Embargo russe : les ministres de l’Agriculture cherchent la parade
Quelles mesures pour soutenir les agriculteurs victimes de l'embargo russe sur les produits alimentaires ?
Rechercher des «marchés alternatifs». Telle est la nouvelle piste que souhaitent explorer les ministres de l’Agriculture des Vingt-huit réunis, le 5 septembre, pour soutenir les agriculteurs victimes de l’embargo russe sur l’agroalimentaire. La plupart des pays se sont accordés sur le fait que la crise n’était pas d’origine agricole. Mais de là à considérer qu’il serait nécessaire de mobiliser des fonds d’origine non agricole, le pas n’a pas été franchi. La France, par la voix de Stéphane Le Foll, estime qu’il faut d’abord puiser dans toutes les sources possibles de financement, avant de solliciter un budget de crise. C’est d’ailleurs l’avis de Dacian Ciolos, le commissaire européen à l’Agriculture. D’autres pays comme la Belgique et l’Allemagne ont évoqué un recours à l’OMC. Mais on sait qu’il faudra attendre plusieurs années pour obtenir un jugement favorable.
Ceci étant, lors du Conseil des ministres de l’Agriculture, Dacian Ciolos s’est engagé à mettre en place une «task force» pour décider d’éventuelles mesures ciblées dans les différentes filières. Il a également confirmé le déblocage d’une enveloppe de 30 millions d’euros pour financer des actions de promotion. En revanche, Bruxelles n’envisage pas de réactiver les restitutions. Le Commissaire juge qu’elles ne sont pas l’outil approprié à la situation.
Dacian Ciolos n’a pas exclu des compensations ciblées pour les agriculteurs dont les revenus sont directement affectés par l’embargo russe. Mais au préalable Bruxelles veut identifier les catégories d’agriculteurs, les secteurs ou encore les pays les plus touchés avant de distribuer des aides. On en saura peut-être davantage au Conseil informel des ministres de l’Agriculture qui se tiendra à Milan les 28,29 et 30 septembre.