Edouard Philippe tire un trait sur les marchés de plein air
Le Premier ministre a annoncé hier soir la fermeture des marchés de plein air pour répondre à l'évolution du coronavirus. Certains pourront être maintenus à la demande des maires et après avis des préfets.
Hier soir, Marc-Antoine Ringot, un jeune maraîcher installé à Delettes dans le Pas-de-Calais criait sa colère sur les réseaux sociaux : « Allez en grande surface c'est bien mieux ! Tout le monde touche tout ! Chez moi, personne ne touche ma marchandise puisque je sert tout le monde sans exception ! Et depuis 3 ans que je fais le marché. Tous mes clients respectent les mesures de sécurité ! ! Ça me gave. Continuez à manger la merde qu'on vous donne en grande surface avec tous les produits étrangers ! Continuez à importer les produits d'ailleurs pas chers, c'est mieux pour votre porte-monnaie et votre santé. Allez-y, continuez... » Quelques minutes plus tôt, il apprenait la décision du gouvernement d'interdire les marchés - y compris alimentaires -, à partir du mardi 24 mars.
Marchés maintenus avec dérogation
Alors que de nombreux syndicats, tant d'agriculteurs que de commerçants, défendaient au cours des derniers jours le maintien des marchés alimentaires, le gouvernement a tranché le débat par l'interdiction. « Nous avons pris la décision de fermer les marchés », a indiqué le Premier ministre lors du journal télévisé de TF1. Il précise toutefois qu'une dérogation sera possible, donnée par le préfet sur demande du maire de la commune qui souhaite « organiser un marché selon des règles strictes ».
30% des marchés déjà interdits
Le 22 mars, le conseil d'Etat avait enjoint le gouvernement « dans les 48 heures » à « évaluer les risques pour la santé publique du maintien en fonctionnement des marchés ouverts, compte tenu de leur taille et de leur niveau de fréquentation ». Il estimait que le « fonctionnement des marchés ouverts (...) paraît autoriser dans certains cas des déplacements et des comportements contraires à la consigne générale ».
Un peu avant ces annonces, Monique Rubin, présidente de la Fédération nationale des marchés de France, estimait que 30% des marchés hebdomadaires ont été interdits depuis le début du confinement.