Éleveurs de gibiers de chasse : une année 2012 compliquée
Les éleveurs picards et franciliens ont dressé le bilan de l’année cynégétique.
La saison d’élevage qui colle directement à la saison de chasse a été compliquée. En effet, fin février, il restait encore beaucoup d’animaux dans les élevages. Le marché français est mâture et tous accidents climatiques comme la sécheresse au moment de l’implantation des couverts automnaux ou la neige de janvier impactent directement les ventes. L’ouverture a été décalée dans le premier cas et la chasse fermée dans le second. À cela, il faut ajouter pour les perdreaux, l’arrivée sur le marché français d’un gros producteur espagnol. Tel est le constat fait par les éleveurs de gibiers de chasse picards et franciliens réunis à Baron dans l’Oise le 11 avril dernier. «A ce contexte, il ne faut pas oublier l’impact des GIC sur la demande en gibiers ainsi que des finances tendues pour les sociétés de chasse», a précisé Eric Poullain, président national du syndicat des éleveurs de gibiers de chasse, qui participait à cette réunion.
Projets de communication
Les participants ont ensuite échangé sur la nouvelle interprofession, Interprochasse, qui vise à valoriser la filière gibiers de chasse et à communiquer sur la chasse. C’est ainsi que plusieurs projets de communication vont voir le jour dont un important le 15 décembre prochain. Cette opération intitulée "les chasseurs ont du cœur" verra entre autres des grands chefs de Paris préparer des repas à base de gibiers à plumes pour des personnes défavorisées. Autre dossier, l’Interprochasse mettra en place un observatoire sur l’activité de l’élevage de gibiers de chasse avec un état des lieux des mises en production et il établira aussi de manière exhaustive ce qui reste dans les élevages après la saison.
Enfin, Eric Poullain a insisté sur le fait que les éleveurs doivent prendre toute leur place au sein des discussions avec les fédérations des chasseurs, l’administration et les Fdsea. En effet, les sujets sont vastes avec la révision de certains schémas départementaux de gestion cynégétique, la gouvernance sanitaire ou encore la réduction de l’utilisation des produits antibiotiques.
Pour clore la réunion, le président national a rappelé la place de l’élevage de gibiers. «Les éleveurs de gibiers de chasse interviennent directement dans deux volets importants de la ruralité, l’activité agricole et la chasse. Ils génèrent chaque année 14 millions de faisans, 5 millions de perdreaux rouges et gris et 1 million de canards. Ils consomment une part non négligeable d’aliments et contribuent directement au maintien de l’emploi».