Conjoncture
Mauvaise année pour les comptes nationaux de l'agriculture
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 16 décembre, les comptes nationaux prévisionnels de l’agriculture pour l’année 2020 ainsi que les résultats du Réseau d’information comptable agricole (Rica) de l’année 2019. La production totale diminuerait de 2,1 %, celle des céréales de 12,1 %. Le résultat net des agriculteurs chuterait de près de 12 %.
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 16 décembre, les comptes nationaux prévisionnels de l’agriculture pour l’année 2020 ainsi que les résultats du Réseau d’information comptable agricole (Rica) de l’année 2019. La production totale diminuerait de 2,1 %, celle des céréales de 12,1 %. Le résultat net des agriculteurs chuterait de près de 12 %.
Pour Noël, le menu risque de se résumer à une «soupe à la grimace» pour de nombreux agriculteurs. Surtout après la publication, le 16 décembre, des comptes de l’agriculture qui soulignent que «la production agricole en valeur de 2,1 %». Bien que la crise sanitaire ait globalement moins touché l’agriculture que les autres activités économiques, «l’impact sur les conditions de production des filières est bien réel», note l’Insee, expliquant que «la situation sanitaire en cette fin d’année pourrait accentuer cette baisse».
L’Institut détaille ses chiffres et pointe une «forte baisse du volume des céréales», : - 26,4 % pour le blé tendre, - 23,5 % pour l’orge et - 17,1 % pour le blé dur. La cause est connue : les conditions climatiques défavorables avec un hiver doux et pluvieux et un été sec avec de nombreux coups de chaleur. L’Insee confirme également la chute des betteraves industrielles (- 24,8 %), «sous l’effet des conditions climatiques (…) et du virus de la jaunisse».
Quelques cultures parviennent à limiter la casse comme les pommes de terre (+ 6 %), les légumes (+ 2,2 %) et les oléagineux (+ 1,9 %). Les productions animales parviennent à maintenir leur niveau de 2019 (+ 0,4 %) avec des résultats contrastés. L’Institut note un fléchissement pour les volailles (- 1,7 %) et un recul plus marqué pour les veaux. Il pointe une stabilité chez les gros bovins, légère augmentation chez les porcins (+ 0,8 %), les ovins-caprins (+ 0,9 %) et le lait (+ 1 %) une hausse plus importante pour les œufs (+ 6,4 %).
«Pas de souveraineté sans revenus»
La logique conséquence de cette année morose est un recul de la valeur ajoutée brute de la branche agricole (- 5,4 %) «du fait de la baisse de la production au prix de base (- 2 %)», précise la note de l’Insee. «En termes réels, elle se réduirait de 6,5 %, après une baisse de 4,3 % en 2019.» Mais d’après les calculs de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), le résultat net de la branche agricole par actif non salarié serait ainsi de - 11,8 %. C’est la deuxième année de baisse que le secteur agricole connaît. Les chiffres 2019 affichaient aussi une baisse de 2 % en raison du recul des productions végétales et viticoles.
Commentant la publication de ces résultats, la FNSEA juge «primordial de donner aux agriculteurs les moyens d’être compétitifs pour relever le défi de la souveraineté alimentaire sur le long terme». «Pas de souveraineté alimentaire sans revenus pour les agriculteurs», martèle le syndicat agricole qui appelle «à une accélération du mouvement de remise en compétitivité de l’agriculture française», notamment à travers le plan de relance et la baisse des charges. «Il faut donner des perspectives aux nouvelles générations qui viennent de s’installer ou qui envisagent de rejoindre le secteur agricole», conclut la FNSEA.
Dans les Hauts-de-France, des revenus «élevés» mais disparates
Toujours selon les chiffres de l’Insee, «la viticulture et les autres grandes cultures (pomme de terre, betterave...) offrent les meilleurs niveaux de vie et protègent le mieux de la pauvreté». À l’inverse, «les ménages d’éleveurs de bovins et de caprins-ovins ont des revenus plus faibles et sont plus exposés à la pauvreté». Le revenu des ménages d’exploitants céréaliers et maraîchers est, quant à lui, porté par les revenus du patrimoine, fonciers notamment, ainsi que par des activités non agricoles plus fréquentes (revenus des conjoints).