des Hauts-de-France
Émilie Guichard - Lycée agricole de la Thiérache (02) - BTSA PA
Benoît Toutain - MFR de Songeons (60) - Terminale CGEA
Arnaud Lemaine - Institut de Genech (59) - BTSA PA
Léo Pery - Lycée agricole de la Thiérache (02) - BTSA PA
Margot Galecki - UFA de Radinghem (62) - CS Ovin