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Et Cocorette poursuit son développement

Le centre de conditionnement d’œufs du groupe Cocorette de Doullens, dans le nord de la Somme, continue son développement en misant sur les ressources humaines et des investissements industriels conséquents.

Des embauches régulières et un investissement de 2 millions d’euros réalisé en janvier dernier lui permettant d’augmenter de 30% ses capacités d’emballage au site de conditionnement de Doullens (80) en disent long sur la dynamique de l’entreprise Cocorette… et sa volonté d’aller plus loin. Fin de semaine dernière, le PDG de Cocorette, Pascal Lemaire, et son directeur général adjoint, Thierry Quillet, accueillaient le sous-préfet à la relance dans la Somme, Fabrice Neveu. Le but de cette visite ?
Officialiser le recrutement d’un salarié en Contrat initiative emploi (CIE) dans le cadre du plan «un jeune, une solution». Mais aussi montrer ses équipements dont une partie est récente, et revenir sur la success-story de l’entreprise spécialisée dans l’œuf coquille. Rien qu’au site de Doullens, 400 millions d’œufs sont transformés chaque année. L’objectif à atteindre est de 650 millions. 

Donner un sens au métier

«Depuis trois mois, le centre de conditionnement de Doullens a fortement évolué avec des investissements importants qui y ont été réalisés et un effectif qui progresse régulièrement», rappelait ainsi Pascal Lemaire. Dans l’ancienne usine Lee Cooper où ils sont installés depuis 2010, Œufs Nord Europe puis Cocorette ont installé deux lignes de conditionnement supplémentaires.
140 salariés y travaillent. Rien qu’en 2020, 5 embauches ont été réalisées. Entre le début de l’année et le mois de mars, 15 personnes ont été recrutées parmi un vivier de candidatures. Mais Cocorette se dit également «prête» à étudier les candidatures d’ex-salariés de Matines Montdidier si ces derniers se montraient intéressés. Particularité des salariés de Cocorette Doullens, «tous habitent à quinze ou vingt minutes maximum de l’entreprise», d’après la responsable RH de l’entreprise, Véronique Lecerf. Les plus anciens y sont employés depuis 2003. «Ce sont des éléments sur lesquels nous capitalisons, poursuit Mme Lecerf. Ils sont précieux pour la stabilité de l’entreprise et sa performance». Et la DRH d’insister sur les efforts déployés par Cocorette pour la formation, le bien-être au travail… «On fait en sorte de donner un sens au travail de nos salariés. On leur explique le circuit de l’œuf, la manipulation, la traçabilité, le marquage, le conditionnement. Les métiers ne sont pas forcément faciles, alors on se doit de prendre soin de nos salariés», détaille Véronique Lecerf. Avoir une entreprise comme Cocorette sur le territoire «constitue une sacrée bouffée d’oxygène pour le bassin d’emploi de Doullens», se réjouit quant à elle la directrice de l’agence Pôle emploi de Doullens, Sabine Pouillaude. 

Projets et innovations

Chez Cocorette, «on est aussi dans l’innovation», a tenu à souligner Pascal Lemaire. Un exemple ?
Une gamme d’œufs produits par des poules nourries avec un aliment enrichi aux algues marines. «On développe cela en Bretagne avec l’enseigne Système U», explique M. Lemaire. Autre exemple, un travail engagé sur le sexage des œufs dont seront issus les poules pondeuses, en partenariat avec une société néerlandaise. Enfin, Cocorette c’est aussi des filières dédiées à des marchés de niche pour plus de valeur ajoutée : «Le bio est un bon exemple, commente le PDG de Cocorette. Ce n’est pas simple, mais on avance». Présent à l’échelle nationale, Cocorette c’est un pool de 700 producteurs, pour un chiffre d’affaires de 165 millions d’euros. 90% des volumes conditionnés par Cocorette sont issus d’élevages alternatifs ; un marché qui continue d’avoir le vent en poupe. 

Des œufs Matines emballés chez Cocorette 

Ce qui est produit dans les Hauts-de-France reste dans les Hauts-de-France. Depuis quelques semaines déjà, les emballages d’œufs Matines côtoient les emballages d’autres références conditionnées par Cocorette dans son usine de Doullens, au nord de la Somme. Un hasard ? Pas vraiment. Plutôt une opportunité pour Cocorette qui a conclu un «accord industriel» avec l’entreprise Matines pour conditionner les volumes d’œufs emballés à Montdidier jusqu’à la fermeture du site le
10 avril. Du côté de chez Matines, on parle d’une mission de «sous-traitance» confiée à Cocorette. Si les mots employés ne sont pas tout à fait les mêmes, le résultat final est là : les œufs produits par les éleveurs des Hauts-de-France sous contrat avec Matines resteront conditionnés dans la région «tout le temps de l’accord», selon Cocorette, évitant ainsi une logistique complexe. Pour le PDG de Cocorette, Pascal Lemaire, qui évoquait laconiquement le sujet fin de semaine dernière, «ce n’est que du bon sens. Avec la fermeture de Montdidier, si les œufs destinés à Matines produits dans les Hauts-de-France n’avaient pas été conditionnés ici (chez Cocorette Doullens, ndlr), ils seraient partis hors région». Directeur général adjoint de Cocorette, Thierry Quillet assurait dans le même temps que cette sous-traitance «ne change rien dans l’organisation des deux entreprises. Chacune garde ses marchés et ses dynamiques commerciales propres». L’annonce par le groupe Avril de sa volonté de céder ses activités «œufs» et «ovoproduits» le 13 avril (cf. encadré) peut-il prochainement changer la donne ? Rien ne le dit. «Cela ne remet pas en cause l’accord industriel passé entre Cocorette et Matines», assurait de son côté le 14 avril, Thierry Quillet. Quant au projet de cession des activités œufs du groupe Avril en tant que tel, «cela va forcément redistribuer les cartes et amener d’autres acteurs du marché de l’œuf à s’interroger, qu’ils soient français ou étrangers, poursuit M. Quillet. Quand une entreprise qui produit un milliard d’œufs par an est à vendre, ce n’est pas rien». 
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