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Eau et sécheresse : vers une nouvelle réglementation ?

Services de l’État, collectivités, associations et profession agricole étaient réunis ce 3 juillet, à la préfecture de la Somme pour aborder les sujets autour de la gestion de l’eau.

Dans la Somme, l’eau n’est pas une ressource rare, mais il faut la préserver.
Dans la Somme, l’eau n’est pas une ressource rare, mais il faut la préserver.
© Pixabay




À l’entrée de la saison estivale et après un été 2019 chaud, sec, avec un épisode caniculaire inédit, «nous nous devons d’anticiper et de travailler sur la gestion des risques que sont la canicule, les incendies, la ressource en eau et les risques sanitaires avec, notamment, le coronavirus qui, malgré sa diminution, peut se réveiller à tout moment», introduit Muriel Nguyen, préfète de la Somme, lors de la réunion des comités départementaux de gestion de la rareté de l’eau et du suivi de la sécheresse et canicule. L’objectif donné par les services de l’État pour ce comité est donc clair : il y a nécessité d’anticiper les risques et coordonner les actions.  

L’eau en voie de disparition ?
Longuement abordé lors de cette réunion de travail, la ressource en eau fait l’objet d’un risque et sa gestion doit évoluer. «Même si, aujourd’hui, l’eau n’est pas une ressource rare dans notre département, nous nous devons de la préserver et travailler sur des mutations, à moyen terme, concernant sa gestion», signale la préfète.    
On constate que la consommation en eau dans le département augmente au fil des années. Les usagers sont les premiers consommateurs avec une consommation en eau potable comprise, ces dernières années, entre 44 et 49 millions de m3. L’agriculture arrive juste derrière avec un volume prélevé variant chaque année (41,4 millions de m3 d’eau prélevés en 2019 contre 34,6 m3 en 2018). L’industrie samarienne, elle, consomme chaque année, un peu moins de 30 millions de m3 d’eau.  
L’année 2019 fut une année record en consommation en eau et notamment en agriculture. Elle s’explique en partie par la sécheresse, mais aussi par une hausse du nombre des cultures irriguées : + 3 800 ha en 2019 par rapport à 2018. Cette hausse a engendré une forte augmentation depuis 2016 du nombre de forages (+ 37 forages entre 2018 et 2019), ce qui amène aujourd’hui le nombre de forages à 937 pour la Somme, contre 856 en 2016.

Nappes rechargées
En complément, «l’automne et l’hiver que nous venons de passer ont été humides et favorables à une recharge active des nappes», explique le BRGM. Celle-ci a en fait été hétérogène entre l’amont et l’aval. À l’amont, soit à l’Est de la Somme, la recharge des nappes s’est faite tardivement, plutôt au printemps, et le niveau de certaines nappes est décrit comme modérément bas. À l’inverse, à l’aval, le niveau des nappes est qualifié, à la sortie de l’hiver, comme modérément haut. «D’une manière générale, le niveau des nappes était assez confortable à la sortie de l’hiver. Cependant, les mois secs qui ont suivi ont rapidement conduit à une sécheresse en surface des sols et la vidange des nappes, avec l’irrigation, est arrivée plus tôt que d’habitude», explique le BRGM.
L’été 2020, sera-t-il aussi chaud et sec que 2019 ? Non, répond le météorologue présent ce jour-là. «Aucun scénario dominant concernant les précipitations saisonnières ne se dégage, mais celles-ci devraient être égales à une année normale», finit-il par dire. Concernant les températures, «on peut penser que l’été sera chaud, avec des températures légèrement au-dessus de la normale».

Un nouvel arrêté
Toutefois, comment gérer les futurs épisodes de sécheresse ? L’arrêté cadre sécheresse, qui encadre aujourd’hui la gestion de l’eau, est-il encore adapté pour faire face à ses situations ? Quels sont les bons indicateurs ? Les forfaits attribués par culture sont-ils au goût du jour ? Doit-on continuer d’arroser en période de canicule, aux heures les plus chaudes de la journée ?
«Des questions auxquelles il faudra répondre», explique la DDTM. Un guide national des arrêtés cadre-sécheresse devrait sortir d’ici la fin d’année. La préfète de la Somme, envisage, elle, un nouvel arrêté d’ici la fin de l’année prochaine, dans lequel devront figurer la mise en place de mesures tenables, utiles, contrôlables et compréhensibles des usagers.

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