Deux marques pour valoriser un miel coopératif
La coopérative Noriap propose à ses adhérents d'installer des ruches sur leurs parcelles et un accompagnement dans la manière de les exploiter. À la clé, des bénéfices multiples.
Ce qui n'était qu'au départ «une opération de communication» a depuis bien évolué au point d'intéresser plusieurs agriculteurs adhérents de la coopérative Noriap et de se muer en un véritable projet de filière. L'activité apicole est développée chez Noriap «depuis 2018, à l'occasion d'une journée technique au cours de laquelle le travail d'une ruche avait été expliquée aux participants», rapporte Michael Winkelsass, responsable marketing et services. «Le succès de cette journée nous a conforté dans l'idée qu'il y avait quelque chose à faire...» Depuis cette date, Noriap a développé son parc de ruches pour en détenir aujourd'hui six en propre, l'une d'elles étant installée sur le toit du bâtiment qui héberge le siège de la coopérative, à Boves. Les cinq autres sont itinérantes ; autrement dit, elles se «baladent» en fonction des cultures. Actuellement, elles sont en hivernage à Flixecourt. D'autres ruches ont également été installées chez des agriculteurs adhérents. Si la démarche s'offre en priorité à eux, Noriap n'en fait pas une condition sine qua non.
Des bénéfices multiples
Pour les techniciens «productions végétales» de Noriap, ces ruches-témoin permettent d'évaluer l'appétence d'une culture ou d'une autre pour les abeilles : «Cette année, on les a par exemple installées près de parcelles de lupin ou de sarrazin semence», explique Nicolas Suc. Technicien chargé du développement des OAD, il est également apiculteur et donc en charge du développement de la filière apicole chez Noriap. La coopérative apprécie l'image «verte» que lui procure le fait de posséder et d'exploiter des ruches. Pour les agriculteurs détenteurs de ruches, les motivations sont peu ou prou les mêmes : «Certains aiment clairement l'idée d'avoir des ruches et le font savoir. D'autres cherchent un effet sur leurs cultures. Il faut savoir que l'installation de quatre ruches à l'hectare fait augmenter le rendement du colza de 12 à 15 %», rapporte M. Winkelsass, Pour d'autres, il s'agit d'une voie de diversification de leurs activités. En 2020, la production moyenne de chaque ruche était évaluée à 50 kg.
Une demande au rendez-vous
Pour commercialiser le miel de ses ruches, Noriap a déposé deux marques au printemps dernier : Ruchers coopératifs de Picardie - elle va changer pour devenir «Hauts-de-France» - et Ruchers coopératifs normands. Les premiers pots de miel issus de ces ruches ont été commercialisés via les magasins Gamm Vert, avec un certain succès : «Nous avons plus de demande que de production...», constate Michael Winkelsass. Au printemps prochain, la coopérative devrait proposer des formations à l'apiculteur à ses adhérents motivés, ainsi que la fourniture de ruches avec essaims. Selon le type de formule choisie, Noriap promet jusqu'à un accompagnement complet, «de la déclaration des ruches à l'extraction du miel», assure Nicolas Suc. Du clé en main, ou presque.