Exploitations agricoles cherchent encore stagiaires ou apprentis
Les élèves ont retrouvé les bancs de l'école cette semaine, mais plusieurs fermes de la Somme sont toujours en recherche d'un jeune à former.
Frédéric Richard, polyculteur et éleveur laitier de Vers-sur-Selle, a fait toutes ses études en alternance. «Mécanique, élevage porcin, production de foie gras, élevages laitiers... J'ai eu la chance de diversifier les expériences sur le terrain. Ça m'a permis de découvrir plusieurs méthodes de travail avant mon installation, en 2003.» Aujourd'hui, l'agriculteur, à la tête d'une exploitation d'une cinquantaine de laitières et de 130 ha de cultures veut donc «rendre la pareille» en accueillant un stagiaire ou un apprenti. Mais personne ne se bouscule pour obtenir le poste.
Le professionnel n'est pas le seul dans ce cas. «Huit exploitants m'ont sollicité pour recruter un apprenti, en BTS ACSE (analyse et conduite des systèmes d'exploitation) et en bac pro CGEA (conduite et gestion de l'exploitation agricole), mais je n'ai aucun candidat à leur envoyer, regrette Louisette Reignier, directrice de la MFR de Flixecourt. Une telle pénurie de main-d'oeuvre me fend le coeur !» Les exploitations présentent pourtant des typologies très larges : élevage lait, élevage viande, poules pondeuses, polyculture, centre équestre...
Redorer l'image du métier
La raison d'un tel désintérêt ? «Beaucoup fuient le milieu agricole car ils pensent que le boulot est difficile. Mais le métier d'agriculteur d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celui d'il y a trente ans», confie Frédéric Richard. En optimisant ses journées, lui assure réussir à se dégager du temps pour lui et ses proches régulièrement. «Nous avons des pics de travail, à la moisson ou pendant les semis, par exemple. Mais il y a des périodes beaucoup plus calmes.»
Il faut dire que le professionnel a fait le choix de conserver une exploitation «à taille humaine», car «il faut travailler pour vivre, et non l'inverse». Chez lui, les vaches laitières nécessitent deux heures de travail le matin, et une heure en fin d'après-midi. La charge physique est aussi considérablement réduite grâce à la mécanique. «Ici, on n'use pas du fourché», plaisante-t-il. Pour Frédéric Richard, l'agriculture offre même un vrai confort de vie. «Il y a des moments très plaisants, comme quand on fait un vêlage, et que tout le monde se porte bien à la fin, ou la satisfaction de récolter ce que l'on a semé un an auparavant...»
Quant à la solitude que peuvent ressentir certains dans leur ferme ?
«Il est vrai qu'on voit peu de monde passer. Je me dégage donc du temps pour me rendre à des événements : journées techniques, réunions d'information... C'est instructif, et c'est une bonne excuse pour discuter avec les voisins. Ces occasions nous permettent de nous évader de notre quotidien.»
C'est justement ce quotidien que l'agriculteur souhaite partager avec un jeune. Critère de recrutement principal : la motivation. «Je suis prêt à accueillir un jeune complètement extérieur au milieu. Il vaut mieux parfois quelqu'un qui ne part de rien, mais qui a envie d'apprendre, plutôt que quelqu'un qui arrive avec des habitudes ancrées et qui est persuadé d'avoir raison...» Les taches seront très variées : soin des vaches, traite, mécanique... L'idéal serait tout de même d'avoir seize ans, pour pouvoir conduire le tracteur sur la route. «Il est encore temps d'entrer en formation en apprentissage», assure Louisette Reignier, à la MFR de Flixecourt. Avis aux intéressés.
Pour toute information concernant l'offre de stage ou d'apprentissage de Frédéric Richard, le contacter au 06 89 43 88 24.
D'autres offres de postes peuvent être communiquées par la MFR de Flixecourt : 03 22 51 64 57