Du mieux pour la croissance française en 2017
L’Insee a publié une nouvelle note de conjoncture pour l’activité française. Tour d’horizon actualisé.
météorologiques exceptionnellement mauvaises.
Début octobre, l’Insee a rendu publique une nouvelle note de conjoncture. L’institut relève sa prévision de croissance économique (PIB) pour le pays et pour l’ensemble de l’année 2017 : annoncée à + 1,6 % à mi-année, cette statistique passe à + 1,8 %. Si cette tendance se confirme, il faudra la comparer aux trois années précédentes qui tournaient autour des + 1 % seulement.
PIB, chômage, agriculture
Globalement, en France, l’activité a continué d’augmenter solidement (+ 0,5 % après + 0,5 %) au deuxième trimestre 2017. La production manufacturière a augmenté de 0,7 %, en ligne avec le niveau élevé du climat des affaires dans l’industrie. Côté demande, «la consommation des ménages a légèrement accéléré» (+ 0,3 %) et «leur investissement a continué de progresser vigoureusement» (+ 1,2 %). L’investissement des entreprises «a mieux résisté que prévu à la fin du dispositif de suramortissement» (+ 1 %).
Fait notoire, alors que le commerce extérieur pesait négativement sur les comptes du pays depuis plusieurs mois, «le fort rebond des exportations après un premier trimestre décevant (+ 2,4 % après - 0,8 %)» et le «ralentissement des importations (+ 0,3 % après + 1,2 %)» ont rendu «la contribution du commerce extérieur largement positive». Le climat des affaires national, lui, «a atteint à l’été son plus haut niveau depuis 2011, et même depuis 2007 dans l’industrie». Les exportations françaises accéléreraient donc en 2017 «sous l’effet, entre autres, du retour des touristes, sans néanmoins profiter à plein de la vigueur retrouvée de la demande mondiale». La demande intérieure resterait dynamique, en particulier en biens d’équipement et «l’activité continuerait donc de progresser solidement d’ici la fin de l’année» (+ 0,5 % par trimestre).
On constate que l’industrie «profiterait notamment de la tonicité de la demande extérieure» et la construction de la «forte hausse de demande de logements des ménages». L’Insee évoque aussi l’agriculture, après la catastrophique année 2016 : «la production agricole se redresserait en 2017 après avoir lourdement chuté l’an passé en raison de conditions météorologiques exceptionnellement mauvaises». Ce qui sera important de mesurer, c’est l’ampleur de ce rebond agricole pour avoir une idée précise de la santé du secteur car, a priori, faire mieux que l’année 2016, particulièrement basse, n’a rien d’extraordinaire en soi.
Le taux de chômage continuerait de baisser, à 9,4 % de la population active en fin d’année, contre 10 % précédemment. L’emploi marchand «ralentirait à peine» au second semestre, tandis que l’emploi non marchand «reculerait avec la réduction du nombre d’emplois aidés». Au second trimestre, le taux de chômage s’est établi à 9,5 % en recul de 0,5 % sur un an. Au second semestre, la «hausse attendue de l’emploi serait légèrement supérieure à la hausse de la population active».
Inflation et pouvoir d’achat
En septembre, l’inflation a atteint +1 % sur un an, en nette hausse par rapport à septembre 2016 (+ 0,4 %). «Ce regain provient uniquement des prix de l’énergie.» D’ici la fin de l’année, l’inflation resterait stable autour de + 1 %, mais la composante sous-jacente s’élèverait un peu à + 0,8 % en décembre, contre + 0,5 % à l’été. Rien d’inquiétant, mais il convient de rappeler que c’est précisément cette inflation sous-jacente qui fait, en général, réagir les spécialistes de la politique monétaire.
Les économistes de l’Insee s’attendent à une accélération des salaires nominaux par personne en 2017 dans le secteur marchand et à une «franche» accélération dans la fonction publique. Au final, «les revenus d’activité accéléreraient nettement en 2017, compensant en partie l’effet de la hausse de l’inflation sur les gains de pouvoir d’achat, qui resteraient solides» (+ 1,6 % après + 1,8 %).
Pétrole et euro
Les spécialistes de l’Insee donnent aussi deux indications concernant le cours du pétrole et la valeur de l’euro face au dollar. Pour le premier, «d’ici la fin de l’année, le marché resterait déficitaire, mais l’importance des stocks accumulés pendant la période d’excédent continuerait de contenir les pressions à la hausse sur le cours. Le prix du baril de Brent se stabiliserait ainsi autour de 58 dollars». Pour la monnaie de l’UE, «les politiques monétaires continueraient de diverger de part et d’autre de l’Atlantique. Cependant, l’euro s’est nettement apprécié cet été. Son taux de change se stabiliserait autour de 1,17 dollar pour un euro d’ici décembre contre 1,06 en début d’année.»
A surveiller
Comme toujours, l’Insee relève un certain nombre d’indices qui peuvent peser, positivement ou négativement, sur le scénario retenu : «divers aléas sont associés à ce scénario, qui table sur un rattrapage partiel des exportations françaises d’ici la fin de l’année. Celles-ci pourraient surprendre à la hausse ou bien décevoir alors que les conditions de change sont un peu moins favorables. Par ailleurs, un éventuel ralentissement de l’activité dans les pays émergents pourrait limiter la progression des exportations de la zone euro».