Diversification
Du croquant tout droit sorti de leurs champs
Au sud d’Amiens, deux jeunes agriculteurs se sont associés pour créer leur atelier de fabrication de chips aromatisés. Leur matière première ? Du blé produit sur l’exploitation agricole de l’un d’eux.
Au sud d’Amiens, deux jeunes agriculteurs se sont associés pour créer leur atelier de fabrication de chips aromatisés. Leur matière première ? Du blé produit sur l’exploitation agricole de l’un d’eux.
Avec leur process original, Antoine Lemaire et Pierre-Louis Lambert – ses amis l’appellent Pilou et c’est inscrit sur l’emballage -, sont en train de révolutionner l’apéritif. L’un est agriculteur à Chaussoy-Epagny dans le canton d’Ailly-sur-Noye, l’autre est installé à Bellenglise, dans le Saint-Quentinois (02). Leur idée ? Fabriquer des chips à partir d’un blé picard sous la marque « Ferm Fabrik ».
Des agriculteurs qui fabriquent eux-mêmes des chips à partir de leurs propres pommes de terre, on connait. Des fabrications de chips à partir de blé noir, on connait aussi et on en trouve en Bretagne. En revanche, ce qui est innovant, et plutôt bon à partager, c’est leur fabrication de chips à base de blé.
En quête d’une diversification pour leurs fermes, ils expliquent avoir voulu privilégier une transformation de leurs propres matières premières, en misant sur le volet « local ». « On va voulu quelque chose qui soit bon en goût, bon pour les consommateurs puisque nos chips sont 50% moins grasses que des chips classiques, et bon pour la planète puisque nos fermes sont en agriculture raisonnée et que nous cherchons des matières premières locales », résume Pierre-Louis.
Des chips sans friture
La fabrication a débuté fin février et les premières livraisons sont en route. Dans leur atelier installé dans une dépendance du corps de ferme de la SCEA Lemaire-Dupuy à Chaussoy-Epagny, Antoine et Pierre-Louis s’affairent autour d’une machine qui humidifie, chauffe et aplatit leur blé. A la sortie, ils obtiennent une série de galettes fines, un peu plus lourdes et épaisses qu’une chips de pommes de terre, et craquantes juste ce qu’il faut. L’étape suivante consiste à les aromatiser selon leurs goûts. A la main.
« C’est un sacré boulot, mais c’est un début et cela participe à rendre le produit artisanal », explique Antoine. Contrairement à une chips de pommes de terre, la fabrication des chips de blé ne nécessite pas d’huile pour la cuisson. « La seule quantité d’huile qu’on utilise, c’est pour faire adhérer l’assaisonnement aux chips, poursuit-il. Tout est naturel, on n’utilise pas de procédés chimiques ».
Trois recettes à déguster
Plus d’une centaine de tests ont été réalisés pour mettre au point trois recettes : au sel fumé du Cap Gris-Nez, à la betterave rouge et à l’oignon, et la dernière, au piment doux. Pour chacune des recettes, la base est identique. Pour chaque paquet de 90%, le blé est à l’honneur puisqu’il représente « entre 79% et 89,5% » de la composition. Le reste ? « Une cuillère d’huile de tournesol française, un soupçon de sel, de l’ail, du poivre ou du sucre », et « rien de bizarre en plus ». Les ingrédients sont sélectionnés pour leur provenance régionale « dans la mesure du possible ». C’est notamment le cas pour ce qui est du blé – évidemment, puisqu’il est cultivé à moins d’un kilomètre de l’atelier -, de la betterave rouge, du sel de mer ou encore de l’oignon. « Malheureusement, on ne fait pas de poivre chez nous », sourit Pierre-Louis. Idem en ce qui concerne le piment qui a été sélectionné « pour ne pas être trop puissant ».
Les deux jeunes agriculteurs se donnent six mois pour « tester » le marché de leurs produits et décider de poursuivre ou pas l’aventure. Déjà en vente chez un caviste de Glisy, les chips au blé de « Ferm Fabrik » devraient pouvoir se trouver très prochainement dans d’autres boutiques spécialisées dans l’art de l’apéro à Saint-Quentin ou Lille. Le site Internet de la jeune entreprise permet également aux particuliers comme aux revendeurs professionnels d’en commander depuis leur site Internet ou les réseaux sociaux (Facebook, Instagram).