Agriculture du futur
Entre eau et énergie, le dilemme des fermes verticales
Selon une étude américaine, les fermes verticales auraient une consommation énergétique supérieure au plein champ. Toutefois, elles sont aussi moins gourmandes en eau, ce que confirme un projet qui a vu le jour à Dubaï en juillet dernier.
Selon une étude américaine, les fermes verticales auraient une consommation énergétique supérieure au plein champ. Toutefois, elles sont aussi moins gourmandes en eau, ce que confirme un projet qui a vu le jour à Dubaï en juillet dernier.

Les fermes verticales seraient environ 100 fois plus énergivores que les exploitations maraîchères de plein champ, selon un rapport annuel sur l'agriculture indoor publié en décembre par deux start-up américaines du secteur, dédié cette année à leur bilan environnemental.
Basé sur les réponses de 336 entreprises du secteur, les auteurs estiment que la consommation d’énergie des fermes verticales s’élève en moyenne à 38,8 kWh/kg (5,4 kWh/kg pour la production sous serre classique), et les ordres de grandeurs restent les mêmes à type de production équivalente.
En comparant ces données à celles d’une étude datant de 2015 selon laquelle un kilogramme de salade en plein champ nécessitait 0,3 kWh, les auteurs montrent que les fermes verticales ont bien une consommation d’énergie « significativement supérieure ».
Le rapport précise que ces calculs n'intègrent pas - par manque de données - la dépense énergétique liées au transport et au stockage des productions. Il faut toutefois rappeler – toujours selon ce rapport – que 66% des exploitations indoor utilisent entre 90-99% d’eau en moins que les exploitations en plein air.
La plus grande ferme verticale du monde aux Emirats arabes
Le 21 juillet dernier, Emirates Crop One (ECO) - joint-venture entre Emirates Flight Catering (EKFC) et Crop One, spécialiste de l’agriculture verticale - a ouvert ce qui, à ce jour, semble être la plus grande ferme verticale au monde.
Appelée Bustinica, cette unité de production de légumes et plantes diverses est située près de l'aéroport international Al Maktoum à Dubaï. L'installation de 30 500 mètres carrés a été conçue pour produire plus de 1 000 tonnes de légumes-feuilles (laitues, roquette, épinards…) par an.
Selon ses propriétaires, elle nécessite « 95 % d'eau en moins que l'agriculture conventionnelle ». Grâce à la pulvérisation et un procédé de recyclage, l’économie réalisée en comparaison d’un système en plein air représente « 250 millions de litres d’eau chaque année pour un rendement similaire », certifie ECO. La ferme permettra ainsi de cultiver plus d'un million de plantes, ce qui représente une production de 3 000 kg par jour.
Compte tenu du partenariat conclu entre Emirates Flight Catering et Crop One Holdings, les compagnies aériennes desservies par EKFC à Dubaï, y compris Emirates, serviront bientôt des légumes verts cultivés de manière durable dans leurs repas en vol. « Les produits de Bustanica seront aussi mis à disposition de tous les consommateurs des Émirats arabes unis dans la plupart des supermarchés locaux. Bustanica prévoit enfin de se lancer dans la production et la vente de fruits et légumes », indiquait il y a quelques semaines un communiqué d’ECO.