Estimer au plus juste la consommation de l’azote devient indispensable
Une fois n’est plus coutume, l’été 2021 a été marqué par de fortes précipitations, impactant la minéralisation du sol avec un développement végétatif très satisfaisant des couverts et des colzas.
Une fois n’est plus coutume, l’été 2021 a été marqué par de fortes précipitations, impactant la minéralisation du sol avec un développement végétatif très satisfaisant des couverts et des colzas.
En cette année de flambée des prix des engrais minéraux, connaître l’azote restant dans le sol en sortie d’hiver est plus que nécessaire pour ajuster votre fertilisation azotée. Bonne nouvelle : les reliquats 2022 sont plus élevés que la moyenne de ces quatre dernières années.
Moyenne générale : 68 unités en sols profonds
À chaque sortie d’hiver son rituel, la Chambre d’agriculture de la Somme publie une synthèse départementale des résultats des reliquats d’azote. Pour cette campagne 2022, les reliquats sont en moyenne supérieurs de 10 unités par rapport aux quatre dernières années. Cela s’explique par une moisson 2021 médiocre, et une minéralisation estivale importante qui s’est prolongée avec les températures douces de l’hiver. La lixiviation est plutôt normale au vue de la pluviométrie de ces cinq derniers mois, et qui est en moyenne inférieure de 100 mm rapport à 2021. La moyenne générale sur le département est de 68 unités en sols profonds (trois horizons) toutes situations confondues, avec des hétérogénéités selon les précédents.
La répartition par horizon est hétérogène et représente environ 38 % pour le 1er horizon, 31 % pour le second et 27 % dans le 3e horizon (60-90 cm). Au regard de cette répartition, une large majorité de l’azote présent dans le profil sera donc disponible pour la culture en place.
Sur sols profonds (trois horizons), le reliquat moyen pour les précédents «céréales» devant culture de printemps (précédée d’une cipan) et sans apport organique varie de 46 à 68 unités en moyenne selon les secteurs et le devenir des pailles. Il varie de 56 à 88 unités en précédents pommes de terre. Sur sols superficiels et notamment sols crayeux, il est quelques fois difficile d’interpréter les résultats. La moyenne départementale est de 70 unités sur deux horizons.
Disposer de ses propres analyses reste plus pertinent
Ces moyennes couvrent également une certaine disparité entre les échantillons. Du fait de la variabilité constatée qui dépend des conduites agricoles, il est plus pertinent de disposer de ses propres analyses par parcelle (ou groupe de parcelle homogène). En particulier dans le cas de précédents riches (légumineuses, colza...) et d’apports organiques épandus en été/automne. Pour rappel, en zones vulnérables, vous devez réaliser au minimum un reliquat en sortie d’hiver sur l’une des trois principales cultures de l’exploitation. Et si vous exploitez dans une zone d’action renforcée (captages de Brie, Caix, Ercheu, Gruny, Sailly Flibeaucourt et Voyenne) le nombre de reliquats d’azote imposé est plus important (jusqu’à trois RSH si on exploite plus de trois cultures différentes dans ces zones).
Préparez votre plan prévisionnel de fumure
En zones vulnérables, tous les agriculteurs doivent réaliser un plan prévisionnel de fumure azotée à la parcelle (ou respecter des doses plafonds pour les cultures non adaptées à la méthode du bilan ; cas des prairies, ou fourrages dérobées notamment). La Chambre d’agriculture de la Somme a accompagné 120 agriculteurs dans l’élaboration de leur plan de fumure en 2021. Ce document, ainsi que le cahier d’épandage azotée doivent être tenus à jour et disponibles en cas de contrôle. Le plan de fumure permet de déterminer la dose prévisionnelle et d’ajuster les apports d’engrais minéraux ou organiques aux besoins des cultures, pour atteindre l’objectif de rendement donné, tout en prenant en compte les fournitures du sol (reliquat, minéralisation du sol, résidus des cultures et cipan, apports organiques…).
Un référentiel régional fixe par arrêté préfectoral les paramètres de calcul. Pour le poste reliquats (en l’absence de vos propres analyses), il faudra se référer à cette synthèse statistique départementale ou toutes autres sources de référence disponibles à l’échelle départementale ou plus locale (Ceta par exemple). L’objectif de rendement doit être basé sur la moyenne olympique des rendements obtenus les cinq dernières années en retirant les extrêmes. Il est recommandé de raisonner ses objectifs de rendement par type de sols en fonction de leur potentiel.
Il sera possible d’ajuster la dose prévisionnelle en cours de campagne en fonction de l’état de nutrition azotée mesurée par un outil de pilotage (Jubil, N-Tester, Mes Sat’Images, N-Sensor…).
Avec les faibles précipitations actuelles et annoncées qui ne permettent pas une bonne valorisation des engrais minéraux. Pensez à réserver votre OAD (N Tester et mesatimages) pour ajuster votre dernier apport azoté.
Prise de commande possible jusqu’au 08 avril pour le service mesatimages à 7 E/ha et N tester (10 E/parcelle et tarif dégressif suivant le nombre de parcelles engagées)»