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Enseignement
Élèves et chefs d’établissements partagent leur expérience de l’internat

À l’occasion de la rentrée scolaire, la MFR de Oisemont et le lycée des métiers du vivant de Péronne nous ont ouvert les portes de leur internat. Deux établissements, deux organisations, mais un seul but : la réussite de leurs élèves.

Pas toujours perçu d’un bon œil par les élèves, brandi comme une menace par les parents envers leurs enfants, les responsables d’établissements scolaires qui sont équipés d’un internat voient en revanche cette solution comme «un moyen de réussir». La Maison familiale et rurale de Oisemont fait partie des sept MFR de la Somme.  Son directeur, Jean-Christophe Soufflet, voit ainsi l’internat comme une manière aux élèves d’évoluer et d’apprendre ensemble : «On apporte beaucoup d’importance à la vie résidentielle. On va venir développer le vivre-ensemble, l’ouverture aux autres, accepter les différences de chacun et apprendre à respecter le matériel et les bâtiments.»

 

Quitter son téléphone

À Oisemont, 80 % des élèves sont internes, soit l’équivalent de 115 à 120 jeunes : «Les cours sont dispensés en alternance, ce qui fait que l’on se retrouve avec 45 à 65 internes», précise le directeur. Tous les jours, de 18h30 à 21h30, un animateur est présent afin d’accompagner les élèves dans leur vie résidentielle. Léo Duval est l’un de ces animateurs. Le jeune homme a proposé un plan d’animation afin d’encadrer les élèves tout au long de l’année. «On veut éviter qu’ils restent scotcher sur leur téléphone», explique le directeur de l’établissement. Dans son programme, Léo a ainsi ajouté des activités diverses et variées. «On va avoir des jeux ludiques, d’équipes et sportifs. On a également la possibilité de faire des sorties à pied ou à vélo à l’extérieur de l’établissement, énumère l’animateur. Grâce à la mairie, on a accès au stade. Puis on essaye de se caler sur les grands événements de l’année comme la fête des mères et des pères pour des ateliers un peu plus créatifs.»

 

Gagner en autonomie

La direction de l’établissement veut montrer que l’on peut réussir autrement : «L’aide aux devoirs n’est pas obligatoire, mais il faut montrer aux élèves qu’il y a un sens à rester à l’internat après l’école.» La MFR met également un point d’honneur à la réalisation de petits travaux et services par les élèves internes. Ces derniers participent par exemple aux tâches quotidiennes afin d’aider les agents d’entretien. «Même si on n’aime pas forcément le faire, cela nous permet de gagner en autonomie», explique Louna, une élève de 3e. «On fait participer les élèves, c’est ce qui donne ce côté familial aussi», ajoute le directeur de la MFR d’Oisement. Malgré une ambiance que l’on veut «familiale», pas toujours évident pour ces jeunes de quitter leur domicile : «L’internat, c’est vraiment une bonne solution pour ceux qui habitent loin, ça évite de faire des allers-retours», explique Louna. «Mais cela demande beaucoup d’organisation. S’il nous manque quelque chose, on pique aux copines», ajoute Thalya, élève de 3e qui a commencé à la MFR en tant que demi-pensionnaire, puis qui est devenue interne pour rester avec ses copines.

 

Alléger le quotidien

C’est aussi pour éviter les allers-retours entre son domicile et l’école, et les réveils de bonne heure, que Kim, élève en Première au lycée des métiers du vivant de Péronne a choisi sans hésitation l’internat : «Sans l’internat, je serais obligée de me lever à 5 heures du matin pour prendre le bus et le soir, je ne rentrerais pas chez moi avant 19h30», explique-t-elle. «C’est vraiment l’exemple parfait, ajoute Laurie Brief, directrice de l’établissement. L’internat a été refait à neuf l’année dernière pour pouvoir accueillir un maximum d’élèves.» Aujourd’hui, le lycée compte 78 places, avec des chambres allant de 2 à 6 personnes. La majorité des élèves internes à Péronne suivent une formation hippique. «Ces formations sont ouvertes à la région. Avec l’absence de gare à Péronne, nous avons fait le choix et mis en place les moyens humains nécessaires pour accueillir nos élèves dès le dimanche soir à partir de 20 heures», explique Laurie Brief. C’est cet accueil qui permet aux étudiants ainsi qu’à leurs parents d’avoir un rythme de vie plus simple : «Les élèves se lèvent à 7 heures pour commencer leur journée à 8 heures. On leur permet d’avoir des conditions de vie adaptées au travail et à la réussite», termine la directrice. Une heure d’étude est également assurée tous les soirs avant le repas. S’il s’agissait de résumer la formule «internat», du point de vue des élèves comme des chefs d’établissement qui la propose, l’internat est finalement un moyen qui permet d’apporter des solutions logistiques aux parents, apporter de l’indépendance aux enfants, mais également des moments de calmes afin de se concentrer pleinement sur ses études.

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