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Élections Chambre d’agriculture : derniers « messages clé » pour convaincre les électeurs
Romain Blanchard, secrétaire général adjoint de la FNSEA et Simon Martin, secrétaire général adjoint de JA étaient les invités du meeting de clôture de campagne élection chambre d’agriculture de la FDSEA et des JA de la Somme, le mardi 28 janvier.
Romain Blanchard, secrétaire général adjoint de la FNSEA et Simon Martin, secrétaire général adjoint de JA étaient les invités du meeting de clôture de campagne élection chambre d’agriculture de la FDSEA et des JA de la Somme, le mardi 28 janvier.

Après Arnaud Rousseau qui était venu le 13 décembre lancer la campagne, lors de la présentation du programme et des listes de candidats, c’est Romain Blanchart (FNSEA) et Simon Martin (JA), qui sont venus la clôturer au Centre Fernand Duchaussoy à Amiens. Romain Blanchart est viticulteur dans les Bouches-du-Rhône, et Simon Martin producteur de grandes cultures et de légumes industriels dans le Morbihan. Chacun a éclairé les enjeux de la campagne et les sujets syndicaux qui restent devant les adhérents des deux réseaux.
« La colère ce n’est pas un programme »
Romain Blanchard a souligné dans dans tous les départements, les FDESA et JA ont posé un programme de travail. « Si du côté de la Confédération Paysanne, on comprend un modèle prôné et que le programme consiste à le promouvoir, on n’a pas un programme de l’autre côté. Et la colère n’est pas un programme. Il faudra après les élections encore être là pour mettre en œuvre son programme, et gérer ce qui arrivera en plus … En montrant de la méthode, du sérieux, du réseau, les FDESA été JA font déjà la preuve de la crédibilité sur tout le territoire. »
« La fiscalité au service de l’installation »
Pour la partie « renouvellement des génération », Simon Martin a mis en lumière l’ensemble des dispositions fiscales avancées par le syndicat pour faciliter l’installation : « déjà, il faut un métier attractif, et donc rémunérateur. Tant pour les agriculteurs que pour les salariés qui vont nous rejoindre. Mais nous devons aussi progresser sur la fiscalité lors de la transmission, car sans ce levier, le futur retraité n’a pas forcément intérêt à favoriser l’installation. On a progressé, mais on peut aller plus loin sur les incitations fiscales à l’installation d’un jeune, au bail, à la cession de parts sociales. »
« La Chambre d’agriculture, lieu de transformation de l’agriculture »
Sur l’utilité des Chambres d’agriculture, Romain Blanchart a mis en avant l’ensemble des défis face aux agriculteurs : « Il y a des enjeux de productivité, de carbone, de pratiques culturales, de résilience au changement climatique ; aucun agriculteur ne peut seul aborder ces enjeux et les chambres d’agriculture doivent être ces lieux de transformation et de formation au service de ces mutations. On peut les aborder en groupe, avec neutralité, et dans le seul intérêt des agriculteurs ».
« Les engagements seront tenus »
Sur les mesures en suspens depuis 7 mois, que ce soit les engagements fiscaux ou réglementaires, les élus nationaux se disent confiants. « C’est plus de 480 millions d’euros qui ont été négociés au printemps 2024, et jusqu’à présent, malgré la dissolution ou mes motions de censure, rien n’a été enlevé aux projets de loi. Nous avons encore les engagements du Premier Ministre pour les passer dans les textes à adopter à court terme, et nous sommes confiants. Vigilants mais confiants. »
« La PAC après 2027 est une question »
Interrogés sur le devenir de la PAC après 2027, les élus ont pointé les zones de questionnement : « Déjà, sur le budget, on peut s’interroger : la montée de parti nationalistes partout en Europe et au sein du parlement n’amène pas à croire à un renforcement du budget commun. A l’inverse, vues les logiques protectionnistes ou agressives partout dans le monde, aucun pays européen n’aura intérêt à se replier sur lui-même. Ce sont deux logiques qui vont s’affronter, et cela dictera la suite des débats européens. »
« La protection de la souveraineté alimentaire comme préambule aux débats législatifs »
A la question de la réglementation et du poids des normes, Romain Blanchard a souligné l’importance des réflexions engagées depuis un an, et par exemple l’observatoire de la souveraineté alimentaire ou le projet de loi de simplification porté par le sénateur Laurent Duplomb. « On a réussi en deux ans à introduire la notion de « souveraineté alimentaire » dans la tête des politiques. A tel point que le ministère de l'Agriculture en porte le nom à présent. L’objectif, c’est d’inscrire la non-régression de la souveraineté alimentaire comme principe législatif ou réglementaire : si un texte, une loi, un arrêté met en péril à l’échelle nationale ou local notre capacité à produire, c’est qu’il ne doit pas voir le jour ».
« La donne a tellement changé depuis un an… »
Pour conclure, les élus ont été questionnés sur leur confiance dans la capacité de FNSEA JA a aller au bout de ces sujets. Réponse collégiale : « la donne a tellement changé en un an : suppression de 180 millions d’euros de RPD, fiscalité du GNR ? relèvement du seuil des plus-values, projets de loi sur la retraite avec les 25 meilleures années, réforme de la DEP, provision en élevage, suppression de la jachère, réinitialisation du ratio prairies… On est sur une dynamique d’amélioration et de victoires crantées pour l’agriculture... Il n’y a pas lieu que ça s’arrête. »
« Nous avons l’adhésion de la population »
Enfin, sur la façon de travailler avec un environnement politique très instable, en ne représentant plus que 2% de la population active, la réponse a été la suivante : « en période de si grande instabilité, ce qui préoccupe le plus les parlementaires, c’est le fait d’être réélus, et donc de cultiver leur popularité. Nous avons l’adhésion de la population, et aujourd’hui, l’écoute des agriculteurs est grande et très large grâce à cela. Le fait aussi d’avoir de la constance dans sur nos propositions et de travailler de la même façon avec tous les élus est un point de force ».