Exposition des écrits intimes de Samariens
Jusqu’au 28 mars, les Archives départementales de la Somme organisent l’exposition «Ecrits intimes, les archives du for privé dans la Somme». Une collection d’écrits qui reflète des histoires inédites.
Ils ont été tenus secrètement par leurs propriétaires, et dévoilent aujourd’hui une part de l’intimité des familles qui constituent notre histoire… Jusqu’au 28 mars, la vie des habitants de la Somme s’expose à travers des documents inédits, à découvrir dans les onze vitrines de l’exposition «Ecrits intimes, les archives du for privé dans la Somme», aux Archives départementales de la Somme.
Les écrits du for privé sont encore appelés l’écriture de soi, ou ego documents. «Il s’agit de textes relatant la vie quotidienne, explique Florence Charpentier, archiviste. Les plus anciens datent du XVIIe siècle. Nous sommes parvenus à réunir des livres de raison, des livres de famille, des diaires, des mémoires, des autobiographies, des journaux intimes… Certaines cartes postales sont d’ailleurs très drôles à lire.»
Le livre de raison était une sorte de livre de comptabilité domestique, sur lequel le chef de famille notait scrupuleusement les dépenses familiales. «Au fur et à mesure, les écrits sont devenus plus intimes. On peut y lire des événements familiaux, comme des mariages et des naissances, des informations sur la météo, les catastrophes naturelles, des événements politiques, la santé des membres de la famille…» Douze ont été identifiés dans la Somme, dont celui de Jean Gonnet, lieutenant général criminel et avocat à la prévôté de Péronne, tenu de 1619 à 1628, celui du sieur Hennicque, intitulé «Livre-journal de moy Hennicque, contrôleur au grenier à sel de Roye, de mes biens immeubles, faict en l’année MVI° quarante huict.», et celui de Louis Leclerc, maître tonnelier à Roye, commencé en 1744 et continué en 1793 par son petit-fils Jacques Delle.
L’histoire de la famille d’Estourmelle, qui a vécu au château de Suzanne, est, elle, à découvrir à travers la correspondance et des journaux de voyage de Louis-Marie-Auguste d’Estourmel (1754-1814), commandeur de l’Ordre de Malte. Il comprend une quarantaine d’articles d’un grand intérêt historique. Cette correspondance illustre les liens très forts qui unissent une famille de la noblesse picarde à la fin du XVIIIe siècle, ainsi que la carrière de L-M-A d’Estourmel dans l’Ordre de Malte.
Quatre millions de lettres de guerre
Des correspondances de guerre sont également exposées. Il faut dire que jamais les Français ne se sont autant écrit que pendant la Première Guerre mondiale. «Si le rythme d’une lettre par jour était courant, certains soldats en écrivaient et recevaient deux, voire plus encore. Même s’il est difficile de trouver des chiffres fiables, on estime à près de quatre millions le nombre de courriers écoulés chaque jour par le Bureau central militaire à Paris», expliquent les Archives départementales de la Somme. Sur une carte postale éditée pendant la Grande Guerre, on peut lire : «Les deux amis du soldat [le cuisinier et le vaguemestre] quand il les voit, il leur sourit, car l’un et l’autre le nourrit. L’un apaise son appétit, et l’autre son cœur et son esprit.»
Comme tous les écrits du for privé, ces correspondances donnent une vision intime des individus. Elles participent aussi à la compréhension du conflit en donnant le contrepoint des archives administratives ou militaires officielles. Souvent encore entre des mains privées, les correspondances de la Première Guerre mondiale font l’objet de collecte par les Archives de la Somme, notamment lors des journées de dons de mémoire.
Exposition ouverte du lundi au jeudi, de 9h à 17h, entrée libre. Renseignements au 03 60 03 49 50
Soirées mystère
Pour la deuxième fois, les Archives départementales de la Somme invitent les détectives d’un soir à mener une enquête lors de quatre soirées mystère, les 15, 16, 22 et 23 mars. L’intrigue est bien ficelée : un cadavre, des témoins costumés, et des questions à poser pour faire éclater la vérité au grand jour….
Uniquement sur réservation, en équipe de trois à cinq joueurs, âgés de quinze ans ou plus
Durée du jeu : cinquante minutes
Renseignements et inscriptions au 03 60 03 49 50
Aides aux recherches historiques
Vous faites des recherches historiques sur la Somme ? Vous voulez comprendre l’histoire d’un bien ou d’une succession ? Vous avez besoin d’assistance pour lire et analyser un acte notarié, saisir le sens d’une formule juridique, vous orienter dans les archives des hypothèques et de l’enregistrement ? Les notaires de la Somme, en partenariat avec les Archives départementales, peuvent aider bénévolement.
Transmettez votre question aux Archives départementales de la Somme, soit par messagerie électronique à archives@somme.fr, soit par courrier au 61, rue Saint-Fuscien, 80000 Amiens, en précisant que vous souhaitez l’aide d’un notaire. Vous serez recontacté dans les meilleurs délais.
Ce service gratuit est proposé par les notaires de la Somme depuis septembre 2012, dans le cadre d’une convention de mécénat de compétences pour les Archives départementales, signée entre la Compagnie des notaires et le Conseil départemental de la Somme.